Histoire de Farzad Kamangar


Farzad Kamangar est né en 1975. Il a été enseignant durant 12 années à Kamiaran, au Kurdistan d'Iran. Il est marié et père de famille. Il était membre du syndicat des enseignants et d'autres associations militantes. Il écrivait pour la revue Royan, de l'Education de Mamiyaran et pour les journaux d'associations de droits de l'Homme locales.

Il a été arrêté le 19 août 2006, à Sanandaj (Sine) par les services secrets. Durant les 4 mois qui suivirent son arrestation, sa famille n'eut aucune nouvelle et les autorités niaient être pour quoi que ce soit dans sa disparition.

Farzad Kamangar avait été en fait transféré dans la Prison n° 9 d'Evin de Téhéran, un centre de détention secret, non-officiel du VEVAK, les services secrets iranien, dignes successeurs de la SAVAK du Shah. Des activistes pour les droits de l'Homme en Iran, faisant état d'une lettre que l'enseignant a fait sortir clandestinement de sa cellule, racontent qu'il fut tenu au secret et isolé, en même temps que torturé gravement. Il rapporte ainsi avoir été battu avec un tuyau de jardin, lors d'un interrogatoire, pour la seule raison qu'il était Kurde. Il est resté aussi 24 heures attaché sur une chaise, dans un espace extrêmement restreint, dans une immobilité complète, sans nourriture ni pouvoir aller aux toilettes. Il fut ensuite emprisonné dans une cellule minuscule et sans air, sans voir aucun avocat ni avoir de contact avec sa famille. Il a aussi été soumis à un chantage psychologique, notamment des menaces de représailles sur les siens et l'arrestation d'une jeune fille avec qui il était lié. Il a alors commis une tentative de suicide en se jetant du haut d'un escalier, mais échoua à se tuer. Son état était si mauvais qu'il dut être soigné dans un hopital pour détenus. Son avocat confirme ses déclarations en faisant état de la mauvaise condition physique de son client lors de leur première entrevue. En plus de graves brûlures aux mains due à l'eau bouillante, il souffre aussi d'une infection rénale et de sang dans les urines. ‎

Entre 2006 et 2007, il fut plusieurs fois transféré soit à Kermanshan soit à Sine (Sanandaj) pour être torturé et interrogé. Il mentionne ainsi que sa cellule à Kermanshan, où il resta en février et mars 2007 mesurait 1m x 1m x 0.6m. Il fut également torturé et battu, en plus de sévices sexuels, spécialité de la prison Evin, entre autre, visant à briser psychologiquement les détenus.

Ce n'est que sept mois plus tard que sa mère et son frère furent alors autorisés à le voir, pour un temps très court, en présence d'agents de renseignement, qui les leur interdirent de parler kurde durant l'entretien. Farzad Kamangar n'avait toujours pas eu connaissance des chefs d'accusation que l'on portait contre lui et n'avait pu rencontrer son avocat, qui n'avait aucune information sur son dossier. Finalement, il sut plus tard être accusé de "miner la sécurité nationale".

Farzad a fait plusieurs grèves de la faim, avec d'autres détenus, pour protester contre ses conditions de détention et a dû être hospitalisé à plusieurs reprises. Le mois dernier, il était à la prison de Gohardacht. La prison était alors secouée par une révolte des prisonniers et, après une intervention musclée des services, il fut emmené et séparés des autres, avec Farhad Vakili et Ali Heydaran ces trois-là ont été emmenés et séparés de leurs compagnons.

Le 25 février, soit lundi dernier, la Branche 130 de la Cour révolutionnaire d'Iran a condamné Farzad Kamangar à mort pour atteinte à la sécurité nationale, en l'accusant d'être membre du PJAK. L'accusé plaidait non coupable. Son avocat a souligné l'irrégularité du procès, qui n'était pas public et sans la présence de jurés.

Human Rights Watch dénonce ce procès, la sentence et les tortures infligées au prisonnier et s'élève contre l'exécution prochaine de ce prisonnier

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