Le kurde banni de Merîwan
Si la Turquie a été longtemps le pays phare en ce qui concerne l'interdiction du kurde, à présent que le kurde est en passe de pouvoir être appris au collège, c'est l'Iran qui semble vouloir prendre la relève de la paranoïa anti-langues minoritaires. Ainsi, selon le site Rojhelat, le kurde a été interdit à l'université de Merîwan (province du Kurdistan), en même temps que les étudiants ont dû s'engager par écrit à n'avoir aucune activité politique, les deux activités, l'usage du kurde et le militantisme politique étant liés dans l'esprit des autorités. L'enseignement du kurde est donc prohibé, et une série de séminaires et de réunions a été annulée. L'usage oral du kurde dans les cours est aussi banni, sous peine de prison.
Les étudiants ont publié une déclaration de protestation, d'autant que ces cours de kurde semblent avoir été donné par des bénévoles et ne coûtaient rien à l'université.
Mais le régime iranien est de plus en plus enclin à réprimer sa population non-persane en empêchant même toute manifestation culturelle ou linguistique. Les Kurdes et les Baloutches sont particulièrement visés, mais aussi, et de façon encore plus surprenante, la minorité arabophone en Iran.
Si, sous le régime des Pehlevis, on prônait un retour à l'Aryanité anté-islamique, le mot Iran remplaçant celui de Perse, c'est sous la république islamique qui prétend gouverner inspirée au premier chef par deux Arabes, Muhammad et Ali, que l'arabe est une langue persécutée quand il s'agit d'un usage autre que religieux.
Un autre paradoxe est que la langue persane, la seule autorisée, est tellement infusée de vocabulaire et de grammaire arabes que pour bien comprendre la grammaire persane, il vaut mieux faire au moins deux ans d'arabe. Cette arabisation du persan s'est d'ailleurs accentuée sous le régime des mollahs qui n'en sont pas encore à traduire le Coran, mais qui sait ?
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