Nûbar : El Qita'tu fî behrî el remli el mezhufî
"Le savant renommé pour son excellence
Doit rester affable et patient et pieux.
Fa’ilatun, fa’ilatun, fa’ilat
C’est la bonne mesure du remel mehzufî.
L’ombre est sih, le soleil est tav.*
Desht est la plaine, aller est çûn, le pas est gav.
* trois mots arabes sont donnés.
Le feu est agir, la chaleur germî, sar est froid.
La neige est berf, l’eau est av.
La pluie, l’ondée, l’averse, la giboulée*
sont baran, la rosée est xunav.
* Là, je m'amuse juste à trouver autant d'équivalents français que le sheikh a donné de termes arabes, sans prétendre à la justesse d'une traduction arabo-française.
Le pied est pê, le genou ejnû, le ventre est zîk.
La poitrine est sing et le cou ustû et l’oeil çav.
La cuisse est ran, les dents didan, les lèvres lêv.
Le dos est pisht, le nombril navik, les entrailles nav.
Le foie est cerg, les reins gurçik, gras est bez.
Les intestins sont rûvî, et mince est zirav.
Etroit est tengî, court est kurtî, long est tûl.
Epais et mince sont siturî et zirav.
La marmite est dîz, le verre kas, le pain nan.
La viande est gosht, cuit est pahtin, crû est xav.
Le rassasié est têrî, l’assoiffé têhnî, l’affamé birs.
Le cri est gazî, le bruit deng, et le nom est nav."
Doit rester affable et patient et pieux.
Fa’ilatun, fa’ilatun, fa’ilat
C’est la bonne mesure du remel mehzufî.
L’ombre est sih, le soleil est tav.*
Desht est la plaine, aller est çûn, le pas est gav.
* trois mots arabes sont donnés.
Le feu est agir, la chaleur germî, sar est froid.
La neige est berf, l’eau est av.
La pluie, l’ondée, l’averse, la giboulée*
sont baran, la rosée est xunav.
* Là, je m'amuse juste à trouver autant d'équivalents français que le sheikh a donné de termes arabes, sans prétendre à la justesse d'une traduction arabo-française.
Le pied est pê, le genou ejnû, le ventre est zîk.
La poitrine est sing et le cou ustû et l’oeil çav.
La cuisse est ran, les dents didan, les lèvres lêv.
Le dos est pisht, le nombril navik, les entrailles nav.
Le foie est cerg, les reins gurçik, gras est bez.
Les intestins sont rûvî, et mince est zirav.
Etroit est tengî, court est kurtî, long est tûl.
Epais et mince sont siturî et zirav.
La marmite est dîz, le verre kas, le pain nan.
La viande est gosht, cuit est pahtin, crû est xav.
Le rassasié est têrî, l’assoiffé têhnî, l’affamé birs.
Le cri est gazî, le bruit deng, et le nom est nav."
Ça me fait penser a un poème dans ce style que j'ai entendu a Van.
RépondreSupprimerbil-arabi djib-al-khoubz
bil kurmandji nane bine
etc etc etc ....
Tu pries pour que le téléphone sonne sinon ils s'arrêtent plus. Non je plaisante, a petite dose ça m'a plu aussi !
Y a moyen d'obtenir le texte original ?
En fait ce dico figurait au programme des madrassas kurdes jusqu'à leur fermeture par Atatürk. Il a dû donc avoir pas mal de copies. Il y eut une édition à Istanbul en 1906 et une en 1903 (à partir du manuscrit de Mollah Mihemmed Wanî, avec de légères variantes dans le texte). En 1986, les éditions Roja Nû, en Suède, rééditèrent l'édition d'Istanbul (en alphabet arabo-kurde) avec une transcripion en kurde latin. C'est la meilleure édition, que j'ai en main ; en 1992, les éditions Firat la republièrent à Istanbul, avec seulement la version "latine" et hélas avec des erreurs de transcription. Elle met à la fin le "Eqideya islamê" écrit aussi par Xanî, qui est en fait l'exposé simple des Cinq Piliers, à l'usage des Kurdes non arabophones (Xanî était très pro-éducation du petit peuple).
RépondreSupprimerMaintenant, avec l'explosion des éditions kurdes en Turquie, d'autres rééditions ont pu exister. Mais franchement, je te conseille le texte original en alphabet arabo-kurde. Tu devrais essayer du côté des Naqshbendî kurdes s'ils ont leurs maisons d'éditions ou dans les librairies kurdes. Cela dit, t'attends pas à un texte renversant comme "Mem û Zîn". C'est un manuel pour gamins, ça donne juste une idée de la pédagogie kurde au 17° siècle dans les kuttab.
Oui, c'est la version en alphabet arabe qui m'interesse. Je vais peut etre enfin réussir a apprendre un peu de kurde (en plus c'est apparemment écrit en vers ce qui facilite l'apprentissage).
RépondreSupprimerPar contre les "librairies kurdes", ça existe en Turquie ? euh ... a Konya ?????
Mon beau-père vient d'arriver, il doit bien savoir lui.
Oui c'est écrit en vers avec mesure et à rime unique pour presque toutes les sections. Certes les mots sont rassemblés de façon a priori foutraque (et là se méfier, à chaque fois que Xanî a l'air de délirer, il cache un système ; le soufi est tricheur, c'est là son moindre défaut) : ils sont groupés par champ lexical, entre mots arabes ou kurdes, par association d'idées ou par intrus/opposés ce qui est, selon beaucoup de mnémotechniques la meilleure façon de mémoriser : on retient mieux quand ça choque, c'est le principe de l'ars memorativa). Bref l'apparent désordre devait permettre de retrouver le sens d'un mot en remontant n'importe quel fil au beau milieu d'un poème. Après tout si des gamins le retenaient intégralement, tu devrais pas avoir de problèmes !
RépondreSupprimerA Konya ? Y a des Kurdes mais faut savoir où les trouver et je crois pas que leur librairies aient pignon sur rue... Mais je pense que ton beau-père a sûrement entendu du Nûbar (ou Nubarên biçûkan) et que des éditions donnant le texte en alphabet arabo-kurde doivent exister. C'est important parce que l'alphabet latin ne fait pas de différence entre les gh et les kh, les t et les Tt, s et Ss etc, enfin tu vois le problème.