Le kurde dans le monde


Le français dans le monde, n° 355, février 2008.

Un cocorico (enfin un cacabement de perdrix kurde) poussé par Rizgari, découvrant le classement, fait en février dernier, par la revue Le Français dans le monde, de la langue kurde, qui se place en 31° position par ordre d'importance, sur un total de 88 langues, talonnant le turc (en 26° position) et dépassant le persan (40°).

Les critères de classement d'une langue étaient, entre autre :

- Le nombre de locuteurs.
- La représentation sur Internet.
- Le nombre d'Etats qui ont cette langue pour langue officielle.
- Le nombre de traductions faites dans et à partir de cette langue.
- Le nombre de films, de livres, de musiques, et même de prix Nobel que comprend cette langue.
- Le nombre de logiciels faits dans une langue.
- La progression du nombre de ses locuteurs, etc.

Bon, le Kurde n'ayant pour le moment qu'un Etat où il est langue officielle (l'Irak), pas encore de Nobel et subissant plutôt les tentatives acharnées de trois Etats pour faire baisser le nombre de ses locuteurs, on peut avouer qu'il ne s'en sort pas mal, sans doute par une activité assez soutenue sur Internet et dans la traduction des logiciels, en plus des publications assez importantes, que ce soit pour les livres ou les revues, la création ou la traduction, au Kurdistan d'Irak et aussi, malgré les difficultés et le peu d'aide qu'ils reçoivent de l'Etat, en Turquie.

Evidemment, le classement comprend le kurde toutes catégories confondues (langue morte ou vivante). Mais à ce sujet, le ministre de l'Education qui avait appuyé ce brillant projet commence à mettre de l'eau dans son arak, un peu désarçonné, semble-t-il, par la volée de bois vert en kurmanji qu'il s'est prise sur le dos. Finalement, le Kurdistan ne sera pas la Turquie bis du kurmanji...

Ainsi, il revient un peu sur sa position en prenant ses distances avec les quelques 53 intellectuels et écrivains de langue soranî (et de Sulaïmanieh) qui avaient réclamé que le kurmanji devienne "langue morte". Le ministre précise donc qu'il s'est bien penché sur la question avec quelques académiciens et autres experts en tant que ministre mais que bon, il prendra sa décision comme un grand, et qu'il n'est pas question d'imposer un dialecte au détriment d'un autre, en tout cas pas sans "dialogue" préalable. Quant à la question de savoir qu'il approuvait ou désapprouvait ces 53 croisés anti-kurmanji, le natif de Sulaïmanieh répond qu'il n'est ni pour ni contre (bien au contraire ?) car cela n'entre pas dans ses fonctions. Il nie également ce qui avait été annoncé dans les média, à savoir la suppression des cours en kurmandji à Sulaïmanieh.

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