Noël en Irak et au Kurdistan
Parc des Martyrs à Erbil, mai 2007 : Ici, le Père Noël est chez lui toute l'année, cherchez pas à savoir pourquoi...
Monseigneur Louis Sako, archevêque de Kirkouk, commente de même la célébration de Bagdad : "Le ministre de l'Intérieur a organisé une cérémonie samedi dernier. Le but en était de récompenser ceux qui ont lutté pour un dialogue interreligieux et ont mené des initiatives en faveur de la paix. C'est un geste de solidarité envers les chrétiens et une invitation à leur retour en Irak. La cérémonie a été un geste d'amitié envers les chrétiens et une condamnation symbolique de la violence que notre communauté a dû affronter ces cinq dernières années."" Interrogé sur la situation dramatique des chrétiens depuis la chute de Saddam, l'archevêque de Kirkouk nuance : "A l'époque de Saddam, il y avait beaucoup plus de restrictions de liberté, et ce contrôle étroit du gouvernement garantissait une plus grande sécurité pour la communauté chrétienne lors de ses célébrations. Mais aujourd'hui, Noël a une signification plus grande, parce que cela représente presque un acte de conversion. Aujourd'hui, l'espoir du changement est bien vivant. Et l'archevêque de Kirkouk d'évoquer ces délégations "d'Arabes, de Turkmènes, de Kurdes venus porter leurs voeux à la communauté chrétienne" dans une ville où la police a mis en place des mesures de sécurité plus strictes encore pour la durée des célébrations. "Parmi tant de persécutions, aujourd'hui nous pouvons sentir un sentiment de solidarité croissante. C'est un long voyage, mais on peut entrevoir des faits nouveaux."
Noël au Kurdistan est évidemment plus paisible. A tel point que le patriarche assyrien, qui résidait à Chicago, va s'installer à Erbil et l'on murmure bien fort que le patriarche chaldéen, Emmanuel III Delly, est en train de se faire construire un beau siège à Erbil, ce qui le changera non plus de Bagdad, mais des USA où il était plus souvent ces derniers temps que sur la terre de Mésopotamie.
Monseigneur Rabban, qui cumule toujours ses deux évêchés d'Amadiyya et d'Erbil, parle d'un "climat de célébration" et annonce même la retransmission en direct de la messe de Minuuit sur la télévision du Kurdistan: "Un message de paix pour toute la communauté, avec une pnsée aprticulière pour ceux qui souffrent", et notamment ceux de Mossoul, qui "souffrent pour leur foi. A Mossoul, les messes seront célébrées seulement dans la journée, par peur des attaques de fondamentalistes." Interrogélui aussi sur la situation des chrétiens depuis 2003, monseigneur Rabban répond que s'il était "plus facile" de dire la messe sous le régime de Saddam Hussein, cela se faisait cependant "au milieu d'atroces souffrances" et "l'espoir du message chrétien révélé dans un Enfant est même devenu plus fort aujourd'hui." Monseigneur Rabban insiste particulièrement sur la plus grande liberté d'opinion et d'expression, attestée par les 33 chaînes de télévision privées, chose "impensable sous l'ancien régime. Bien sûr il est évident qu'il y a une plus grande souffrance parmi la communauté chrétienne, mais je suis optimiste, parce qu'en poursuivant sur ce chemin, nous parviendrons à la démocratie et à la liberté." Et l'évêque d'Amadiyya et d'Erbil de rappeler à ses ouailles que "Noël n'est pas seulement la commémoration d'un événement passé, mais une réalité présente et vivante parmi nous. Nous devons bâtir un nouveau monde, tous ensemble, nous autres Kurdes, Arabes, et chrétiens : ces jours saints vont au delà des présents et de l'échange de cadeaux ; cela doit être une occasion de renaissance pour tous."
Pas d'interview de monseigneur Patros, évêque de Zakho, mais aux dernières nouvelles ça ne doit pas aller si mal pour les chrétiens là-bas. La ville, qui est un entremêlement de chrétiens, de musulmans et de yézidis, vient d'inaugurer une grande cathédrale, sur l'emplacement de cette charmante petite église derrière l'évêché. Figurait à l'inauguration, entre autres, l'imam de Zakho, qui a absolument tenu à couper le ruban de la nouvelle église main dans main (enfin sur le même ciseau) avec son collègue de l'autre bord...
Source : AsiaNews.
Comment se prépare-t-on à célébrer Noël au Kurdistan et en Iraq ? Asia News fait le tour des évêques et archevêques irakiens et kurdistanî, en leur demandant un état des lieux et leur sentiment sur l'avant et après Saddam.
Il semble que le gouvernement irakien, qui a dû vaguement entendre l'écho de quelques critiques sur sa gestion lamentable de la sécurité des chrétiens de Mossoul ait voulu se rattraper en organisant une célébration dans un parc à l'est de Bagdad. Arbre de Noël, Père Noël, Jésus et Marie, plus le drapeau irakien, tout ça fut très œcuménique, mais c'est peut-être un peu léger pour rassurer les chrétiens d'Irak sur leur avenir.
"Aujourd'hui, tous les Irakiens sont chrétiens" a déclaré le maire Abdul Karim Khalaf, qui est aussi porte-parole du ministre de l'Intérieur. Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, y voit un "premier pas encourageant" tout en répétant que ce qui importe, c'est aussi des "actions concrètes, qui commencent par le respect du droit des chrétiens, lesquels sont trop souvent violés. Le gouvernement invite les chrétiens au retour, et c'est une bonne chose. Mais il reste beaucoup de problèmes à résoudre : la suppression de l'article 50 de la loi électorale, qui sape les droits des minorités ; la pénurie d'emplois pour les chrétiens, qui subissent aujourd'hui une discrimination sur leur lieu de travail. Un autre cas concerne les enfants de parents convertis à l'islam : ils deviennent automatiquement musulmans, même si seulement un des deux parents s'est converti." Sur le changement de régime, mgr Wardunî répond qu'il est difficile de comaprer le passé au présent. "Il se peut avant, il y ait eu uneplus grande liberté pour les chrétiens de célébrer la messe de Minuit, et les familles pouvaient rester dans les rues jsuqu'à 2 ou 3 heures du matin, en échangeant leurs voeux." Mais il espère que le pays retrouvera sa paix et sa stabilité, comme "l'Enfant qui est devenu une présence vivante parmi nous."
"Aujourd'hui, tous les Irakiens sont chrétiens" a déclaré le maire Abdul Karim Khalaf, qui est aussi porte-parole du ministre de l'Intérieur. Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, y voit un "premier pas encourageant" tout en répétant que ce qui importe, c'est aussi des "actions concrètes, qui commencent par le respect du droit des chrétiens, lesquels sont trop souvent violés. Le gouvernement invite les chrétiens au retour, et c'est une bonne chose. Mais il reste beaucoup de problèmes à résoudre : la suppression de l'article 50 de la loi électorale, qui sape les droits des minorités ; la pénurie d'emplois pour les chrétiens, qui subissent aujourd'hui une discrimination sur leur lieu de travail. Un autre cas concerne les enfants de parents convertis à l'islam : ils deviennent automatiquement musulmans, même si seulement un des deux parents s'est converti." Sur le changement de régime, mgr Wardunî répond qu'il est difficile de comaprer le passé au présent. "Il se peut avant, il y ait eu uneplus grande liberté pour les chrétiens de célébrer la messe de Minuit, et les familles pouvaient rester dans les rues jsuqu'à 2 ou 3 heures du matin, en échangeant leurs voeux." Mais il espère que le pays retrouvera sa paix et sa stabilité, comme "l'Enfant qui est devenu une présence vivante parmi nous."
Monseigneur Louis Sako, archevêque de Kirkouk, commente de même la célébration de Bagdad : "Le ministre de l'Intérieur a organisé une cérémonie samedi dernier. Le but en était de récompenser ceux qui ont lutté pour un dialogue interreligieux et ont mené des initiatives en faveur de la paix. C'est un geste de solidarité envers les chrétiens et une invitation à leur retour en Irak. La cérémonie a été un geste d'amitié envers les chrétiens et une condamnation symbolique de la violence que notre communauté a dû affronter ces cinq dernières années."" Interrogé sur la situation dramatique des chrétiens depuis la chute de Saddam, l'archevêque de Kirkouk nuance : "A l'époque de Saddam, il y avait beaucoup plus de restrictions de liberté, et ce contrôle étroit du gouvernement garantissait une plus grande sécurité pour la communauté chrétienne lors de ses célébrations. Mais aujourd'hui, Noël a une signification plus grande, parce que cela représente presque un acte de conversion. Aujourd'hui, l'espoir du changement est bien vivant. Et l'archevêque de Kirkouk d'évoquer ces délégations "d'Arabes, de Turkmènes, de Kurdes venus porter leurs voeux à la communauté chrétienne" dans une ville où la police a mis en place des mesures de sécurité plus strictes encore pour la durée des célébrations. "Parmi tant de persécutions, aujourd'hui nous pouvons sentir un sentiment de solidarité croissante. C'est un long voyage, mais on peut entrevoir des faits nouveaux."
Noël au Kurdistan est évidemment plus paisible. A tel point que le patriarche assyrien, qui résidait à Chicago, va s'installer à Erbil et l'on murmure bien fort que le patriarche chaldéen, Emmanuel III Delly, est en train de se faire construire un beau siège à Erbil, ce qui le changera non plus de Bagdad, mais des USA où il était plus souvent ces derniers temps que sur la terre de Mésopotamie.
Monseigneur Rabban, qui cumule toujours ses deux évêchés d'Amadiyya et d'Erbil, parle d'un "climat de célébration" et annonce même la retransmission en direct de la messe de Minuuit sur la télévision du Kurdistan: "Un message de paix pour toute la communauté, avec une pnsée aprticulière pour ceux qui souffrent", et notamment ceux de Mossoul, qui "souffrent pour leur foi. A Mossoul, les messes seront célébrées seulement dans la journée, par peur des attaques de fondamentalistes." Interrogélui aussi sur la situation des chrétiens depuis 2003, monseigneur Rabban répond que s'il était "plus facile" de dire la messe sous le régime de Saddam Hussein, cela se faisait cependant "au milieu d'atroces souffrances" et "l'espoir du message chrétien révélé dans un Enfant est même devenu plus fort aujourd'hui." Monseigneur Rabban insiste particulièrement sur la plus grande liberté d'opinion et d'expression, attestée par les 33 chaînes de télévision privées, chose "impensable sous l'ancien régime. Bien sûr il est évident qu'il y a une plus grande souffrance parmi la communauté chrétienne, mais je suis optimiste, parce qu'en poursuivant sur ce chemin, nous parviendrons à la démocratie et à la liberté." Et l'évêque d'Amadiyya et d'Erbil de rappeler à ses ouailles que "Noël n'est pas seulement la commémoration d'un événement passé, mais une réalité présente et vivante parmi nous. Nous devons bâtir un nouveau monde, tous ensemble, nous autres Kurdes, Arabes, et chrétiens : ces jours saints vont au delà des présents et de l'échange de cadeaux ; cela doit être une occasion de renaissance pour tous."
Pas d'interview de monseigneur Patros, évêque de Zakho, mais aux dernières nouvelles ça ne doit pas aller si mal pour les chrétiens là-bas. La ville, qui est un entremêlement de chrétiens, de musulmans et de yézidis, vient d'inaugurer une grande cathédrale, sur l'emplacement de cette charmante petite église derrière l'évêché. Figurait à l'inauguration, entre autres, l'imam de Zakho, qui a absolument tenu à couper le ruban de la nouvelle église main dans main (enfin sur le même ciseau) avec son collègue de l'autre bord...
Source : AsiaNews.
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