Amedî
Départ le matin pour Sersing, parce que, au vu de ce que nous avions constaté en 2007, les hôtels à Amedî, c'est pas ça... J'avais la vague idée que Sersing pouvait avoir quelques établissements et, après l'enquête du Pîr qui "ne savait pas mais pouvait demander" nous avions eu confirmation qu'à Sersing il y avait des motels. Dans quel état de crasse ou non et à quel prix, telle était la question... Déjà que les nuits passés contre notre gré au Sham ont bien lessivé notre budget...
Nous quittons donc Duhok sous un ciel gris et avec de la poussière qui se forme déjà. La poussière, cette année, c'est quelque chose. Déjà à Duhok nous avons vu la ville disparaître sous un brouillard jaune à ne pas voir à 10 mètres devant soi.
A Sersing, les motels indiqués par le juge ami du Pîr au Pîr existent bel et bien mais sont fermés. Super. On en découvre un autre en ville, pas fermé celui-ci, mais dans les 100 000 dinars, pas très net avec une odeur d'humidité et de crasse pas très engageante. On décide de tenter le coup à Amedî, avec ce motel dégueulasse que Roxane avait testé en 2005. Pour le même prix et la même saleté, autant être sur les lieux.
Arrivée à Amedî, Roxane veut aller au PDK, qui semble être un bureau touristique assez fiable. Nous sommes alors accueillies par un responsable qui n'était pas là en 2007, Yasin, très gentil et qui nous trouve par téléphone un motel en bas. Après les bavardages d'usage, le café servi "parce que les Français aiment le café", et une discussion sur les vins de France et leur bon usage, nous descendons au motel avec un de leur chauffeur. De prix raisonnable, 65000 dinars, grand, propre, pas mal. La seule difficulté est que c'est au bas d'Amedî, alors pour les transports... Mais nous découvrons très vite que le covoiturage marche très bien ici. Il suffit d'agiter la main devant une voiture vide pour qu'elle vous charge obligeamment, avec les inévitables questions de gens curieux qui ont peu l'habitude de voir des touristes.
Remontant donc en ville, on se promène le reste de la journée dans un fog jaune, qui fait très gaz moutarde. Bientôt on ne voit plus du tout les montagnes. Le taxi du PDK nous remonte, on ne sait pourquoi, au quartier chrétien, ce qui nous fait un point de départ pour visiter. L'église du Matran est toute petite par rapport à la grande, certes inachevée, de Kwane. Pas de 4/4 blanc en vue, donc on suppose que le maître des lieux est à Erbil ou en vadrouille. La poussière épaissit, on se croirait dans une ville-fantôme du Far-West, mais nous réussissons, presque à l'aveuglette à dégotter en deux heures non pas le saloon mais LA boutique d'Amedî où on vend de l'alcool. C'est-à-dire que faisant nos courses dans une épicerie, et bavardant avec un des garçons qui tient la caisse, celui-ci nous informe qu'il vient d'Allemagne. Alors là, aucune hésitation, on va se comprendre : "On peut acheter de la bière ici ?" Il opine tout de suite et nous conduit devant une enseigne Tuborg, puis dans un couloir, une petite échope qui propose pas mal de bière, du vin français, des apéros, des alcools plus durs. Ben voilà, fallait juste demander. On prend 4 canettes et on refait du stop jusqu'en bas. L'électricité se coupe dans la nuit, et va redémarrer assez tard le lendemain. Amedî, ça va être très peu d'écriture, pas d'Internet, et de la lecture tant qu'on a de la lumière. La vie sauvage ou presque, mais tout ce qu'il faut espérer, c'est que la poussière se lève demain.
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