Crise interne à l'UPK : interview de Farid Asasard
Crise interne à l'UPK, démission de hauts membres, tentatives plus ou moins réussies de Jalal Talabani de les réintégrer, et ce à moins de trois mois des élections. Deux interviews publiées dans Rudaw.net portent un éclairage interne sur le conflit. Pour commencer, celle de Farid Asasard, membre dirigeant de l'UPK, à la tête du Centre du Kurdistan pour les études stratégiques. Suivra celle de Faraydoun Abdul Qadir.
Rudaw: Selon vous, quand ces tensions et ces conflits ont débuté ?
Asasard: Les problèmes sont plus liés à la structure de l'UPK. A l'origine, ce parti ne s'est pas formé comme un véritable parti mais plus comme la coalition de plusieurs partis. Dans de telles organisations, il n'y a pas d'unité et les membres ont des idéologies différentes. L'UPK a été fondée de cette façon et a continué ainsi jusqu'en 1992, quand il a été décidé que ces bases devaient changer ; l'UPK est alors devenu un parti. Les trois ailes de l'organisation se sont ainsi unifiées en un seul parti mais ce faisant, elles ont aussi hérité des problèmes internes au parti. Ces problèmes sont visibles aujourd'hui et la raison pour laquelle ils durent depuis si longtemps est que les trois ailes ne se sont jamais vraiment fondues dans l'UPK... Les problèmes se sont ainsi accumulés avec le temps. De sorte qu'à présent, ce ne sont pas uniquement les problèmes actuels qui nécessitent une solution mais aussi ceux des décennies précédentes.
Rudaw: Cette crise est à attribuer à des différences d'idéologies et d'opinions ? L'aile réformatrice du parti essaie en tout cas d'attribuer un fondement idéologique aux problèmes. Mais certains disent que les tensions tournent autour des avantages politiques ou financiers.
Asasard: Je crois que nous ne pouvons méconnaître le rôle de l'idéologie dans cette crise. Dans le même temps, le problème est à relier à ces deux points : une lutte pour des avantages politiques et une divergence d'idéologie et d'opinions. Différentes idéologies induisent différents points de vue pour résoudre les problèmes, ainsi que sur l'évolution du parti. Selon moi, le véritable UPK n'est pas l'UPK passé ou l'UPK présent. Il doit être réformé ou se dissoudre. Jusqu'à un certain degré, toutes les factions insistent sur le fait que l'UPK ne doit pas être dissout. Si bien que nous n'avons qu'un seul choix : la réforme.
Rudaw: Selon vous, quand ces tensions et ces conflits ont débuté ?
Asasard: Les problèmes sont plus liés à la structure de l'UPK. A l'origine, ce parti ne s'est pas formé comme un véritable parti mais plus comme la coalition de plusieurs partis. Dans de telles organisations, il n'y a pas d'unité et les membres ont des idéologies différentes. L'UPK a été fondée de cette façon et a continué ainsi jusqu'en 1992, quand il a été décidé que ces bases devaient changer ; l'UPK est alors devenu un parti. Les trois ailes de l'organisation se sont ainsi unifiées en un seul parti mais ce faisant, elles ont aussi hérité des problèmes internes au parti. Ces problèmes sont visibles aujourd'hui et la raison pour laquelle ils durent depuis si longtemps est que les trois ailes ne se sont jamais vraiment fondues dans l'UPK... Les problèmes se sont ainsi accumulés avec le temps. De sorte qu'à présent, ce ne sont pas uniquement les problèmes actuels qui nécessitent une solution mais aussi ceux des décennies précédentes.
Rudaw: Cette crise est à attribuer à des différences d'idéologies et d'opinions ? L'aile réformatrice du parti essaie en tout cas d'attribuer un fondement idéologique aux problèmes. Mais certains disent que les tensions tournent autour des avantages politiques ou financiers.
Asasard: Je crois que nous ne pouvons méconnaître le rôle de l'idéologie dans cette crise. Dans le même temps, le problème est à relier à ces deux points : une lutte pour des avantages politiques et une divergence d'idéologie et d'opinions. Différentes idéologies induisent différents points de vue pour résoudre les problèmes, ainsi que sur l'évolution du parti. Selon moi, le véritable UPK n'est pas l'UPK passé ou l'UPK présent. Il doit être réformé ou se dissoudre. Jusqu'à un certain degré, toutes les factions insistent sur le fait que l'UPK ne doit pas être dissout. Si bien que nous n'avons qu'un seul choix : la réforme.
Rudaw: Nawshirwan Mustafa et Faraydun Abdul-Qadir disent que dissoudre le Komala (une des ailes du parti) était une erreur. Qu'en pensez-vous ?
Asasard: La décision de dissoudre était liée à deux points : le socialisme avait échoué... et aussi le rôle de Nawshirwan Mustafa en dissolvant le Komala. Au milieu des années 1980 Nawshirwan avait cessé de croire au marxisme et à une idéologie révolutionnaire. De sorte que dissoudre le parti lui a paru normal. Mais il n'a peut-être pas songé aux conséquences de cette dissolution. Il n'a pas pris en compte le fait que le Komala était la base de son pouvoir au sein de l'UPK et qu'il se privait ainsi de cette assise. A présent, 17 ans après avoir dissous le Komala, il dit que cette décision a été une erreur. Je crois aussi que Nawshirwan a commis une faute historique et s'est privé lui-même de la source de son pouvoir.
Rudaw: Selon vous, comment pourrait-être résolue la crise actuelle au sein de l'UPK ? Est-il possible que l'aile réformiste se sépare de l'UPK ?
Asasard: En utilisant le terme d'"aile" vous indiquez que cette crise est une crise interne au parti. S'ils le quittent, ils décideront de leur propre avenir. Mais jusqu'à maintenant nous les considérons comme une des ailes du parti, et il y a l'espor de résoudre le conflit à l'intérieur de l'UPK. Il semble que l'un des problèmes soit par exemple que l'aile réformatrice n'ait pas de programme bien clair et que les autres ailes n'ont aucune idée de la façon dont elles peuvent traiter les demandes des réformateurs. Par exemple, cela fait 17 ans que nous débattons sur l'institution de l'UPK mais jusque là nous n'avons pris aucune mesure… Notre problème est que nous parlons mais que nous n'agissons pas. Si nous prenions des mesures, nous pourrions résoudre certains problèmes.
Rudaw: Kosrat Rasoul a soutenu l'aile réformatrice à deux reprises. Puis il a choisi le camp d'en face. De quel côté se rapproche le plus la position de Rasoul ?
Asasard: Rasoul veut résoudre les problèmes dans le cadre du parti. Ses changements de position lui ont servi à traiter avec les deux camps. Ainsi, nous voyons qu'il a été l'un des 8 principaux leaders de l'UPK, dont Mustafa (Nawshirwan) à signer la récente pétition adressée au Secrétaire général de l'UPK (Jalal Talabani). Puis il a eu une position différente. Parmi les ailes de l'UPK personne ne peut contrer Rasoul. Ainsi, Rasoul jouit de davantage de liberté en traitant avec les différents courants.
Rudaw: Pouvez-vous qualifier ce qui a été fait jusqu'à présent de "réforme" ou est-ce juste des changements de postes ?
Asasard: Nous ne pouvons l'appeler réforme. C'est plutôt lié à une réorganisation de la structure interne du parti. Sans cette réorganisation nous ne pouvons prendre aucune mesure. Mais bien sûr il y a des problèmes qui ne peuvent être résolus en remplaçant un tel par un tel. Je crois que si nous voulons renforcer notre parti pour les élections nous n'avons aucun intérêt à remplacer Omar Fatah, (l'ancien vice Premier ministre), parce que son remplaçant n'aura que 3 mois (d'exercice) jusqu'aux élections. Que peut-il faire dans une période si courte pour améliorer la situation?
Rudaw: Barham Salih disait que l'UPK souffrait de problèmes internes, mais que tous ses membres en étaient responsables et que personne ne pouvait échapper à cette responsabilité. Est-ce que c'était un message pour Mustafa, une façon de lui dire que lui aussi devait être tenu responsable de toutes ces défaillances ?
Asasard: Oui, c'était un message clair et honnête. Le conflit présent a été le fait de toutes les factions de l'UPK. Certains ont joué un rôle très négatif, tandis que d'autres ont eu une part moins grave.
Rudaw: Qu'arrivera-t-il au cas où l'aile de la Réforme se séparera de l'UPK ?
Asasard: Nous irons droit dans le mur. La crise actuelle au sein de l'UPK a dépassé ses limites et aura un impact sur la situation de la Région du Kurdistan. Elle aura des conséquences négatives sur le futur.
Rudaw: Selon vous est-ce que le déclin de l'UPK serait dans l'intérêt du parti démocratique du Kurdistan (PDK)?
Asasard: Non ce sera pas le cas, du moins dans l'immédiat car le déclin de l'UPK verrait la fin de la coalition avecle PDK. Ce qui fait que noous pouvons voir combien cette crise inquiète le PDK.
Rudaw: L'UPK avoue lui-même que ses sympathisants sont lassés de ces querelles qui durent depuis si longtemps. Vous attendez-vous à une réaction quelconque venu de ses rangs et de sa base ?
Asasard: Il peut y avoir une forme de découragement. Cela peut être plus visible au moment des élections. Je crois que si ces problèmes ne sont pas résolus, des membres et des sympathisants de l'UPK peuvent ne pas participer aux élections ou bien reporter leurs votes sur d'autres partis. C'est pourquoi si nous voulons obtenir des voix nous devons commencer à réorganiser notre parti dès maintenant.
Rudaw: Il est notable que l'aile qui appartient à Talabani continue d'attaquer les membres de la Réforme. Comment l'expliquez-vous ?
Asasard: Je crois que Talabani ne devrait pas permettre de tels actes. En même temps, cela montre que de telles attaques prouve que la tension et les conflits entre les deux ailes augmentent…Nous devons essayer de nous respecter les uns les autres en dépit de toutes les querelles et les tensions entre nous.
Rudaw: Pensez-vous que de telles attaques sont des tentatives pour obliger la Réforme à quitter l'UPK ?
Asasard: Oui, jele pense. Il y a un courant dans l'UPK qui travaille à fairte partir d'autres personnes car ils pensent qu'ainsi cela résoudra les problèmes.
(source Rudaw.net)
Commentaires
Enregistrer un commentaire