VIOLENCE ET INTIMIDATION CONTRE LES KURDES DU KAZAKHSTAN


Craignant pour leur vie, la communauté des Kurdes vivant au sud du Kazakhstan envisage de quitter la région où elle est installée depuis sa déportation par Staline, dans les années 1930-1940.
Les Kurdes se sentent en effet menacés dans ce pays depuis octobre dernier, quand un adolescent kurde avait été accusé d’agression sexuelle sur un jeune garçon kazakh. Des groupes de représailles s’en étaient alors pris à des maisons kurdes, qui avaient été incendiées, et leurs habitants molestés. La violence s’était étendue à toute la région habitée par les Kurdes. Depuis lors, et malgré les tentatives de réconciliation entre les deux communautés, les Kurdes ne se sentent plus en sécurité et se plaignent de subir une campagne de presse agressive. Selon Karim Nadirov, qui dirige le centre culturel kurde à Chymkent, beaucoup de Kurdes pourraient quitter la région pour le nord du pays. Il ajoute que les attaques contre les Kurdes ne se sont pas arrêtées, et que depuis octobre, le Centre culturel kurde a enregistré 30 cas d’agressions, principalement des incendies criminels, notamment sur les réserves de fourrage d’hiver des éleveurs, obligeant les victimes à vendre leur bétail. D’autres Kurdes font état d’actes d’intimidation et dénoncent l’indifférence des autorités kazakhs.
Selon les statistiques officielles, près de 46 000 Kurdes vivent au Kazakhstan, dont 7000 dans la région du Sud. Ces Kurdes, originaires d’Arménie et d’Azerbaïdjan, avaient été déportés par Staline en 1937 et 1944 pour les Kurdes de Géorgie.

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