Un imam rouge condamné
Décidément, même sous un gouvernement AKP la Turquie ne peut guère se fier aux mollahs kurdes. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir soutenu les assassins du Hezbollah au Kurdistan. Après Sheikh Saïd, Sheikh Saïd Reza (qu'invariablement la doxa kémaliste présente comme des chefs tribaux arriérés uniquement soucieux de défendre leurs privilèges sans connaître une ligne de l'histoire des confréries kurdes) voilà que la République se heurte à des mollahs PKK, faut le faire.
Ainsi l'ancien imam prêcheur (et donc normalement anciennement appointé par la Diyanet de Turquie, et donc censé prêcher un discours plus ou moins officiel) Muhyedin Eryilmaz, qui avait manifesté avec le DTP à Diyarbakir, le 25 février dernier, contre l'intervention militaire turque en Irak, vient d'être condamné à deux ans et demi de prison pour "propagande en faveur du PKK" et aussi pour avoir des idées malveillantes visant à démembrer la Turquie une et indivisible.
Il avait, en effet, dans un discours, protesté contre les opérations de l'armée turque de février dernier, en brandissant le Coran, en plus ; tout juste s'il n'allait pas lancer une fatwa contre Büyükanit. Pour sa défense, son avocat a indiqué que l'unique souci de l'imam était d'empêcher les "effusions de sang". La justice turque a retenu, elle, qu'au lieu de dire "terroriste", l'imam a dit "guerilla", ce qui est assurément, bien au contraire, l'indice d'une âme assoiffée de sang turc. Comble du pire, il n'a même pas parlé d'intervention au "nord de l'Irak", mais a mentionné le "Kurdistan du sud", ce qui sous-entend qu'il pourrait y en avoir un au nord. Non mais, où va-t-on ?
La police a également saisi chez ce pieux terroriste des écrits visant à "justifier les actions du PKK". Finalement, deux ans et demi, ça paraît peu, au regard d'une telle audace...
Ainsi l'ancien imam prêcheur (et donc normalement anciennement appointé par la Diyanet de Turquie, et donc censé prêcher un discours plus ou moins officiel) Muhyedin Eryilmaz, qui avait manifesté avec le DTP à Diyarbakir, le 25 février dernier, contre l'intervention militaire turque en Irak, vient d'être condamné à deux ans et demi de prison pour "propagande en faveur du PKK" et aussi pour avoir des idées malveillantes visant à démembrer la Turquie une et indivisible.
Il avait, en effet, dans un discours, protesté contre les opérations de l'armée turque de février dernier, en brandissant le Coran, en plus ; tout juste s'il n'allait pas lancer une fatwa contre Büyükanit. Pour sa défense, son avocat a indiqué que l'unique souci de l'imam était d'empêcher les "effusions de sang". La justice turque a retenu, elle, qu'au lieu de dire "terroriste", l'imam a dit "guerilla", ce qui est assurément, bien au contraire, l'indice d'une âme assoiffée de sang turc. Comble du pire, il n'a même pas parlé d'intervention au "nord de l'Irak", mais a mentionné le "Kurdistan du sud", ce qui sous-entend qu'il pourrait y en avoir un au nord. Non mais, où va-t-on ?
La police a également saisi chez ce pieux terroriste des écrits visant à "justifier les actions du PKK". Finalement, deux ans et demi, ça paraît peu, au regard d'une telle audace...
'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.
Bonsoir Sandrine ;
RépondreSupprimerapparement la situations des kurdes semble plus compliquée encore que celle des palestiniens ; bien que je vois moins d'éspoir pour les kurdes . La seule issue possible serait une plus ou moins large autonomie dans chacun des pays où ils se trouvent ; mais ces pays , je ne crois pas qu'ils sont près à leur faire confiance ...
Au contraire, cela ne va pas si mal. Les Kurdes ont déjà une autonomie très large en Irak. La Turquie, si elle veut se démocratiser (et accessoirement entrer dans l'UE) n'a pas d'autre choix que de régler sa question kurde.
RépondreSupprimerJe ne sais si la situation des Palestiniens est plus ou moins enviable. Certes, ils ne sont occupés que par un seul Etat, et non 4 comme les Kurdes. D'un autre côté, au rebours de la Palestine, le Kurdistan n'a jamais été envahi intégralement. On peut contrôler ses villes, ses plaines, ses grandes routes, mais les montagnes kurdes, depuis des millénaires, restent aussi inaccessibles à un pouvoir imposé que celle d'Afghanistan. Et le fait même d'être partagés entre 4 Etats dont aucun ne peut les contrôler vraiment en raison du terrain les a fait échapper à l'enclavement.