SYRIE : LOURDES CONDAMNATIONS POUR PLUSIEURS MILITANTS KURDES


Le 5 avril, à Damas, la Haute Cour de sûreté de l'Etat a condamné dimanche douze personnes, dont cinq Kurdes et une femme, à des peines allant de cinq à quinze ans de prison, comme l’a annoncé l'Organisation nationale des droits de l'Homme de Syrie (ONDHS). Le plus lourdement condamné, Jamal Abdel-Wahab Hafez, était accusé d’avoir commis « des actes non autorisés par l'Etat et avoir pris contact avec l'ennemi ». Rasmi Mohammad Bakr, Ahmad Maasoum, Mouaouia Qatranji, et Mirvat Mohammad Midani ont été condamnés à huit ans d'emprisonnement, Ahmad al-Atrache et Ali Arslane à cinq ans de prison pour « des actes de violence contre la sécurité publique et pour avoir hébergé des personnes ayant commis des actes de violence. » Les cinq Kurdes étaient tous membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils ont été également reconnus d’avoir « tenté par des actes, des plans ou des écrits d'amputer une partie du territoire syrien pour l'annexer à un pays étranger. Ezzat Abdel Hanane Horo, Khalil Sido, Wahid Rachid Horo, ont été condamnés à huit ans de prison, Adnane Ali Hussein et Hussein Salim Mohammad à sept ans.
Le président de l'ONDHS, Ammar Qorabi, a dénoncé ces « jugements arbitraires et sans appel ». Il a aussi appelé la Syrie à supprimer la Haute-Cour de Sûreté, qui n’est qu’un tribunal d’exception, et à libérer tous les prisonniers d’opinion que ce tribunal a fait condamner. Il a exprimé sa « profonde inquiétude » et appelé les autorités syriennes à « supprimer la Haute Cour de sûreté de l'Etat et à libérer tous les détenus politiques condamnés par ce tribunal. »

Quelques jours auparavant, le 30 mars, la même cour avait condamné quatre Kurdes pour « appartenance à un groupe politique interdit qui vise à amputer une partie du territoire syrien pour l'annexer à un Etat étranger. » Jihad Saleh Abdo (42 ans) et Abdel Qader Ben Sido Ahmad (35 ans), également accusés d'avoir « affaibli le sentiment national et incité à des dissensions raciales » ont écopé de cinq ans de prison. Saleh ben Mohammad Abdo (32 ans) et Hussein ben Hamid Mohammad (29 ans) ont été condamnés à quatre ans d'emprisonnement. Tous étaient membres du parti kurde Azadî (Liberté) interdit en Syrie. Ils avaient été arrêtés en septembre 2007 à Afrin, une ville kurde comprise dans le gouvernorat d’Alep et emprisonné à Damas, dans la prison de Saïdnaya, qui vient récemment d’être agitée par des révoltes de détenus. Comme la majeure partie des prisonniers condamnés par ce tribunal échouent dans ce centre d’incarcération, les activités de la Haute Cour avaient été suspendues pendant sept mois. . Le président de la Ligue syrienne des droits de l’homme, Abdel Karim Rihaoui, a lui aussi réclamé la supression de ce tribunal : « La Haute cour de sûreté de l'Etat qui ne permet pas aux détenus de faire appel, représente une violation du droit à un procès juste. Nous appelons le gouvernement syrien à sa suppression, à l'annulation de tous ses jugements et à prendre des mesures rapides pour faire respecter tous les droits. » (source AFP).

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