Chronique saisonnière
J'aime bien le moment des bourses, parce que je commence à recevoir des appels de tout l'Iran. Les Kurdes d'Iran sont de grands téléphoneurs, ailleurs beaucoup moins,, un peu en Syrie et d'Irak, en Turquie c'est rarissime, allez savoir pourquoi. Comme c'est moi qui prépare les dossiers, c'est en général à moi qu'on les passe, même si je ne suis pas censée parler soranî. (D'ailleurs, dans la maison, on me passe souvent les appels en soranî ou en anglais, quel que soit le sujet...). Et me voilà lancée dans des explications administratives en soranî avec des gens de Saqez (c'était très dur avec les gens de Saqez, jusqu'à ce que je comprenne qu'avec eux il fallait tout répéter trois fois de suite, sans ça, ça compte pas), de Sine, de Kermanshan, de Téhéran, d'Urmiya, de Mehabad (ces deux dernières villes étant bien plus faciles pour moi puisque que kurmandjophones). En général, au bout de plusieurs appels d'un étudiant venu se renseigner, puis annoncer qu'il a envoyé son dossier, puis téléphonant pour savoir si on a reçu son dossier, puis pour apprendre qu'on a bien reçu son dossier... on finit par se faire repérer. Là c'est un étudiant d'Urmiya (Kurdistan d'Iran, donc) qui appelle l'Institut et me demande d'emblée, puisqu'un professeur de l'université de Duhok (Kurdistan d'Irak) lui a dit que c'était moi qui pilotait, conseillait, contrôlait les dossiers. Le bouche-à-oreille se fiche bien des frontières. Dans la foulée, j'apprend qu'il y a un institut kurde à Urmiya, le centre Ahmedê Khanî et qu'ils ont un site Internet. On doit m'envoyer prochainement l'url. C'est comme ça aussi qu'on devient une mine d'infos.
Quand on s'ennuit à Paris, c'est toujours un grand coup de frais, ces appels du pays. Et j'aime bien leur gentillesse intimidée. Ils ont beau être stressés par l'enjeu, ils restent toujours polis, enjoués, parfaits, de vrais anges. Ce doit être un plaisir de leur faire cours, je suis sûre qu'il y a des professeurs ici qui les échangerait volontiers contre les leurs.
Quand on s'ennuit à Paris, c'est toujours un grand coup de frais, ces appels du pays. Et j'aime bien leur gentillesse intimidée. Ils ont beau être stressés par l'enjeu, ils restent toujours polis, enjoués, parfaits, de vrais anges. Ce doit être un plaisir de leur faire cours, je suis sûre qu'il y a des professeurs ici qui les échangerait volontiers contre les leurs.
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