Hewlêr vs New Dubaï City
Un article publié dans le Kurdish Globe fait état des efforts du Gouvernement régional kurde pour faire inscrire la Citadelle d'Erbil au patrimoine mondial de l'UNESCO. Des rapports d'experts indiquent en effet que malgré l'expulsion des familles de réfugiés qui y vivaient de la fin des années 1990 à 2006, les murs de la Citadelle menacent toujours de s'effondrer en raison du mauvais système de drainage des eaux au sol. Selon Murat Zmidt, le responsable de l'UNESCO qui supervise la rénovation de la Citadelle, ce problème de drainage des eaux est ce qui menace principalement le site. Pour contrer cela, l'UNESCO a lancé des programmes de formation pour des équipes locales et tracer les plans de restauration (à l'aide d'une société britannique). L'UNESCO prévoit aussi de rénover 10 maisons intramuros, dont l'état de délabrement est très avancé.
On estime à environ 500 le nombre de demeures d'époque, faite de murs de briques, de bois de charpente et de toits de terre, tous ces matériaux étant évidemment assez fragiles. L'afflux de touristes, depuis 2003, n'a pas dû arranger les choses encore que l'expulsion des familles qui vidaient quotidiennement leurs eaux usés sur les sols a pu freiner la lente érosion des lieux, et surtout l'effondrement des murailles irrésistiblement entrainée par la pente et les glissements de terrain. Les restaurateurs espèrent aussi sauver les décors intérieurs peints dans beaucoup d'habitation, les fenêtres à verres colorés, les arcades avec colonnes en bois ou en marbre. Ils estiment que 40% des bâtiments sont en réel danger, 40% sont déjà en ruines et 20% dans un état médiocre.
On ne peut nier que le GRK ait l'intention sincère de rénover la Citadelle et de faciliter la tâche de l'UNSCO pour la faire inscrire au patrimoine mondial. De plus, une des politiques d'Erbil est d'attirer les touristes, en plus des buisnessmen et des capitaux étrangers. Actuellement, en raison de la mauvaise publicité de l'Irak, la Région du Kurdistan ne fait pas encore recette auprès des tour-operators. Jusqu'ici la majeure partie des touristes sont Irakiens, ou Arabes venant des pays voisins, notamment le Golfe.
Mais en dehors des questions sécuritaires, le Kurdistan, s'il veut attirer les touristes occidentaux ou japonais a peut-être intérêt à réviser sa politique d'urbanisme et freiner ses velléités de ressembler à un New Dubaï, en aussi moche architecturalement. Par exemple, les boutiques au pied de la Citadelle ont été rasées pour faire place à un centre commercial comme il en pousse partout au Kurdistan. Où est l'intérêt de conserver et remettre en état la Citadelle, si c'est pour défigurer son environnement immédiat et virer le Bazar Qayserî (couvert) pour faire place à des galeries commerciales interchangeables et des buildings de verre et de béton ?
En gros où est l'intérêt de pleurnicher sur la Citadelle vieille de 8000 ans etc., si c'est pour qu'elle surplombe un quartier aussi sinistre qu'Ankawa ? Le gouverneur apparemment n'a pas eu d'état d'âme et ç'en est fini du dédale de boutiques... Maintenant il n'y a plus qu'à attendre la ruée des touristes américains, allemands, japonais, qui bien sûr vont traversr les mers pour aller admirer un supermarché...
Déjà que le beau musée du textile a entièrement brûlé en raison de circuits électriques défectueux... Encore un peu et ce que Saddam n'a pas eu le temps de détruire, le GRK va s'en charger obligeamment... A quand un super méga Market Géant dans la Citadelle d'Amedî ?
Séquence nostalgie : que sont ces sourires du bazar devenus ?
Ils vont probablement aller se faire voir et faire place aux joies du New Dubaï, aller sourire et vendre leurs fromages et leurs miels on ne sait où... Enjoy the "Other Iraq" !
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