L'Irak ou la valse des drapeaux
Après un vote assez rapide au Parlement irakien, un nouveau nouveau drapeau vient d'être adopté. Pas pour longtemps, juste un an, le temps que tout le monde se décide à trouver enfin un design qui fasse l'unanimité. Autant dire qu'on n'est pas au bout...
Mais voilà, Bagdad s'est avisé qu'il fallait trouver d'urgence une mesure, même provisoire, pour que les Kurdes acceptent finalement que le drapeau irakien ne soit plus interdit sur le sol kurde. Pourquoi cette hâte soudaine ? Tout simplement parce que lors d'un congrès pan-arabe, censé représenter donc tous les peuples arabes, qui doit se dérouler le mois prochain à Hewlêr-Erbil, le drapeau irakien ne pouvait être hissé avec les autres, puisqu'il était interdit au Kurdistan.
Seulement l'Irak, dans ses régions arabes, est incapable aujourd'hui d'accueillir sans risque un congrès international. Et donc ce congrès doit se dérouler au Kurdistan comme toutes les foires commerciales, meeting, rencontres, etc. D'où l'embarras du gouvernement d'al-Maliki, déjà en fort mauvais termes avec les Kurdes au sujet des contrats pétroliers que ces derniers entendent passer sans demander l'avis des autorités centrales. S'ajoutent à cela les tentatives américaines de déployer des milices sunnites près de Kirkouk, dans l'espoir, bien sûr, de saper la domination kurde sur la ville. Sauf qu'il n'est pas sûr que ces milices sunnites n'aggravent pas la situation en se battant surtout avec les milices chiites d'as Sadr, que les Peshmergas s'employaient à contenir...
Enfin, les Kurdes n'ayant pas apprécié la soudaine coalition sunno-chiite pour s'opposer à leur volonté d'autonomie, nul doute qu'ils se sont fait un malin plaisir de rappeler qu'ils n'étaient peut-être pas la majorité en Irak mais que pour le moment, les Arabes dépendaient de la stabilité du Kurdistan pour pas mal d'événements.
On a donc voté dare dare un drapeau intérimaire. Déjà, en 2004, on en avait lancé un qui avait fait l'unanimité... dans l'hostilité.
Mais voilà, Bagdad s'est avisé qu'il fallait trouver d'urgence une mesure, même provisoire, pour que les Kurdes acceptent finalement que le drapeau irakien ne soit plus interdit sur le sol kurde. Pourquoi cette hâte soudaine ? Tout simplement parce que lors d'un congrès pan-arabe, censé représenter donc tous les peuples arabes, qui doit se dérouler le mois prochain à Hewlêr-Erbil, le drapeau irakien ne pouvait être hissé avec les autres, puisqu'il était interdit au Kurdistan.
Seulement l'Irak, dans ses régions arabes, est incapable aujourd'hui d'accueillir sans risque un congrès international. Et donc ce congrès doit se dérouler au Kurdistan comme toutes les foires commerciales, meeting, rencontres, etc. D'où l'embarras du gouvernement d'al-Maliki, déjà en fort mauvais termes avec les Kurdes au sujet des contrats pétroliers que ces derniers entendent passer sans demander l'avis des autorités centrales. S'ajoutent à cela les tentatives américaines de déployer des milices sunnites près de Kirkouk, dans l'espoir, bien sûr, de saper la domination kurde sur la ville. Sauf qu'il n'est pas sûr que ces milices sunnites n'aggravent pas la situation en se battant surtout avec les milices chiites d'as Sadr, que les Peshmergas s'employaient à contenir...
Enfin, les Kurdes n'ayant pas apprécié la soudaine coalition sunno-chiite pour s'opposer à leur volonté d'autonomie, nul doute qu'ils se sont fait un malin plaisir de rappeler qu'ils n'étaient peut-être pas la majorité en Irak mais que pour le moment, les Arabes dépendaient de la stabilité du Kurdistan pour pas mal d'événements.
On a donc voté dare dare un drapeau intérimaire. Déjà, en 2004, on en avait lancé un qui avait fait l'unanimité... dans l'hostilité.
Les Kurdes hurlaient que le croissant faisait turc, les sunnites hurlaient que la couleur bleue faisait israélienne, les chiites hurlaient contre l'absence de toute phrase religieuse, tous s'accordèrent pour le trouver extrêmement moche. Le drapeau irakien fut donc laissé dans les régions arabes, avec la graphie de Saddam dans des zones sunnites sympathisantes, plus généralement avec un Allahu Akbar en coufique politiquement neutre dans les régions arabes, et resta totalement interdit sur le sol kurde. Il faut dire que les trois étoiles du drapeau symbolisaient soit l'Union arabe temporaire de l'Irak-Egypte-Syrie ou bien la devise du Baath : Unité, Liberté, Socialisme. Dans les deux cas, les Kurdes n'en avaient que de funestes souvenirs.
Et donc lors des récents débats plusieurs propositions furent faites, dont l'ajout du soleil-étoile rouge qui avait temporairement figuré sur le drapeau après la révolution de Qassim et qui symbolise les Kurdes et les Assyriens, dans un rappel à la fois du soleil zoroastrien et de l'étoile chaldéenne. On a proposé aussi de garder les étoiles vertes, qui auraient symbolisé la paix, la tolérance, la justice (les étoiles c'est comme les chiffres, on leur fait dire ce qu'on veut), et Allahu Akbar aurait été écrit en jaune, le jaune pour les Kurdes (ce qui aurait réjoui le PDK de Barzani, dont la couleur est le jaune et fait grogner l'UPK, dont la couleur est le vert).
Finalement, on s'en est tenu à enlever les étoiles, à garder Allahu Akbar en vert. Mais pour un an seulement. Massoud Barzani a donc condescendu à ce que ce drapeau-là ne soit plus hors la loi dans la Région du Kurdistan, au moins quand les Arabes viendront s'y réunir. Aura-t-il un grand succès auprès des Kurdes ? Rien n'est moins sûr... De toute façon, pour un an, m'étonnerait que l'on se fatigue à le hisser partout là où flotte le drapeau kurde (et ça fait beaucoup d'endroits).
Commentaires
Enregistrer un commentaire