lundi, octobre 31, 2011

"C'est mieux que ce qu'on attendait et c'est aussi, d'une autre manière, exactement ce qu'on attendait"


Nicolas Bouvier a peut-être trouvé là une bonne règle pour détecter le mal, ou une bonne boussole : l'ennui, la répétition. Admettons qu'il y ait bonheur dans le crime, ce ne sera pas long, car il n'y aura jamais rien de neuf :

L'invention dans le bien dispose d'un éventail beaucoup plus large que l'invention dans le mal – voir l'insupportable monotonie de Sade (son côté prévisible), l'Histoire d'O qui ne parvient pas à rebondir, le côté scolaire et pion des grands malfaiteurs, sacrilèges, Gilles de Rais, etc., gens si laborieux dans leurs vilenies. Lorsqu'on a violé une femme – nonne ou vestale de préférence – de toutes les façons possibles, ou célébré par dérision une messe sur l'étal d'un boucher devant des abatis de porc, que peut-on bien faire de plus ? On peut toujours encore brûler un feu rouge.

Et d'opposer à Sade ou Gilles de Rais les 'Attar ou Rûmî ("qui était turc" autant que moi, mais peu importe). Ainsi, peut-on distinguer le blasphème (mécanique, aux ficelles usées, prévisible), de l'irrévérence dansante des derviches, ou du koan zen, tout en invention, paradoxes jaillissant en étincelles pour la pensée, 

"Jetez par contre un coup d'œil aux "questions et réponses" de mystiques iraniens comme Attar le Parfumeur ou Djalâl al-Dîn Rûmî – qui était turc –, on est partagé entre la surprise émerveillée et un sentiment de connivence profonde ; cela touche au centre de vous-même le mille d'une cible dont on ignorait l'existence. C'est mieux que ce qu'on attendait et c'est aussi, d'une autre manière, exactement ce qu'on attendait. Prenez encore ces apologues et ces anecdotes qui fourmillent dans la patristique, dans l'histoire de la Thébaïde, dans celle des mystiques grecs des premiers siècles avant le schisme : on les touche et cela résonne interminablement."
Pour un voyageur, c'est sans doute une vaccination, une allergie contre le mal : la monotonie, plus forte que tous les impératifs moraux. Cette capacité à émerveiller toujours, voilà le contraire du mal. Ce qui donne un indice pour vérifier, à chaque fois, que la vertu n'a pas tourné à l'aigre (il en faut toujours de peu) : le bien que j'aime ou que je fais, est-il toujours étonnant, saisissant, surprenant, vivifiant ? M'en apprend-il sur moi-même tout en me comblant ? "C'est mieux que ce qu'on attendait et c'est aussi, d'une autre manière, exactement ce qu'on attendait" ; comme l'amour, en somme

TURQUIE : TREMBLEMENT DE TERRE MEURTRIER À VAN


Le climat de tension politique et de violence guerrière n’a fait qu’empirer au Kurdistan de Turquie alors qu’Ankara menace de faire d’intervenir ses troupes terrestres au Kurdistan d’Irak. Le parti pro-kurde du BDP a ainsi fait état, début octobre, d’un bilan politique judiciaire éloquent : 10 maires en exercice, 2 anciens maires, 2 présidents et 4 vice-présidents de conseils généraux provinciaux et 29 membres de conseils municipaux sont actuellement derrière les barreaux. Toujours d’après le BDP, entre le 14 avril 2009 et le 6 octobre 2011, 7748 cadres et membres du parti ont été en garde à vue, dont 1548 au cours des six derniers mois.

Sur le terrain militaire, loin d’avoir apaisé la situation, les récents bombardements turcs sur les bases du PKK n’ont pas diminué les attaques. Le 19 octobre, 24 soldats étaient tués et plusieurs autres blessés dans plusieurs assauts simultanés du PKK contre des postes militaires situés à la frontière, dans la province de Hakkari. Il s’agit du deuxième plus lourd bilan en pertes humaines au sein de l’armée turque, le premier ayant fait 33 victimes en 1993. L’opération annoncée comme « d’envergure » par l’armée, qui devait être autant terrestre qu’aérienne, a eu lieu principalement en territoire turc plus « quelques points en Irak », selon un communiqué officiel du 21 octobre. 22 bataillons étaient engagés dans les opérations. Bien que le nombre de soldats au total n’ait pas été révélé par l’état-major, la presse turque donnait un chiffre de 10 000 hommes.

Mais le 23 octobre, « l’actualité kurde » en Turquie était entièrement marquée par un tremblement de terre d’une magnitude de 7,2 qui a frappé la ville de Van et des bourgades avoisinantes, dont Ercis, la plus durement touchée. En plus des victimes, évaluées à environ 600, le tremblement de terre a jeté des milliers de famille à la rue, dont les maisons ont été détruites ou qui craignent d’y retourner en raison des fortes répliques. Dans un premier temps, le gouvernement turc a refusé l’aide internationale spontanée offerte par de nombreux pays, dont Israël, pourtant en froid avec la Turquie, avant de demander des mobile-home, les tentes turques parvenant aux sinistrés s’avérant en nombre très insuffisant.

Mais la colère des sinistrés devant le manque de tentes et de nourriture n’a fait que croître. Ainsi, à Ercis, une ville de 75 000 habitants qui a recensé plus de 360 morts, la population se plaint de discriminations dans les aides fournies par le Croissant Rouge : les familles des élus locaux (AKP), des militaires et des fonctionnaires de police, voire des tribus proches du pouvoir auraient été favorisées dans la distribution des tentes et des secours, tandis que les policiers semblaient parfois débordés. Les sauveteurs, menant une course contre la montre, ont réussi à dégager des survivants deux jours après le séisme, dont un bébé de deux semaines.

Selon Mustafa Gedik, qui dirige l'Institut sismologique de Kandilli à Istanbul, un séisme de 7, 2 sur l’échelle Richter, dans une région dont la plupart des constructions n’offrent aucune sécurité contre les tremblements de terre, peut causer entre 500 et 1000 morts. Par chance, la catastrophe est survenue un dimanche, alors que beaucoup de familles se trouvaient à l’extérieur et que les internats des écoles étaient vides. Des répliques puissantes, dont une de 5, 4 le 26 octobre, entretiennent un climat de panique.

Interviewé par le site de l’Observatoire de la vie Politique turque (OVIPOT), Çağlar Akgüngör, docteur en science politique, qui a soutenu à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, en 2007 une thèse intitulée «La Turquie à l’épreuve des séismes de 1999, une analyse sociopolitique à travers les discours médiatiques post-catastrophes et qui a participé à plusieurs opérations de recherche et de sauvetage, donne son analyse de ce qui est le séisme le plus grave (avec celui de Bingöl en 2003) depuis celui des 17 août et 2 novembre 1999, survenus respectivement à Izmit et Düzce dans la région de Marmara. S’il observe une meilleure préparation de l’État devant ce type de catastrophe, depuis 1999, une augmentation des effectifs de sauvetage, Çağlar Akgüngör indique qu’il y a, pour le moment, un certain flou dans l’évaluation du fonctionnement de ces équipes, en termes de formation, matériel et fonctionnement.

Sur les reproches faits au gouvernement, au sujet de l‘inefficacité des premières interventions de secours, le chercheur nuance les critiques : « Je crois qu’on ne peut jamais être “très efficace” lors des premières 24 heures suivant une catastrophe. Quand on est sur place, on se trouve isolé avec ses propres moyens, dont une partie considérable est détruite ou bloquée, pour différentes raisons. Il en est de même pour les personnels qui sont originaires de la zone où a eu lieu le séisme, car ils sont d’abord préoccupés par le sort de leur famille, ce qui est normal. Pour ce qui est de l’aide qui vient de l’extérieur de la zone de la catastrophe, c’est comme une force armée. Interviennent des mécanismes administratifs dont le lancement prend du temps. Mais une fois que “l’opération” est en marche, elle avance. Même les équipes de sauvetage volontaires qu’on considère comme plus flexibles ont mis entre 4 et 12 heures pour arriver sur la zone (la norme standard des Nations Unis est au maximum de 36 heures). »

Quant aux scènes de « pillages » de camions et de tentes par les populations démunies, elles ne sont pas très différentes de ce qui s’est passé en 1999, ou bien dans d’autres pays, hormis au Japon qui bénéficie d’une culture de l’État très différente. Sur la question de savoir si le refus préalable de l’aide étrangère était ou non une erreur, il faut distinguer les motifs politiques et ceux ayant trait à la logistique : « Il ne faut pas oublier que, dans les relations internationales, l’acceptation d’une aide, qui provient de l’étranger, peut-être politiquement considérée comme un aveu de faiblesse (…) En fait, si l’aide étrangère a été finalement acceptée, c’est probablement pour des raisons d’ordre diplomatique : garder de bonnes relations avec les Etats qui l’avaient proposée. Je note par ailleurs que lors des catastrophes et des situations d’urgence, les problèmes de l’acceptation et de l’efficacité de l’aide extérieure se sont souvent posés. Gérer l’aide internationale est une entreprise qui nécessite la coordination d’un grand nombre d’organisations sur le plan diplomatique, ce qui n’est pas toujours simple et faisable rapidement pour être efficace. Un exemple marginal mais surprenant est celui des Etats-Unis, la première puissance du monde, lors de l’ouragan Katrina en 2005. Ils ont été littéralement incapables de gérer l’aide internationale, ce qui a provoqué un scandale lorsque les Etats, qui avaient commencé à le faire, ont renoncé à envoyer de l’aide, alors même que les citoyens de Louisiane en avaient besoin. »

Quant au problème, récurrent en Turquie, de la non-conformité des nouvelles constructions aux normes antisismiques, une législation plus dure ne changerait pas grand-chose. Sur le papier, la Turquie a déjà adopté une réglementation conforme aux standards internationaux. Le problème est son application sur le terrain, où la corruption, les passe-droits et les constructions sauvages prédominent. Au total, le tremblement de terre a fait 601 morts, 2 300 blessés et a laissé 153 enfants orphelins.

dimanche, octobre 30, 2011

Irak : Les enfants sacrifiés de Falloujah

Lundi 31 octobre à 22 h sur Canal+ : Irak, les enfants sacrifiés de Falloujah. Documentaire de Feurat Alani, Fr., 2011. Spécial Investigation, Stéphane Haumant.


En 2004, Falloujah, en Irak, a été le théâtre d’une bataille tristement célèbre entre insurgés irakiens et soldats Américains. Mais quand bien même les derniers bruits de cette lutte acharnée se sont éteints depuis longtemps, les séquelles n’apparaissent que maintenant. Et elles sont toxiques : les bébés naissent avec des malformations, les enfants sont victimes de leucémies, le taux de cancer a décuplé́. La situation rappelle celle d’Hiroshima après la bombe atomique. Pendant ce temps, aux USA, les marines qui ont participé aux combats développent d’étranges maladies. Que s’est-il réellement passé à Falloujah ? Quelles armes ont été utilisées ? Phosphore blanc ? Uranium appauvri ? Les prochaines générations d’Irakiens ont-elles été́ sacrifiées ?

KURDISTAN D’IRAK: UNE QUERELLE DES DRAPEAUX ENFLAMME KHANAQIN


Un arrêté gouvernemental irakien interdisant la présence du drapeau kurde sur les bâtiments officiels de la ville de Khanaqin enflamme les esprits et envenime les conflits autour du devenir de ces régions disputés entre le gouvernement central et la Région du Kurdistan. Le 16 octobre, environ 700 manifestants kurdes ont défilé du centre ville jusqu’au siège des autorités irakiennes, brandissant des drapeaux kurdes et criant « Vive le Kurdistan ! », « Khanaqin est kurde ! ». Quant à la municipalité de la ville, elle a tout bonnement refusé d’appliquer l’arrêt signé par le Premier ministre Nouri Maliki, dont elle a eu connaissance le 11 octobre, bannissant tout drapeau kurde sur les bâtiments officiels, alors que jusqu’ici, les deux drapeaux, celui du Kurdistan et celui de l’Irak, se côtoyaient.

Khanaqin a reçu le soutien immédiat du Gouvernement régional kurde. Le 15 septembre, le président du parlement du Kurdistan, Kamal Kirkouki, a ainsi déclaré « inacceptable de violer le caractère sacré du drapeau kurde ». Sur place, les autorités municipales ont averti Bagdad que le retrait du drapeau kurde des édifices gouvernementaux serait perçu comme une « provocation » par la population et risquait de déclencher une agitation politique à Khanaquin.
« L’affaire du drapeau » pourrait même s’étendre au-delà des frontières irakiennes puisque le Bureau des Affaires religieuses du Kurdistan a même annoncé, dans un entretien accordé au journal Aswat Al-Iraq, qu’un groupe de 1500 pèlerins kurdes avait l’intention, lors du Hajj prochain, de hisser le drapeau du Kurdistan sur le mont Arafat de La Mecque, en signe de protestation contre le gouvernement irakien.

Le 22 septembre dernier, le président de la Région du Kurdistan, Massoud Barzani, s’était rendu à Khanaqin en insistant sur son appartenance légitime au territoire kurde, alors que des unités de peshmergas y avaient été envoyés pour protéger les Kurdes de la province de la Diyala des terroristes. Cette visite avait été désapprouvée par les nationalistes arabes, hostiles au référendum prévu par l’article 140 de la constitution irakienne qui permettrait à la population vivant en dehors du GRK d’y être rattachée si elle le souhaite. 175 000 Kurdes, chiites pour la plupart, vivent dans la province de la Diyala, où ils ont longtemps souffert, sous le régime du Baath, des persécutions, à la fois en tant que Kurdes et en tant que chiites, et des campagnes d’arabisation et de déportations. En 2006, les autorités locales de Khanaqin avaient déjà réclamé le retour de la ville dans le territoire officiel du Kurdistan d’Irak.

Cette querelle autour du drapeau kurde n’est donc qu’une étape dans la série d’escarmouches et de conflit plus ou moins larvé que se livrent Bagdad et Erbil pour les territoires de Kirkouk et de Diyala, dont les intérêts stratégiques sont aussi importants que leurs enjeux pétroliers.

Mais les relations entre les partis politiques irakiens et les Kurdes peuvent être complexes et les positions les plus surprenantes sont parfois exprimées dans la bouche de politiciens se définissant eux-mêmes comme nationalistes arabes. Ainsi, Hassan Alawi, écrivain et un député du Parlement irakien de la liste Iraqiyya, soutient ouvertement l’indépendance kurde.

Al-Iraqiyya, la deuxième force politique du pays après celle de Nouri Al-Maliki, est une coalition de sunnites et de chiites « laïcs », plutôt considérés comme pro-arabes et donc peu enclins à soutenir les aspirations indépendantistes des Kurdes, comme en témoignent les relations très peu cordiales des élus de l'Alliance kurde et de ceux d'Al-Iraqiyya dans les régions mixtes de Ninive et Mossoul. Mais le nº 2 de cette liste n'hésite pas, dans ses vœux d'avenir, à céder Kirkouk aux Kurdes et à souhaiter même une indépendance kurde, pour le bien d'un État irakien qui pourrait alors redevenir centralisé.

Vétéran de la politique irakienne et un des fondateurs du Baath irakien, Hassan Allawi ne croit pas en un retour possible de la dictature en Irak, contrairement à ce qu’affirment les adversaires de Nouri Maliki : « Saddam était le produit d'une période historique spécifique qui est maintenant révolue. En termes de personnalité, la dictature n'est pas un vêtement que tout le monde peut endosser. La dictature nécessite du charisme et de la force. Un dictateur ne doit pas avoir de failles dans sa personnalité et ne doit pas être hésitant. C'est quelqu'un qui s'isole de son entourage. Les dictateurs n'ont pas de sectes. Ils ont leur propre idéologie et agissent en fonction d'elle. C'est pourquoi il est très difficile de trouver un dictateur qui est un agent d'autres personnes, parce que les dictateurs ne travaillent pas pour le compte des autres. Ils peuvent nouer des alliances avec de grandes puissances mais ils ne deviennent jamais des agents parce que, en fin de compte, ils travaillent pour leurs propres intérêts. Il est difficile de trouver ces traits chez Maliki. Maliki n'est pas ce genre de personnalité et l'époque est différente de celle de Saddam. Nous sur-schématisons la politique en déclarant qu'une nouvelle dictature voit le jour en Irak. Les dictatures émergent dans des États centralisés. »

Interrogé par le journal Rudaw sur le retour possible de l’Irak à un système étatique centralisé, Hassan Allawi s’y déclare favorable, mais indique que cela ne pourra jamais se faire en Irak, tant que subsistera une « question kurde » : « Le seul moyen pour l'Irak de redevenir un État centralisé est que le Kurdistan proclame son indépendance. Je suis un nationaliste arabe très fervent et j'appelle à un Kurdistan indépendant tout en souhaitant un État arabe centralisé. Ce qui a empêché jusqu'ici l'Irak de redevenir un État centralisé fort est la Région du Kurdistan. Le Kurdistan doit émerger avant que l'Irak ne devienne un État centralisé. Le Kurdistan n'a aucun lien de quelque sorte – peuple ou terre – avec l'Irak et n'a jamais fait partie de l'Irak. Ce n'est une partie de l'Irak que sur les cartes politiques et non géographiques. Le Kurdistan ne fait pas partie de l'espace géographique arabe. »

samedi, octobre 29, 2011

IRAN : UN MILITANT KURDE EXÉCUTÉ, 18 AUTRES DANS LES COULOIRS DE LA MORT


Le 4 octobre, un prisonnier kurde, Aziz Khakzad, a été secrètement exécuté dans la prison de Kerman. Sa première condamnation avait pourtant été réduite à 5 ans d’emprisonnement et ni son avocat, ni sa famille n’ont été informés de sa pendaison. Aziz Khakzad était âgé de 29 ans. Arrêté en 2007, il avait été condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Khoy, pour « assistance à un parti kurde » et en tant « qu’ennemi de Dieu », un « crime » qui, s’il est reconnu par la cour, est automatiquement passible de la peine capitale. Mais jugé en appel, il avait été finalement condamné à 5 ans de prison et envoyé de Selmas à la prison de Kerman, où son exécution a donc eu lieu en toute illégalité.

Le 22 octobre, Amnesty International a lancé, de son siège de Londres, un appel en faveur de deux autres Kurdes d’Iran, Loghman Moradi et Zaniar Moradi, dont la condamnation à mort, conformée par la Cour suprême, avait été prononcée le 22 décembre 2010 par la 15ème chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Ils ont été reconnus « ennemis de Dieu » par la justice iranienne, convaincus d’appartenance au parti kurde Komala et du meurtre du fils d’un mollah de Merivan. Leur premier jugement n’a duré que 20 minutes et les deux accusés avaient fait appel. Le 12 octobre 2011, la cour suprême de Téhéran a confirmé les sentences. Zaniar et Loghman Moradi ont été respectivement arrêtés le 17 août et le 17 octobre 2009. Durant leurs 9 premiers mois de détention dans les locaux du ministère du Renseignement, aucune accusation de meurtre ne leur a été signifiée. En décembre 2010, ils ont été transférés dans la prison de Karaj au nord-ouest de Téhéran. C’est là qu’ils ont rédigé tous deux une lettre dans laquelle ils faisaient état de tortures et de menaces de sévices sexuels, dans les prisons des services secrets, durant 25 jours, pour les obliger à avouer un meurtre qu’ils niaient. Aucun des deux hommes n’a eu accès aux soins médicaux qu’ils réclamaient. Amnesty réclame un procès équitable pour les deux condamnés en rappelant que l’un d’eux n’avait que 17 ans au moment de son arrestation.

Enfin, Human Rights Watch a publié une lettre d’un autre Kurde, Jamal Rahmani, un militant pour les droits de l’homme, arrêté en 2008. Dans cette lettre, Jamal Rahmani explique que ses aveux lui ont été extorqués sous la menace, notamment celle d’exécuter son frère s’il n’avouait pas.

Âgé de 29 ans, Jamal Rahmani a adhéré en 2006 à une association locale de défense des droits de l’homme et en 2007 à l’association Human Rights Activists Iran (HRAI). Le 14 juin 2008, des agents en civil ont fait irruption dans sa chambre d’étudiant à Shahreza, dans la province d’Ispahan. Sans aucun mandat, ils l’ont arrêté ainsi que son co-locataire, et emmené au centre de détention des services de renseignements de la ville. Jamal Rahmani indique être resté 24 heures de suite menoté et attaché à une chaise, avant d’être transféré à la prison Dastgerd d’Ispahan.

« Il y avait 3 étages dans cette prison. Le 1er étage abritait les prisonniers ordinaires tandis que le 2ème était dévolu aux prisonniers politiques. Au 3ème étage étaient détenus les prisonniers appartenant à Al-Qaeda. Durant les premiers jours de ma détention, j’ai subi beaucoup de violences et les accusations d’être un terroriste et un contre-révolutionnaire. Une nuit, un garde est entré dans ma cellule, m’a bandé les yeux sous la contrainte et m’a emmené dans les sous-sols de la prison, où j’ai été immédiatement violenté et battu, et ce dans tous les interrogatoires qui ont suivi. Après quelques jours, mon co-locataire et moi avons été transférés à Sanandaj (province du Kurdistan). Nous avons été enfermés dans une petite cellule qui manquaient de toutes les installations sanitaires. Nous étions obligés de frapper à la porte pour cela, et quelquefois nous devions attendre des heures que le gardien ouvre la porte et nous permettent d’utiliser les sanitaires, ce qu’ils ne faisaient pas des nuits entières, et rarement quand les gardiens étaient en vacances. La nourriture était rare et détestable, et j’ai souvent dormi l’estomac vide. Il y avait une lumière qui éclairait continuellement la cellule, et le matin les gardes nous réveillaient bruyamment. J’ai été interrogé sans relâche. Ils ont menacé de pendre mon frère Karim si je n’avouais pas. À l’époque, Karim était un activiste étudiant, emprisonné à la prison de Kermanshah. Ils ont ensuite arrêté la fille que j’aimais et ont menacé de la maltraiter si je ne coopérais pas avec eux. Au début, je ne croyais pas à ces menaces, mais mes interrogateurs m’ont donné des renseignements très spécifiques sur cette fille pour me prouver qu’ils l’avaient arrêtée et avaient les moyens de lui nuire. J’ai incroyablement souffert, durant cette période où ils menaçaient ma famille et ceux que j’aimais pour m’obliger à avouer. »

Par ailleurs, 18 autres prisonniers politiques kurdes sont toujours en instance d’exécution, dans les « couloirs de la mort ». Depuis 2007, le nombre des militants kurdes exécutés pour appartenance à des organisations interdites s’élève à 10 personnes. Avant la mort d’Aziz Khakzade, les dernières pendaisons remontent à janvier 2011, avec l’exécution de Ferhad Tarim, le 27 janvier 2011, dans la prison d’Ourmieh, et celle de Hussein Khizri, qui a eu lieu secrètement le 5 janvier et ne fut annoncée que le 15 du même mois. Tous deux étaient condamnés à mort pour appartenance au Parti démocratique du Kurdistan (PDKI). 7 autres prisonniers ont été condamnés, eux, pour appartenance au PJAK, entre 2007 et 2010. Tous ont dénoncé l’usage intense de la torture pour obtenir leurs aveux.

Les Apôtres Thaddée et Barthélémy. Aux origines du christianisme arménien

Dimanche 30 octobre à 8 h 00 sur France Culture : Valentina Calzolari pour Les Apôtres Thaddée et Barthélémy. Aux origines du christianisme arménien (éd. Brépols). Foi et tradition, Sébastien. de Courtois.


Les Apôtres Thaddée et Barthélemy : Aux origines du christianisme arménien

Présentation de l'éditeur : Au début du IV siècle (en 301 selon la date traditionnelle, en 314 selon la plupart des historiens modernes), bien avant la conversion officielle de l'Empire romain à l'époque de Théodose (380), le royaume arménien de Tiridate III adopta le christianisme comme unique religion d'Etat. C'est dans ce contexte politique et religieux qu'a vu le jour texte des Martyres de Thaddée et Barthélemy. Il serait en effet inutile de chercher dans la tradition canonique les témoignages relatifs à une prédication apostolique en Arménie. Le Nouveau Testament ne contient aucune allusion aux arméniens, ni mentionne l'Arménie parmi les étapes des voyages missionnaire des apôtres. C'est en revanche dans la tradition apocryphe que l'on trouve le compte rendu détaillé d'une présence apostolique en Arménie, liée à l'œuvre missionnaire des apôtres Thaddée et Barthélemy. Grâce à la littérature non canonique, l'Arménie apparaît ainsi comme une terre de mission, autrement dit comme une terre qui n'a pas été oubliée par Dieu ; Cet ouvrage se propose de traduire et de réunir les principaux textes apocryphes arméniens qui enracinent la tradition des origines apostoliques de l'Eglise arménienne. L'auteur y rappelle le rôle joué par cette tradition pour légitimer la politique d'affranchissement progressif de cette Eglise par rapport à l'Eglise grecque, à partir du VIe siècle. Elle montre en outre les nombreux points de contact que ces récits apocryphes partagent avec l'historiographie arménienne ancienne. Ainsi, sur un point fondamental la littérature apocryphe rejoint en effet la pensée historiographique : la vision du peuple arménien en tant que peuple élu. 

Biographie de l'auteur : Valentina Calzolari-Bouvier est professeur associé à l'université de Genève, centre de recherches arménologiques. Elle est spécialisée en littérature arménienne ancienne et est actuellement de l'Association pour l'étude de la littérature apocryphe chrétienne (AELAC). 

Broché: 258 pages Editeur : Brepols (31 mars 2011) Collection : Apocryphes Langue : Français ISBN-10: 2503540376 ISBN-13: 978-2503540375

vendredi, octobre 28, 2011

Expédition Kachgar : L'or bleu à l'heure bio







Samedi 29 octobre à 22 h 05 : Expédition Kachgar, sur les traces de l'or bleu : L'or bleu à l'heure bioGeoffroy et Loïc de La Tullaye. (Fr, 26 mn).



Le difficile partage de l'eau
"Toujours en Turquie, nos deux frères continuent leur "coton-side story" au fil de l’eau virtuelle. Dans une usine à côté d’Adana des responsables du marketing leur présentent leur ligne de production de coton bio. Si la fibre bio préserve l’environnement en étant cultivée sans produits phytosanitaires, ramenée au kilo produit, elle nécessite plus d’eau pour sa croissance… Est-il raisonnable de penser pouvoir produire sans empreinte sur l’environnement ? Et au lieu de chercher à améliorer uniquement les modes de production, n’est-ce pas aussi à notre mode de consommation qu’il faut davantage réfléchir ? Un peu plus loin dans la région de Konya, ils se lient d’amitié avec des paysans. Souvent montré du doigt, l’agriculteur doit faire face tant bien que mal à des enjeux contradictoires. Préserver l’environnement d’une part et être le plus productif possible pour rentabiliser son investissement et faire face à la concurrence mondiale. Cette situation délicate peut le pousser inconsciemment à mettre en péril son outil de travail, la terre. A Istanbul, ville pont entre l’Orient et l’Occident, le secrétaire général du 5ième Forum Mondial de l’Eau explique que pour vivre en paix, les pays doivent penser le partage de l’eau non plus en terme de mètre cube par seconde mais en terme de partage des usages de l’eau."

Questions de mémoires, questions de frontière





Samedi 29 octobre à 13 h 30 sur LCM : Les Mardi du MUCEM, Questions de mémoires, questions de frontières : Arménie et Turquie.

La saison 2 des Mardi du MUCEM, Comprendre les civilisations entre Méditerranée et Europe, porte sur le thème "Questions de mémoires, questions de frontières", avec trois débats autour de trois conflits historiques : Arménie et Turquie, Israël et Palestine, France et Algérie. 

Le 11 octobre, Michel Marian, maître de conférences à Science Po-Paris, membre du comité de rédaction de la revue Esprit et auteur, avec Ahmet Insel, de « Dialogue sur le tabou Arménien » ( Liana Levi, 2009), débattait avec Cengiz Aktar, directeur du centre pour l'Union Européenne à l'Université Bahcesehir d'Istanbul, membre de la Fondation Hrantet et auteur de « L'appel au pardon » (CNRS éditions) paru en 2010. 



Présentation de l'éditeur 
Le dialogue entre Arméniens et turcs serait-il devenu possible ? Ces ennemis d'un siècle pourraient-ils enfin aborder le sujet tabou, celui du génocide arménien de 1915 ? Michel Marian et Ahmet Insel ont relevé le défi. Aucun aspect de la question n'a été esquivé : les intentions d'hier et d'aujourd'hui, les faits, et surtout le problème de leur reconnaissance. Parfois, l'échange est difficile, les sensibilités sont à fleur de peau, mais il est toujours franc et courageux. À travers leurs parcours, familial et personnel, les deux hommes évoquent les moments clés de l'histoire de leurs peuples, à l'extrémité orientale de l'Europe. Pour comprendre l'un des grands drames du xxe siècle et pourquoi il occupe toujours l'actualité, ce livre constitue un événement politique, une première. 
Biographie des auteurs : Ahmet Insel, né à Istanbul, est issu d'une famille turque, musulmane et kémaliste. Il a étudié et enseigné à Paris I. Depuis 2007, il dirige le département d'économie à l'université Galatasaray à Istanbul. Auteur de nombreux livres sur la Turquie, il est un des responsables de la maison d'édition progressiste turque Iletisim. Michel Marian, né à Paris, est issu d'une famille arménienne et chrétienne. Agrégé de philosophie, il enseigne à Sciences Po Paris. Une partie de sa famille a été tuée durant le génocide de 1915. Il a publié de nombreux articles sur les questions arméniennes dans la revue Esprit et le magazine Nouvelles d'Arménie. Ariane Bonzon, journaliste et essayiste française, a animé ce dialogue. Elle fut la correspondante d'Arte en Turquie de 1996 à 2006, après avoir été en poste en Israël et en Afrique du Sud. 
Broché: 168 pages Editeur : Liana Levi (2 septembre 2009) Collection : ESSAIS Langue : Français ISBN-10: 2867465222 ISBN-13: 978-2867465222



Présentation de l'éditeur 
"Ma conscience ne peut accepter que l'on reste indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont subie en 1915, et qu'on la nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments et les peines de mes soeurs et frères arméniens et je leur demande pardon." 
Istanbul, 15 décembre 2008 Broché: 77 pages Editeur : CNRS (18 février 2010) Collection : Documents pour la Méditerranée Langue : Français ISBN-10: 2271068487 ISBN-13: 978-2271068484

Il était une fois en Anatolie

Samedi 29 octobre à 10 h 05 sur France Culture : Nuri Bilge Ceylan pour Il était une fois en Anatolie. On aura tout vu, L. Delmas et C. Masson.


Poètes en résonances : Şeymus Dagtekin


Vendredi 28 octobre à 20h, lecture de Şeymus Dagtekin avec la Compagnie Résonances.

"Seyhmus Dagtekin, poète et romancier, né et élevé dans un village kurde en Turquie, vit à Paris depuis 1987. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. Un itinéraire d’artiste toujours méfiant à l’égard des destins figés, des identités assignées. Seyhmus Dagtekin a reçu le Prix de l’Académie française Théophile Gautier pour Juste un pont, sans feu. Seyhmus Dagtekin est également lauréat du Prix Mallarmé 2007 pour Juste un pont, sans feu (Le Castor Astral, 2007), du Prix international de poésie francophone Yvan Goll pour Les chemins du nocturne (Le Castor Astral, 2000) et son roman A la source, la nuit (Robert Laffont, 2004) a reçu la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. Ses textes ont été publiés dans de nombreux revues et anthologies."
Poètes en résonances en association avec la Compagnie Résonances : tous les derniers vendredis du mois, 8 rue Camille Flammarion Paris 18ème, à 20h M° Porte de Clignancourt Entrée libre Tél. : 01 44 85 53 86 - fax 01 46 06 43 79 .



jeudi, octobre 27, 2011

Le Prince, l'artiste et l'alchimiste

Vendredi 28 octobre à 15 H 00 sur France Culture : Le Prince, l'artiste et l'alchimiste. La variété des céramiques iraniennes, les procédés de fabrication, les sources, les usages, les fonctions des objets… Avec Yves Porter, professeur d'histoire de l'art islamique, auteur de Le Prince, l'artiste et l'alchimiste. La céramique dans le monde iranien, Xe-XVIIe siècle, Hermann. Cultures d'islam, A. Meddeb.



Présentation de l'éditeur 
La production de céramique émaillée est sans conteste l’une des manifestations artistiques les plus visibles du monde iranien. Il suffit, en effet, de lever les yeux sur les monuments d’Isfahan ou de Samarkand pour découvrir des coupoles recouvertes de carreaux turquoise, des panneaux polychromes où surgissent, sur fond d’azur, des fleurs de paradis ou des étoiles tombées d’un ciel inconnu. Pour qui pousse la curiosité plus avant, les vitrines des musées de Sèvres, du Louvre ou du Victoria & Albert Museum de Londres présentent quantité d’objets en céramique qui rivalisent de variété dans leurs décors, leurs formes ou leurs couleurs au fil des âges et des lieux du monde iranien musulman. 
Cet ouvrage n’est certes pas le premier à traiter de céramique iranienne. Pour autant, les objets en céramique génèrent de nombreux champs d’investigation : de quelles sources dispose-t-on pour leur étude ? Où et quand les objets ont-ils été fabriqués ? Par qui ? Répondaient-ils à une commande ? Étaient-ils au contraire proposés par l’artisan sur un marché ? Du terrain circonstanciel, nos interrogations s’approfondissent en considérations sociologiques ou scientifiques : d’où provenaient les matériaux qui les composent et quel était leur coût ? Les expériences permettant les découvertes ou les perfectionnements techniques étaient-elles financées ? Selon quels mécanismes ? Quel regard la société de l’époque portait-elle sur l’artisan et que sait-on de lui en somme ? Quels usages, quelles fonctions remplissaient au juste les objets en céramique, et plus largement, quel « sens » avaient-ils ? Les axes de recherche semblent se multiplier à l’infini. C’est l’objet de cet ouvrage que d’apporter des éléments de réponse à ces questions.  
Auteur Yves Porter, né en 1957 à Barcelone, a fait des études de langues orientales (persan, pashto, turc, arabe, ourdou), avant de se spécialiser dans le domaine de l’histoire de l’art. Après une thèse en études iraniennes, soutenue à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris-III en 1988, il a présenté une Habilitation à diriger des Recherches en Histoire de l’Art musulman en 2000, à l’université Paris-Sorbonne. Il est actuellement professeur à l’université de Provence - Aix-Marseille-I où il enseigne l’histoire de l’art et l’archéologie des mondes musulmans.   
324 pages - 15 x 23 cm - 2011 Broché Editeur : Hermann (23 juin 2011) Langue : Français ISBN-10: 2705666249 ISBN-13: 978-2705666248

Welcome






Jeudi 27 octobre à 20 h 40 sur France 3 : Welcome, de Philippe Lioret, 2008

Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d'aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage.






mercredi, octobre 26, 2011

Dengbêj Cemal Nenyasî



Cemal Tanriverdî ou le dengbêj Cemal de Nenyas est né, comme son nom l'indique, au village de Nenyas, (près de Lice, au Kurdistan de Turquie), en 1954, où il a vécu jusqu'à l'âge de 21 ans en exerçant divers métiers, agriculteur, vendeur de bois, cultivateur de tabac, bouvier, berger… En 1975, il partit pour Diyarbekir et s'établit comme boutiquier.

Il a appris le chant de son père et de son grand-père, tous deux dengbêj. 

(Source : Antolojiya dengbêjan, 2007, édité par la mairie de Diyarbekir).

Mysticisme et littérature persane

Jeudi 27 octobre à 22 h 00 sur Radio Notre-Dame : Mysticisme et littérature persane. Avec Leïli Anvar, universitaire franco-iranienne et Karol Beffa, compositeur et pianiste. Écoute dans la nuit.



Présentation de l'éditeur
La vie de Mohammad Djalàl al-dîn Rûmî, tournée vers la quête de la vérité et de l'union mystique, est une invitation à changer de regard pour voir au-delà des apparences et des formes, à transformer la matière du soi pour n'être " rien " afin de devenir " tout ", dans un mouvement de retour vers le Créateur. Il choisit la poésie pour partager son expérience : elle permet de transcender les mots et de dire l'indicible. Elle fut sa matière pour narrer la beauté de la théophanie et l'amour du divin. Près de 70 000 distiques sont le fruit de sa quête et de sa relation avec celui qui fut son maître, son initiateur et son bien-aimé spirituel : Shams de Tabriz. Poète de l'amour mystique par excellence, huit siècles plus tard, Rûmî nous interpelle encore par la ferveur et l'incandescence de son oeuvre qui célèbre le dépassement de soi pour atteindre l'amour divin. Leili Anvar nous convie à mettre nos pas dans ceux du maître de Konya dont l'expérience radicale fait voler en éclats les aspirations ordinaires et les désirs matériels pour vivre l'aventure de l'âme et de l'amour spirituel. Elle nous fait toucher l'intensité et la richesse de ce message éternel porté par l'un des plus grands poètes qu'ait connu l'Orient.  
Biographie de l'auteur : Docteur en littérature, normalienne et maître de conférences à l'Institut des langues et civilisations orientales (INALCO), elle est l'auteur de Trésors dévoilés, anthologie de l'islam spirituel avec Makram Abbés aux éditions du Seuil. 
Broché: 280 pages Editeur : Entrelacs (2 mai 2011) Collection : Sagesses Eternelles Langue : Français ISBN-10: 2908606690 ISBN-13: 978-2908606690

Reza Serkanian

Jeudi 27 octobre à 12 h 10 sur RFI : Reza Serkanian, réalisateur iranien installé en France. En sol majeur.




lundi, octobre 24, 2011

'Le seul moyen pour l'Irak de redevenir un État centralisé est que le Kurdistan proclame son indépendance'

©Rudaw.net

Personnage parfois controversé, qualifié de 'caméléon', Hassan Alawi est aujourd'hui un intellectuel, un écrivain et un député du Parlement irakien de la liste Iraqiyya, la deuxième force politique du pays après celle de Nouri Al-Maliki, une coalition de sunnites et de chiites 'laïcs', mais plutôt considérés comme pro-arabes et donc peu enclins à soutenir les vélléïtés indépendantistes des Kurdes, comme en témoignent les relations très peu cordiales des élus de l'Alliance kurde et de ceux d'Al-Iraqiyya dans les régions mixtes de Ninive et  Mossoul. Le nº 2 de cette liste n'hésite cependant pas, dans ses vœux d'avenir, à céder Kirkouk aux Kurdes et à souhaiter même une indépendance kurde, pour le bien d'un État irakien qui pourrait alors redevenir centralisé. 

Si les sympathies pour les Kurdes ne sont pas rares parmi les communistes irakiens, ou certains chiites, c'est un peu plus savoureux de lire des appels à l'indépendance émanant d'un des fondateur du Baath irakien, ancien proche de Saddam Hussein. Ses jugements sur les faiblesses et les erreurs historiques des Kurdes n'en ont que plus d'intérêt : un vétéran de la politique irakienne pose un regard original sur sur le passé irakien et sur la question kurde en général. 


Rudaw : Vous avez, une fois, interviewé Saddam Hussein et publié cette interview sous le titre "100 heures avec Saddam Hussein". Des gens affirment maintenant que le Premier Ministre Nuri al-Maliki suit les traces de Hussein. Croyez-vous qu'il y aura un autre Saddam en Irak ? 

Hassan Alawi : Saddam était le produit d'une période historique spécifique qui est maintenant révolue. En termes de personnalité, la dictature n'est pas un vêtement que tout le monde peut endosser. La dictature nécessite du charisme et de la force. Un dictateur ne doit pas avoir de failles dans sa personnalité et ne doit pas être hésitant. C'est quelqu'un qui s'isole de son entourage. Les dictateurs n'ont pas de sectes. Ils ont leur propre idéologie et agissent en fonction d'elle. C'est pourquoi il est très difficile de trouver un dictateur qui est un agent d'autres personnes, parce que les dictateurs ne travaillent pas pour le compte des autres. Ils peuvent nouer des alliances avec de grandes puissances mais ils ne deviennent jamais des agents parce que, en fin de compte, ils travaillent pour leurs propres intérêts. Il est difficile de trouver ces traits chez Maliki. Maliki n'est pas ce genre de personnalité et l'époque est différente de celle de Saddam. Nous sur-schématisons la politique en déclarant qu'une nouvelle dictature voit le jour en Irak. Les dictatures émergent dans des États centralisés. 


 Rudaw: Mais le centralisme est-il vraiment fini en Irak ? 

Hassan Alawi : Il n'y a plus de centralisme en Irak. Une dictature s'appuie principalement sur le pouvoir de sa capitale, c'est-à-dire le pouvoir central. Maliki ne contrôle même pas entièrement Bagdad, comment pourrait-il devenir un dictateur ? Mais, bien sûr, centralisme ne veut pas dire nécessairement dictature. Y a-t-il un président avec un pouvoir plus centralisé que celui des USA ? Y a-t-il dans le pays une seule voix qui puisse rivaliser avec la sienne ? Est-ce que même le Congrès peut se dresser contre lui ? Les USA sont un pays où le président peut même apposer son veto aux décisions du Congrès et c'est pourtant un État fédéral. Quand nous parlons d'un État centralisé, cela ne veut pas dire que le statut des régions doit être abrogé. C'est une question constitutionnelle et la constitution énonce que l'Irak est un État fédéral. Où sont les forces de Maliki, dans le cas présent ? Peut-il envoyer des troupes à Erbil ? Je pense qu'il est exagéré de dépeindre Maliki comme un nouveau Saddam.


Rudaw: Écrivain, vous étiez proche de Saddam. Avez-vous jamais prédit qu'il pouvait devenir un dictateur ? 

Hassan Alawi : À l'époque, j'étais un décideur. J'étais l'un des fondateurs du Parti Baath et je suis plus âgé que Saddam de trois ans. Il était de la deuxième génération de Baathistes. C'était une génération anti-révolutionnaire et anti-communiste. Moi, j'appartenais à la première génération. C'est le système irakien qui a créé la dictature. Même sans Saddam, quelqu'un serait devenu dictateur. La raison pour laquelle j'ai coutume de dire que les leaders du Parti Baath étaient tous prêts à devenir dictateurs, c'est parce que le régime et le système le permettaient. C'était un régime à parti unique et à idéologie unique.

 Rudaw: Mais Ahmed Hassan al-Bakr (le président d'Iraq avant Saddam) n'est pas devenu un dictateur semblable à Saddam ? 

Hassan Alawi: Ahmed Hassan al-Bakr venait d'un establishment militaire qui avait ses propres lois, ses propres règles de comportement. Il vous apprenait à diriger… Saddam n'a été formé nulle part. Sa seule niche était le parti et il était un produit de ce parti. Et ce parti se qualifiait lui-même d'avant-gardiste. Dans mon livre, L'État de l'organisation secrète, j'ai montré que l'establishment militaire a été moins violent que ce régime d'organisation secrète. C'est pourquoi quand le Parti Baath est parvenu au pouvoir en 1963, alors que Abdul-Salam Aref était en exercice, toutes les forces de gauche le soutenaient parce qu'elles croyaient qu'un régime issu d'un coup d'État militaire valait mieux qu'un régime issu d'une organisation secrète.

Rudaw: N'y-a-t-il aucune possibilité que l'Irak puisse retourner à un système centralisé ?

Hassan Alawi : Le seul moyen pour l'Irak de redevenir un État centralisé est que le Kurdistan proclame son indépendance. Je suis un nationaliste arabe très fervent et j'appelle à un Kurdistan indépendant tout en souhaitant un État arabe centralisé. Ce qui a empêché jusqu'ici l'Irak de redevenir un État centralisé fort est la Région du Kurdistan. Le Kurdistan doit avancer avant que l'Irak ne devienne un État centralisé. Le Kurdistan n'a aucun lien de quelque sorte – peuple ou terre – avec l'Irak et n'a jamais fait partie de l'Irak. Ce n'est une partie de l'Irak que sur les cartes politiques et non géographiques. Le Kurdistan ne fait pas partie de l'espace géographique arabe.

Rudaw: Où commence cet espace géographique ? 

Hassan Alawi: Si les Kurdes veulent exercer l'auto-détermination, ils doivent gagner un grand nombre de voix aussi parmi les Arabes. Ce qui entrave la création d'un État kurde, ce ne sont pas les pays voisins, mais les zones géographiques que les Kurdes revendiquent pour leur État et qui ne soutiennent pas la cause de l'indépendance. La carte kurde qui s'étend à Mandali et Kut n'aide pas à l'indépendance.  

Rudaw: Kirkouk est au cœur du combat kurde et de leurs revendications depuis les années 1960. Comment les Kurdes pourraient déclarer l'indépendance s'ils ne récupèrent pas ces régions ? 

Hassan Alawi: Je suis un ami des Kurdes et de leur cause. J'ai publié il y a 50 ans un article sur le droit des Kurdes à l'indépendance. J'ai même devancé Hadi Alawi (mon frère) à cet égard. C'est mon frère aîné, c'est vrai, mais j'ai soutenu la cause kurde avant lui.

 Rudaw: En tant que député, que pensez-vous du problème de Kirkouk ?

Hassan Alawi: Quelle est la valeur de cette terre ? Qu'ai-je à faire d'un morceau de terre brûlée où des gens se font tuer tous les jours ? Je ne veux pas d'une telle terre. La terre n'est pas sacrée. Il y a un vieil adage arabe qui dit que la meilleure place est celle où l'on vous respecte. Pourquoi des gens devraient se faire tuer génération après génération pour quelques kilomètres de terre ? Si l'on compare, on peut voir que la population au Kurdistan vit dans de meilleures conditions. Je ne parle pas d'identité nationale. Je parle de dignité humaine. Dans les conditions actuelles, le sang humain ne vaut pas grand-chose à Kirkouk. Le sang des professeurs et des chercheurs ne vaut pas grand-chose ; les enfants sont enlevés ; les femmes violées ; et les églises brûlées. Combien de temps cela va continuer ? Je veux que cela cesse. Il faut donc créer une administration kurde à Kirkouk le plus vite possible et il faut l'annexer à la Région kurde… Je pense qu'il faut voir au-delà des divisions administratives et accepter que Kirkouk devienne une partie du Kurdistan afin que les habitants de Kirkouk  puissent vivre comme les gens d'Erbil ou de Sulaimani et non sur une terre brûlée.  

Rudaw: Les leaders politiques ici sont critiqués pour ne pas avoir appliqué l'article 140 qui a été créé pour résoudre la question de Kirkouk après la chute du régime baathiste. Selon vous, quelle est la raison pour laquelle la question de Kirkouk n'a pas été réglée ?

Hassan Alawi: Je ne peux parler qu'en tant qu'observateur et chercheur sur la question kurde. Ce qui s'est passé avec l'article 140 est la même chose qui s'est produite avec le Traité de Sèvres (1920) que les Kurdes n'ont pas utilisé à leur avantage. Ajoutons à cela les 14 points du président des États-Unis d'alors, Woodrow Wilson. La raison à tout cela est une suite d'occasions manquées qui sont partie intégrante de la politique kurde depuis presque un siècle. Pour les Kurdes, la révolution est plus importante que ses résultats. Les Kurdes sont comme les chiites. Ils font des révolutions et puis laisse le pouvoir à quelqu'un d'autre. Les Kurdes manquent d'une compréhension du pouvoir et de la gouvernance et ont peur de l'État… Des Kurdes se plaignent que les Arabes ne les aident pas à créer un État. Depuis quand une nation a créé un État pour quelqu'un d'autre ? Que peuvent faire pour vous les Arabes, les Turcs et les Persans ? Vous ne devez compter que sur votre propre combat. Maintenant vous avez une nation, sans qu'il soit fait beaucoup de bruit à ce sujet. Pourquoi ne pas purement et simplement former un État ?

Rudaw: Les leaders kurdes sont critiqués pour ne pas avoir pris Kirkouk en 2003 et proclamer un État. Pensez-vous que cette critique soit fondée ?

Hassan Alawi: Oui, elle l'est. Cela s'est déjà produit, encore et encore au cours de l'histoire. Quand l'Empire ottoman s'est effondré, les Turcs ont formé leur propre nation. Mais pourquoi les Kurdes n'ont pas fait de même ? Les Kurdes ont peur de fonder un État. 

Rudaw: Vous voulez dire qu'ils ont peur d'administrer un pays ?

Hassan Alawi: Non, les Kurdes ont la phobie de l'État. Actuellement, si je parle d'un État kurde, beaucoup de Kurdes vont dire que je mens. Mais ils doivent me soutenir. De qui avez-vous peur, en tant que Kurdes ?  Avec qui avez-vous passé un accord au sujet de ce que vous craignez tant ?  

Rudaw: Eh bien, les Kurdes disent que nous avons un pacte social et politique que l'on appelle la constitution irakienne, laquelle garantit les droits des Kurdes. 

Hassan Alawi: Laissez-moi vous dire quelque chose. En Irak, 11 officiers de l'armée qui ne représentaient pas le peuple ont fait un coup d'État et ont renversé la monarchie vieille de 38 ans (en 1958) et instauré un système républicain… Maintenant, pourquoi six millions de Kurdes, avec un combat vieux de 100 ans derrière eux, n'auraient pas le droit de changer la constitution comme l'ont fait ces 11 officiers… C'est ce qui s'est produit plusieurs fois en Irak et à chaque fois, quelques officiers changeaient la constitution. Jamal Abdul-Nasser en Égypte était un colonel de l'armée et a renversé le roi Farouk en faisant de l'Égypte une république, par une seule décision unilatérale. Pourquoi être aussi effrayé par une constitution?

Rudaw: Les Kurdes voient toujours la Turquie comme le principal obstacle sur le chemin qui mène à un État. Mais certains pensent qu'avec la découverte de pétrole au Kurdistan, le terrain se prépare pour l'instauration d'un État. 

Hassan Alawi: Les gens se fixent des objectifs et tendent ensuite à leur réalisation. Aucun peuple n'a plus lutté ni ne s'est davantage sacrifié que les Kurdes irakiens, aussi devraient-ils cesser de chercher de l'aide chez les autres. L'Iran, par exemple, a-t-il approuvé la création de l'Irak ? L'Irak est devenu un État avec le couronnement du roi Faiçal en 1923 mais ce n'est qu'en 1928 que le Shah d'Iran a reconnu l'Irak. La raison en était que l'Iran réclamait la province de Basra comme faisant partie de son territoire. Ainsi, il n'y aurait pas dû y avoir d'Irak parce que l'Iran n'était pas content de cela ? Ce n'est pas dans la logique de gens qui ont des buts et un plan. 

Rudaw: Est-ce qu'un État kurde pourrait se maintenir debout et survivre dans cette région ?

Hassan Alawi: Pensez différemment :  Y a-t-il une quelconque puissance dans la région qui puisse entièrement exterminer un peuple ? C'est quelque chose qui dépend de la volonté d'un peuple. Si les gens décident de devenir indépendants, comment la Turquie pourrait envoyer des troupes à Erbil ? Cela n'arriverait jamais. Ou comment l'Iran enverrait-il des troupes à Sulaimani ? C'est impossible. Le temps des occupations est fini. Cette crainte de l'Iran et de la Turquie est un prolongement de la crainte des empires, ottoman et safavide, parce qu'ils s'étaient partagés la région. À l'époque, il n'y avait pas d'Europe, ni de Conseil de sécurité (des Nations Unies) ni de puissance nucléaire qui aurait gouverné le monde. En ces temps, les empires pouvaient fermer les frontières et imposer des embargos aux populations. Cela n'arriverait pas aujourd'hui, parce que la Turquie a des intérêts au Kurdistan et ces intérêts ne permettraient pas (au gouvernement) d'agir stupidement. Par ailleurs, les autres pays ne le permettraient pas non plus. Et il n'y a plus de puissance militaire qui puisse éliminer totalement un peuple. Il ne s'agit plus de bombarder et d'éliminer un groupe de rebelles. Il s'agit de la volonté d'un peuple. Même si l'Iran se montrait très stupide, il ne pourrait envoyer des troupes occuper le Kurdistan. Le temps des agressions et des occupations est fini. La seule chose qui reste est la fermeture des frontières. Imaginons que les frontières soient fermées. Cela a déjà été tenté avant, en politique internationale, comme lors de l'embargo irakien. Mais imposer un embargo est une chose très difficile, surtout si la population de l'autre côté, en Iran, en Turquie et en Syrie est kurde. Tous ces Kurdes ne se transformeraient pas en une force de police pour les États turc et iranien en aidant à empêcher l'afflux de marchandises et d'aide aux Kurdes d'Irak. Au contraire, ils en feront un enjeu. Un embargo sur l'État du  Kurdistan n'aurait aucun succès.

samedi, octobre 22, 2011

Expédition Kachga : Sur les traces de l'or bleu

Samedi 22 octobre à 22 h 00 sur France 5 : Expédition Kachgar sur les traces de l'or bleu - De l'or noir pour une poignée d'or bleu. Geoffroy et Loïc de La Tullaye. (Fr, 26 mn).






Stock d'or noir / Flux d'or bleu 
Les multiples usages de l’eau ne se limitent pas à sa simple utilisation domestique. Geoffroy et Loïc en font très rapidement l’apprentissage en se frottant de près à la réalité de la géopolitique de l’eau et du pétrole, d’abord en Azerbaïdjan, puis en Géorgie et en Turquie. Les paysages fantastiques du petit Caucase et des Monts Taurus défilent devant les roues des deux side-cars. Dans cette région de la Transcaucasie et de l’Anatolie nos explorateurs s’intéressent à la distinction entre l’eau et le pétrole qui sont deux ressources naturelles inégalement réparties sur la terre. Mais l’une est renouvelable, l’autre pas. L’eau se gère donc en flux et le pétrole en stock. Cette inégalité de nature n’est qu’apparente car l’eau peut aussi devenir un stock, si on construit un barrage par exemple : une quantité d’eau sera retenue pour produire de l’électricité ou servir à l’irrigation. Le pétrole est vendu entre pays à l’état brut, l’eau, bien commun, ne peut devenir un bien marchand comme sa consœur. Cette différence de statut rend sa gestion entre pays délicate, surtout quand l’un a du pétrole et pas de source d’eau et vice versa. Véritable château d’eau de l’Asie mineure, la Turquie a lancé un vaste projet d’exploitation de l’eau du Tigre et de l’Euphrate pour développer toute la région de l’Anatolie. Commencé au début des années 70, le projet GAP a permis l’irrigation de 1,8 millions d’hectare de terre et la construction de 22 barrages d’ici à 2012. Ces deux fleuves ont un bassin versant transfrontalier : le débit du fleuve est à partager entre l’Irak et la Syrie. Ce phénomène naturel oblige les 3 pays à collaborer pour le partage de la ressource vitale sous peine de guerres. D’autre part, la mise en culture de tout ce qui était jadis la Mésopotamie fait naître de nouvelles menaces, comme l’épuisement prématuré des sols agricoles en raison de leur salinisation due à une irrigation intensive et mal maîtrisée.

Hebdomada XXIX

Velouté de petits pois, riz, tomates desséchées, basilic, huile d'olive au citron, riz basmati, un Chablis très parfumé.



Commencé de regarder Lost. Pour le moment, ça me plaît.



Mes petits-déjeuners Gloubiboulga : café, beignet à la framboise, tartine de reblochon fondue.



 Mode compassion humaine : "et voilà, encore un suicidé sur ma ligne… CONNARD !!!"



 Lire Proust me donne envie de promenades. Ce type a le génie des promenades.

"À quoi bon venir sous ces arbres, si rien n’est plus de ce qui s’assemblait sous ces délicats feuillages rougissants, si la vulgarité et la folie ont remplacé ce qu’ils encadraient d’exquis. Quelle horreur ! Ma consolation, c’est de penser aux femmes que j’ai connues, aujourd’hui qu’il n’y a plus d’élégance. Mais comment des gens qui contemplent ces horribles créatures sous leurs chapeaux couverts d’une volière ou d’un potager, pourraient-ils même sentir ce qu’il y avait de charmant à voir Mme Swann coiffée d’une simple capote mauve ou d’un petit chapeau que dépassait une seule fleur d’iris toute droite. Aurais-je même pu leur faire comprendre l’émotion que j’éprouvais par les matins d’hiver à rencontrer Mme Swann à pied, en paletot de loutre, coiffée d’un simple béret que dépassaient deux couteaux de plumes de perdrix, mais autour de laquelle la tiédeur factice de son appartement était évoquée, rien que par le bouquet de violettes qui s’écrasait à son corsage et dont le fleurissement vivant et bleu en face du ciel gris, de l’air glacé, des arbres aux branches nues, avait le même charme de ne prendre la saison et le temps que comme un cadre, et de vivre dans une atmosphère humaine, dans l’atmosphère de cette femme, qu’avaient dans les vases et les jardinières de son salon, près du feu allumé, devant le canapé de soie, les fleurs qui regardaient par la fenêtre close la neige tomber. D’ailleurs il ne m’eût pas suffi que les toilettes fussent les mêmes qu’en ces années-là. À cause de la solidarité qu’ont entre elles les différentes parties d’un souvenir et que notre mémoire maintient équilibrées dans un assemblage où il ne nous est pas permis de rien distraire, ni refuser, j’aurais voulu pouvoir aller finir la journée chez une de ces femmes, devant une tasse de thé, dans un appartement aux murs peints de couleurs sombres, comme était encore celui de Mme Swann (l’année d’après celle où se termine la première partie de ce récit) et où luiraient les feux orangés, la rouge combustion, la flamme rose et blanche des chrysanthèmes dans le crépuscule de novembre, pendant des instants pareils à ceux où (comme on le verra plus tard) je n’avais pas su découvrir les plaisirs que je désirais."
Du Côté de chez Swann, III, "Noms de pays".






Tarte au thon, chair de tomates, œufs, crème, moutarde figue et romarin.

vendredi, octobre 21, 2011

Travelling, flashback et photographies

Samedi 22 octobre à 19 h 30 : Travelling, flashback et photographies. Avec Alexandre Najjar (Kadicha, Plon), Roland et Sabrina Michaud (L'Asie des Tartares. Rencontre avec Siyah Qalam, maître du calame noir, Gallimard) et Krikor Beledian (Seuils, Parenthèses). Carnet nomade, Colette Fellous.



Présentation de l'éditeur 
Banquier à Beyrouth, Sami Rahmé décide, sur un coup de tête, de tout quitter pour aller vivre à proximité de la Kadicha, la vallée sainte, l'un des hauts lieux spirituels de la chrétienté en Orient. Quand son ancienne amie française, Florence, reporter à Libération, quitte en catastrophe la Syrie en révolte pour échouer au Liban, il trouve l'occasion de renouer avec elle et de l'initier à la vie paisible qu'il a choisi de mener. Ensemble, guidés par Kennedy, un aventurier érudit, ils explorent cette vallée et découvrent les personnages pittoresques qui y ont vécu : Sarkis Rizzi, qui se ruina pour installer une imprimerie au monastère de Kozhaya ; le patriarche Louqa qui, réfugié dans une grotte, résista longtemps aux mamelouks ; Marina, qui se déguisa en homme pour entrer au couvent ; François de Chasteuil, qui abandonna sa famille à Aix pour devenir ermite au Mont-Liban ; le poète Gibran, qui puisa son inspiration dans cet univers merveilleux... Un beau roman où découverte, histoire, aventure, spiritualité et passion se mêlent dans un voyage initiatique, dans l'espace et le temps, sur les traces des chrétiens d'Orient. 
Broché: 230 pages Plon (15 septembre 2011) ISBN-10: 225921083X ISBN-13: 978-2259210836. 

Biographie de l'auteur  
Né en 1967 au Liban, Alexandre Najjar est l'auteur de romans (Le Roman de Beyrouth, Phénicia, Berlin 36, chez Plon), de récits (L'Ecole de la guerre, Le Silence du ténor) et de biographies (Gibran, Le Censeur de Baudelaire) traduits dans une douzaine de langues. Avocat, responsable de L'Orient littéraire, il a obtenu la bourse de la Fondation Hachette 1990, le prix Méditerranée 2009 et le prix Hervé Deluen décerné par l'Académie française pour son action en faveur de la francophonie.   




Présentation de l'éditeur  
Pendant quarante ans, Roland et Sabrina Michaud sont allés à la recherche de Siyah Qalem, ce mystérieux et fascinant personnage dont ils ont imaginé le parcours. Leur rêve nous entraîne à travers l’immense Tartarie, depuis le haut plateau anatolien jusqu’au pied de la Grande Muraille de Chine dans la poussière, les sables et les neiges d’une lointaine Asie. Tour à tour, ils chevauchent avec les cavaliers des steppes du Turkestan et de la Mongolie, accompagnant les chameliers Kirghizes des routes de la soie sur le toit du monde, pénètrent dans le bazar couvert de la dernière cité caravanière d’Asie Centrale chez les marchands et artisans du monde des mille et une nuits et suivent les aigliers Kazakhs à la chasse dans les monts Altaï. Plus étonnant, ils partagent l’ivresse mystique des derviches musulmans et Sabrina nous dévoile la vie intime des femmes tartares sous la yourte… 
Biographie de l'auteur 
Siyah Qalem, Maître Mohammad du Calame Noir, appartient géographiquement au monde des steppes asiatiques où l’islam et le soufisme se mêlent au chamanisme et au boudhisme. Son oeuvre manifeste un solide esprit d’indépendance. Son calame noir dessine avec une fausse maladresse des formes spontanées et inoubliables. Les experts les plus inspirés pensent qu’il travaillait dans un des célèbres ateliers de peinture crées par le sultan de l’époque, Yaqub beg (1478-1490), fin mécène qui appartenait à la dynastie turcomane des Aq Qoyunlu (Moutons Blancs). À l’époque, Tabriz, ancienne capitale des Il Khanids de Perse, Mongols islamisés de l’Asie occidentale, disputait à Hérat le titre de capitale artistique de l’Islam, mais en 1514, elle fut conquise et pillée par l’armée ottomane. Parmi les trésors de ses bibliothèques emmenés comme butin de guerre à Istanbul, se trouvaient les oeuvres de Siyah Qalem qui, réunies depuis dans un album dit “du Conquérant”, y demeurent toujours. 
Relié: 150 pages Editeur : Gallimard Loisirs (13 octobre 2011) Collection : HORS SER GA LOI Langue : Français ISBN-10: 2742430989 ISBN-13: 978-2742430987.



Un dernier été dans le Caucase

TV : vendredi 21 octobre à 20 h 40 sur Voyage : Un dernier été dans le Caucase d'A. Voigt (Allemagne, France, 2010).


"Samucha vit dans les montagnes de Géorgie, au pays des Touches, un peuple de bergers du Caucase. Cavalier hors pair, musicien, chanteur, il semble tout droit sorti d’un western... Avec ses deux fils David et Kwiria, il passe l’été dans les hauts pâturages du Caucase, avec leurs 1600 brebis en liberté. A près de 4000 mètres d’altitude, la nature et les animaux rythment la vie de ces hommes. A pied ou à cheval, ils traversent les monts du Caucase et bravent les intempéries des semaines durant. Une histoire de transmission d’un mode de vie ancestral, dans les paysages somptueux de cette région du Caucase."

Le Coran tamisé

Vendredi 21 octobre à 15 h 00 : Nicolas de Cues, lecteur du Coran. Avec le philosophe Hervé Pasqua pour son introduction, sa traduction et ses annotations de Le Coran tamisé. Cultures d'Islam, A. Meddeb.



Présentation de l'éditeur 


Nicolas de Cues (1401-1464), dans le De pace fidei, écrit l'année de la chute de Constantinople en 1453, avait souligné le danger de faire un usage politique de la religion. Une telle confusion du spirituel et du temporel, du religieux et du politique, se retourne et contre la religion et contre la politique, la religion en se donnant une mission temporelle et la politique en sombrant dans la mystique. La Cribratio Alchorani est rédigé en 1461. Le contexte est politique plus que religieux. Le danger d'une invasion de l'Europe par les Musulmans était d'autant plus grand que l'Occident était divisé contre lui-même. Les États nationaux naissant étaient plus intéressés à renforcer leur pouvoir qu'à penser à la menace turque. Les Européens optèrent ainsi en faveur de Mohamed II, plutôt que de suivre le Pape. Le philosophe mosellan comprit qu'il s'agissait d'un problème de civilisation et non de société. Au lieu de prendre les armes, il prit la plume. Il lut et étudia le Coran et toutes les oeuvres qu'il put se procurer sur le sujet, et que Pie II lui avait demandé de rassembler en vue de sa lettre au Sultan. Il en sortit La Cribratio Alchorani. Dans cette oeuvre, le Cusain se situe d'emblée sur le plan spirituel et théologique. Il déplace le problème : allant à l'essentiel, il prend le parti de faire une « pia interpretatio » du Coran, qu'il lit à la lumière de la Bible et de la raison. Sa lecture est religieuse et philosophico-théologique. Elle s'appuie sur la « recherche de Dieu » propre à tous les hommes et seule capable d'unir chrétiens et musulmans. 

Introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, directeur de l'Institut Catholique de Rennes. Ses recherches portent sur le néoplatonisme en général et, en particulier, sur Maître Eckhart et Nicolas de Cues. Auteur de nombreux articles, principalement dans la Revue Philosophique de Louvain, il a publié entre autres Maître Eckhart et le procès de l'Un (Paris, Le Cerf, 2006). 

Broché: 320 pages Editeur : Presses Universitaires de France - PUF; Édition : 1 (13 avril 2011) Collection : Epiméthée Langue : Français ISBN-10: 2130582532 ISBN-13: 978-2130582533

jeudi, octobre 20, 2011

Qaraqosh, chrétiens d'Irak

Date de sortie d'origine : 15 octobre 2011
Label: Ad Vitam records
Copyright: 2011 AV records
Durée totale: 53:47
ASIN: B005QJHWHE 



"Qaraqosh veut dire « l’oiseau noir » en langue ottomane. Aujourd’hui on utilise, de préférence, son nom antique « Baghdédé », nom assyrien vieux de trois mille ans qui veut dire « lieu de bonheur ». Les habitants de cette ville, en effet, sont une communauté heureuse comme les oiseaux, qui chantent leur histoire depuis le fin fond de l’antiquité. Ils sillonnent la plaine de Ninive, dernière capitale assyrienne au nord de la Mésopotamie, le fameux berceau biblique. Cette ville a gardé sa foi chrétienne, enracinée dans l’évangélisation de saint Thomas, l’apôtre du Christ, et deux de ses disciples, Mar Marie et Mar Addai. Malgré les multiples persécutions et invasions des Perses, Arabes, Mongoles, Turcs et enfin Américains, ils sont là, témoins de leur histoire. Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, la population a doublé. Aujourd’hui on dénombre plus de 40 000 habitants, dont plus de 10 000 sont des réfugiés et des rescapés de la guerre. Les innombrables persécutions contre les Chrétiens ont pris leur apogée à Mossoul et à Bagdad. Qaraqosh, à l’écart des zones fanatiques, limitrophe du Kurdistan, est devenue la nouvelle « Arche de Noé » où s’abritent les Chrétiens, exilés dans leur propre pays. Le déluge des fanatiques et des fondamentalistes a forcé les Chrétiens à quitter leur berceau d’origine pour une nouvelle terre étrangère, au Kurdistan ou dans les villages chrétiens de la plaine de Ninive, dont Qaraqosh. Alors, dans cette Arche située 35 km au sud-est de Mossoul, est née une nouvelle communauté dans laquelle on prie et on chante notre épopée ensemble. Tous se respectent et partagent la joie et la misère, au-delà des frontières et appartenances confessionnelles, linguistiques ou ethniques. 
Le 8 mars 2011, Jean-Yves Labat de Rossi, pétri d’aventures et de bonté, débarque dans cette « Arche Qaraqoshienne » pour orchestrer les voix à l’unisson. Il est venu pour nous dire simplement : « il faut faire entendre au monde l’histoire de votre foi par votre voix ». Sa besace n’était rien qu’une petite valise magique contenant un minuscule matériel d’enregistrement ultra sophistiqué qui pouvait même, me semble-t-il, capter le soupir des anges. Carte blanche lui a été accordée par le Conseil des évêques de Ninive pour réaliser son projet : faire chanter cette communauté chrétienne malgré les souffrances qu’elle a subi depuis deux mille ans. Une centaine de jeunes, chorales et solistes, filles, garçons, diacres, prêtres, religieux et même des évêques de différentes confessions, ont lâché leurs voix dans les micros perchés de Jean-Yves Labat de Rossi. Dansantes ou mélancoliques, ces voix, chargées de quarts de ton ou de vibratos, ont réalisé une symphonie harmonieuse dans laquelle les voix humaines s’alternent avec celles du ciel. Chanter au diapason et en glossolalie est le propre de ce superbe CD. Les langues orientales – syriaque, chaldéen, arabe et soureth - se sont réunies dans un même répertoire pour chanter leur unité dans la diversité. Vous découvrez gravés sur ce disque l’aujourd’hui de cette communauté chrétienne dont la langue est l’araméen et l’origine est mésopotamienne. Une langue araméenne que Jésus a parlé jadis, ainsi que la vierge Marie, saint Joseph, saint Thomas l’incrédule et les apôtres, et elle est encore notre langue maternelle. Avec Jean-Yves, nous avons chanté et prié à Qaraqosh le « Notre Père », « Aboune dbashmaio », et le « Hallélouyah », pour marquer notre espérance malgré la violence et l’injustice mondiale et vivre en harmonie avec « Dieu et les hommes », contre la cacophonie contemporaine. 
Père Nageeb Mekhaïl o.p., supérieur des Dominicains de Mossoul Qaraqosh, le 29 juin 2011"
    
1. Ummarli’Eita- Dis-moi, Ô Eglise (chaldéen) 
Chanté pour les messes dominicales durant la période liturgique de la sanctification de l’Eglise. 
Solistes : Stive Jalil et Amira Yuhana (du Chœur Kinnarat Al-Rouh).

 2. Marane Isho Malka Zghida- Seigneur Jésus est le Roi adoré (chaldéen)
Hymne composée de dix vers, chantée en alternatif entre les diacres et les fidèles, après la communion à la messe chaldéenne. Chœur Kinnarat Al-Rouh.

 3. Moran ethraham a’laine- Seigneur, prend pitié (syriaque)
Chœur Asdiqaa' Yassou' 

4. Aaboun dbashmayo- Pater Noster (syriaque)
Chœur Asdiqaa' Yassou'.

5. Tobaihoon- Heureux les bons serviteurs (syriaque)
Chanté pour les ordinations diverses, diaconales, sacerdotales et épiscopales.
Chœur Asdiqaa' Yassou'

6. Tobaic dato rabo banbiyé- Bienheureux es-tu, Ô toi le plus grand parmi les prophètes (syriaque).
Chanté pour la fête de saint Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus et le plus grand parmi les prophètes. Chœur Asdiqaa' Yassou'.

7. Darb al Alaam- Le chemin de la croix (syriaque)
Complainte pour Jésus sur le chemin du Calvaire. Nous marchons avec toi Jésus sur ce chemin de souffrance. Ta montée en Croix est une réalité vécue aujourd'hui par notre peuple chrétien. Prends pitié de nous.
Chœur Asdiqaa' Yassou' - Soliste : Huda Patak

8. Sidro- Prière (syriaque)
Cantique pour les vêpres du mercredi du temps ordinaire.
Diacre Artine Qapo

9. Tar’okh Moran- Je frappe à ta porte Seigneur (syriaque)
Chant d'entrée de la messe dominicale pour préparer les cœurs à la pénitence.
Chœur Mar Aphram du Séminaire Syriaque Catholique

10. Sohthaw atoun- Vous les martyrs (syriaque).
Apologie pour la fête des martyrs qui sont avec les saints et les prophètes.
Soliste : Père Duraid Barbar

11. Oumla Maryam berthed Dawid-Marie, fille de David, s’est mise debout (soureth).
Lamentation de la Vierge Marie, fille de David, qui accompagne son Fils souffrant, plié sous le fardeau de la croix. Elle prend son Fils dans ses bras pour le consoler et le soulager.
Chœur Al-Kinnara (Solistes : Père Duraid Barbar et Rasha Momika).

12. Hau dnouroné zoy’in méné - Celui que les puissances célestes craignent (syriaque).
Chant pour la préparation pénitentielle avant la communion au corps et au sang du Christ.
Chœur Al-Kinnara

13. Yauno tlitho- La Petite Colombe (syriaque)
La Petite Colombe porte en Elle l'Aigle éternel.
Chant de Noël pour louer la jeune Vierge qui porte en Elle le Fils de toute éternité.
Chœur Al-Kinnara

14. Mshiho éthileth- Le Christ est né (syriaque)
Chant de Noël, où toute la création s’incline devant le Messie, le nouveau-né.
Chœur Al-Kinnara

15. To bashlom - Viens dans la paix (syriaque)
Hymne pour accueillir en procession les évêques dans l'église.
Chœur Shams Al-Imanne

16. Qadish qadish- Sanctus (syriaque)
Chanté à la messe avant la consécration du corps et du sang du Christ.
Chœur Shams Al-Imanne.

17. Ho Ktilo- Celui qui est tué (syriaque)
Cantique du Jeudi Saint. Celui qui est l'Agneau Pascal est tué en souvenir de la sortie d'Egypte.
Chœur Shams Al-Imanne.

18. Yalé Zoré - Les petits enfants, filles et garçons (soureth)
Gloire à Lui pour toujours. C'est Lui qui est né de la Vierge Marie à minuit pour le salut de l'humanité. Chœur Shams Al-Imanne.

19. Ho komlay- Voici Il est ressuscité Celui qui a été tué (syriaque)
Chant pour la résurrection du Christ parmi les morts.
Chœur Shams Al-Imanne- Soliste : père Duraid Barbar.

20. Salibu al Rabbi najatie - La croix du Seigneur est mon salut (arabe)
Chant pour le Vendredi Saint.
Chœur Shams Al-Imanne.

21. Lakhu Maran- Seigneur, à Toi la louange (chaldéen)
Hymne chantée par les fidèles au début de la messe chaldéenne. Seigneur, Toi qui ressuscite nos corps et qui sauve nos âmes, qu'il est doux de te rendre grâce et de chanter ta louange.
Communauté des frères Dominicains.

22. Shlama ellakh Maryam - Je vous salue Marie (soureth)
Version chantée selon la tradition chaldéenne en soureth, le dialecte araméen, du village de Sanat, dans l’extrême nord de l’Irak.
Soliste : Père Nageeb Mekhaïl o.p.

23. Brishé da Slibo - Du haut de la croix (syriaque)
Chant pour le Christ qui a sauvé l'humanité du haut de la Croix.
Chœur Mar Yacoub Al-Moukatta'

24. Mén sofré shkalé gartho - Saint Paul a reçu une mission des scribes (syriaque)
Chant pour la conversion de Saul qui, après avoir persécuté les disciples de Jésus, est devenu le disciple du Christ. Son nom est devenu Paul. Père Salem Ata-Allah

25. Emro Shmayono - L’Agneau céleste (syriaque)
Cantique pour la communion à la Sainte messe ou la fête Pascale.
Choeur Mar Gorgis

26. Sha’bu al Massihi - Le peuple chrétien (arabe)
Chant pour la fête des Rameaux.
Chœur Asdiqaa' Yassou' - Solistes : Huda Pataq & Talee’ Chahola

27. Al yawma kad wafaki - Il vous est arrivé aujourd’hui (arabe)
Chant pour la fête des Rameaux.
Chœur Asdiqaa' Yassou'

28. Ho Ktilo bmessré - Celui qui est tué… (syriaque).
Cantique du Jeudi Saint. Celui qui est l'Agneau Pascal est tué en souvenir de la sortie d'Egypte. Chanteurs du Conseil des évêques de Ninive : Père Yacoub Babawi (supérieur du couvent desSyriaques orthodoxes de Naqurtaya), Mgr Georges Casmoussa (ex-archevêque syro-catholique de Mossoul), Mgr Grégorios Saliba Shimun (archevêque des Syriaques orthodoxes de Mossoul), Mgr Yuhanna Petros Moché (archevêque syro-catholique de Mossoul) et le Père NageebMekhaïl o.p. (supérieur des Dominicains de Mossoul – Qaraqosh).


À se procurer en CD ou en téléchargement.

Concert de soutien à l'Institut kurde