"Sud-est" : Elections J-2
Petite scène de vie intéressante sur le déroulement de la campagne électorale dans les régions kurdes : comment les candidats déjouent le fait que les électeurs illettrés puissent avoir du mal à reprérer leur candidats sur les listes, et l'absurdité de ces meetings sous surveillance où le public parle en kurde et où le candidat n'a le droit de ne répondre qu'en turc sous peine de prison... En tout cas, 80 ans d'intense turcification ne semblent guère concluants en ce qui concerne la compréhension et l'alphabétisation en langue "officielle". On ne peut pas dire que la colle de la "citoyenneté turque" aient bien pris sur la population du Sud-Est...
Sinon, pirouettes ou jeu de chaises musicales ? Dans un meeting à Bingol hier, Leyla Zana y est allée de son couplet "séparatiste" en proclamant : "Je ne suis pas Diyarbakrî, je suis Kurdistanî. Ici, ce n'est pas "l'Est" ou le "Sud-Est", c'est le Kurdistan." (source net kurd).
Aurait-elle été piquée par la mouche nationaliste, elle qui hurlait trois ans auparavant, notamment au Parlement européen son attachement à la République turque, à la citoyenneté turque, et tenait en fait, presque mot pour mot, l'actuel discours d'Ayse Tugluk, la présidente du DTP ? Le fait que cette dernière ait supplanté la première dans son rôle fétiche "la voix d'Apo" explique peut-être cela. Soit, vexée de s'être fait supplantée, Leyla Zana se met à jouer la partition "kurdistanî", -en se rapprochant de la ligne Karayilan ?-, soit, exceptionnellement retors et organisé, le DTP a décidé de ménager la chèvre kurde et le chou turc, en tenant parallèlement deux discours totalement en contradiction, d'un côté celui de la grande fraternité sous la République turque, de l'autre en flattant ceux que le statut de la région fédérale du Kurdistan en Irak fait rêver... La stratégie du ratissons large...
Cela dit, Ayse Tugluk, "parachutée " à Diyarbakir et dont tous les médias kurdes relèvent, en s'en gaussant, la méconnaissance totale de la langue kurde, a sans doute besoin de quelques soutiens tricolores (rouge-vert-jaune) pour persuader les électeurs de son intérêt réel pour la cause du Sud-Est. Quant à Osman Baydemir, l'actif maire de Diyarbakir, il n'est pas dans la course, sans doute trop avisé pour affronter en "indépendant" celle que l'on surnomme la "chienne de garde" d'Apo, peut-être aussi assez lucide sur le peu de marge de manoeuvre qu'auront les députés DTP ou indépendants étiquettés "kurdes" au Parlement turc : il est à parier que coincés entre les sourcilleux nationalistes prompts à saisir le parquet pour la moindre "menée séparatiste" et les "injonctions" à des initiatives plus ou moins fumeuses ou opportunes du PKK, ces députés, s'ils gagnent des sièges, peuvent s'attendre à des mandats difficiles.
Sinon, pirouettes ou jeu de chaises musicales ? Dans un meeting à Bingol hier, Leyla Zana y est allée de son couplet "séparatiste" en proclamant : "Je ne suis pas Diyarbakrî, je suis Kurdistanî. Ici, ce n'est pas "l'Est" ou le "Sud-Est", c'est le Kurdistan." (source net kurd).
Aurait-elle été piquée par la mouche nationaliste, elle qui hurlait trois ans auparavant, notamment au Parlement européen son attachement à la République turque, à la citoyenneté turque, et tenait en fait, presque mot pour mot, l'actuel discours d'Ayse Tugluk, la présidente du DTP ? Le fait que cette dernière ait supplanté la première dans son rôle fétiche "la voix d'Apo" explique peut-être cela. Soit, vexée de s'être fait supplantée, Leyla Zana se met à jouer la partition "kurdistanî", -en se rapprochant de la ligne Karayilan ?-, soit, exceptionnellement retors et organisé, le DTP a décidé de ménager la chèvre kurde et le chou turc, en tenant parallèlement deux discours totalement en contradiction, d'un côté celui de la grande fraternité sous la République turque, de l'autre en flattant ceux que le statut de la région fédérale du Kurdistan en Irak fait rêver... La stratégie du ratissons large...
Cela dit, Ayse Tugluk, "parachutée " à Diyarbakir et dont tous les médias kurdes relèvent, en s'en gaussant, la méconnaissance totale de la langue kurde, a sans doute besoin de quelques soutiens tricolores (rouge-vert-jaune) pour persuader les électeurs de son intérêt réel pour la cause du Sud-Est. Quant à Osman Baydemir, l'actif maire de Diyarbakir, il n'est pas dans la course, sans doute trop avisé pour affronter en "indépendant" celle que l'on surnomme la "chienne de garde" d'Apo, peut-être aussi assez lucide sur le peu de marge de manoeuvre qu'auront les députés DTP ou indépendants étiquettés "kurdes" au Parlement turc : il est à parier que coincés entre les sourcilleux nationalistes prompts à saisir le parquet pour la moindre "menée séparatiste" et les "injonctions" à des initiatives plus ou moins fumeuses ou opportunes du PKK, ces députés, s'ils gagnent des sièges, peuvent s'attendre à des mandats difficiles.
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