samedi, avril 26, 2008

Coup de projo sur : The Wind, Kayhan Kalhor, Erdal Erzincan






Après The Rain et Ghazal qui était, avec la voix de Shudjaat Husein Khan, une rencontre Orient-Occident, Keyhan Kalhor remet ça dans le sens inverse avec les saz (baglama) du virtuose Erdal Erzincan, originaire d'Erzurum et d'Ulas Özdemir. Dans cette partie improvisée, c'est donc Kayhan Klahor qui, cette fois-ci, joue l'oriental devant les "occidentaux". Mais je dois dire que, contrairement à sa collaboration avec Shujaat Khan, il n'y a rien d'une rencontre entre deux continents, qui seraient exotiques l'un à l'autre, dans ces prestations. Les mélodies qu'Erdal Erzincan et Ulas Özdemir sortent de leur saz sonnent tout à fait kurdes et seul le kemençe de Kayhan leur donne une petite touche rojhelatî... Mieux, même : la haute exigence artistique des musiciens d'Iran a permis aux deux joueurs turcs de sortir des conventions qui tirent sur la variété, comme l'explique Keyhan et de fait, cela sonne plus comme un retour aux sources si naturel, si évident de cette musique anatolienne, qu'elle soit jouée par des Turcs ou des Kurdes :
"J'ai apprécié d'abord de jouer avec Erdal qui est un très bon musicien, un très sérieux joueur de baglama, mais à l'ordinaire, il travaille dans le cadre des contraintes de la musique turque aujourd'hui. Je veux dire des chansons, et peut-être une minute de jeu improvisé, et puis une autre chanson. En Turquie, si vous enregistrez un CD le marché exige 14 pistes et vous devez obligatoirement chanter. Je n'ai pas demandé à Erdal de chanter. Je lui ai expliqué que je cherchais quelque chose qui ne partirait de rien, et qui irait ensuite en se développant et qui irait vers quelque chose d'autre, de totalement improvisé. Et que peut-être nous irions ainsi vers une sorte de sommet en termes de mélodie et d'énergie et que nous nous y maintiendrions... Et que je souhaitais que cela donne peut-être une heure de musique. Il m'a répondu : "Je n'ai jamais fait cela auparavant, mais j'aimerais bien le faire." Et il m'a montré qu'il en était réellement capable; et beaucoup de ce qu'il a joué m'a surpris et enchanté à la fois. Ce que j'essaie de faire dans de tels projets - que ce soit avec Shujaat ou maintenant avec Erdal est d'apprendre la musique et l'expérience du monde à travers leurs yeux. Je n'essaie pas de changer ce qu'ils font mais de leur en donner une autre vision. La musique en Turquie, par exemple, est principalement basée sur des chansons composées. L'improvisation à laquelle nous nous sommes livrés, Erdal et moi, en développant une matière de base, est seulement quelque chose qui avait été oubliée..."

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