Hasankeyf : dédommagements dérisoires et grogne des habitants
La ville et ses alentours abritent les plus vieux habitants troglodytes de Mésopotamie, puisque l'occupation des grottes remonte à la Préhistoire.
Alors que le glas de Hasankeyf sonne après des années de lutte, une visite de l'European Ilisu campaign, qui plaide pour le sauvetage de la ville, a révélé (mais qui s'en étonnerait ?) que les garanties de dédommagements financiers qui avaient été négociées en contrepartie aux expropriations des habitants, sont loin d'être accordées de façon satisfaisante....
En effet, le financement du barrage d'Ilisu, qui doit noyer Hasankeyf et sa vallée, provient de sociétés allemandes, autrichiennes et suisses. Les fonds transitent par des agences d'export de crédit, et une des conditions apposées à ces fonds étaient que les habitants délogés soient convenablement indemnisés et réinstallés.
Christine Eberlein, de l'association suisse "Déclaration de Berne" et membre active de l'European Ilisu campaign a pourtant constaté, lors d'une tournée dans les villages d'Ilisu et de Karabayir que les compensations offertes par le gouvernement turc aux pasyans étaient "misérables" et qu'en plus le relogement des familles déplacées se faisait alaturca, dans la grande tradition ottomano-kémaliste des déplacements et installation forcés de population, tradition qui va de Mehmet II Fathi jusqu'aux déportations de la "sale guerre" des années 90.
Les gouvernements allemand, autrichien et suisse, en permettant le baillage de fonds pour la construction du barrage, avaient pourtant exigé pas moins de 150 conditions et assurances que la population déplacée retrouverait un logement acceptable et un revenu (car bien sûr, les paysans, ou les habitants vivant du tourisme, vont perdre aussi leurs moyens de vivre).
Selon le rapport, non seulement les habitants ne sont pas relogés de façon adéquate et en plus, ils n'ont que le choix d'accepter ou de refuser un dédommagement financier qui est très loin de valoir ce qu'ils ont perdu.
Pour en savoir plus, notamment sur les sociétés europénnes impliquées et sur le détail des financements, lire la déclaration et le compte-rendu de weed.org.
En effet, le financement du barrage d'Ilisu, qui doit noyer Hasankeyf et sa vallée, provient de sociétés allemandes, autrichiennes et suisses. Les fonds transitent par des agences d'export de crédit, et une des conditions apposées à ces fonds étaient que les habitants délogés soient convenablement indemnisés et réinstallés.
Christine Eberlein, de l'association suisse "Déclaration de Berne" et membre active de l'European Ilisu campaign a pourtant constaté, lors d'une tournée dans les villages d'Ilisu et de Karabayir que les compensations offertes par le gouvernement turc aux pasyans étaient "misérables" et qu'en plus le relogement des familles déplacées se faisait alaturca, dans la grande tradition ottomano-kémaliste des déplacements et installation forcés de population, tradition qui va de Mehmet II Fathi jusqu'aux déportations de la "sale guerre" des années 90.
Les gouvernements allemand, autrichien et suisse, en permettant le baillage de fonds pour la construction du barrage, avaient pourtant exigé pas moins de 150 conditions et assurances que la population déplacée retrouverait un logement acceptable et un revenu (car bien sûr, les paysans, ou les habitants vivant du tourisme, vont perdre aussi leurs moyens de vivre).
Selon le rapport, non seulement les habitants ne sont pas relogés de façon adéquate et en plus, ils n'ont que le choix d'accepter ou de refuser un dédommagement financier qui est très loin de valoir ce qu'ils ont perdu.
Pour en savoir plus, notamment sur les sociétés europénnes impliquées et sur le détail des financements, lire la déclaration et le compte-rendu de weed.org.
Commentaires
Enregistrer un commentaire