mardi, juillet 28, 2009

La Toison d'or, l'opérette et le ballet kurde





En cette période de vacances, on va pas se la jouer sérieux et faire un petit tour du côté de ... l'opérette. En effet, si l'on dit "Polovtsiens" aux amateurs d'opéra, ils pensent immédiatement aux danses polvotsiennes du Prince Igor. Qui sait si les amateurs d'opérettes, lorsqu'ils entendent "Kurdes" n'ont pas immédiatement à l'esprit La Toison d'or ? Créé au théâtre du Châtelet le 18 décembre 1954, ce spectacle en 2 actes et 20 tableaux de Raymond Vincy, d'après le roman de Pierre Benoit, mis en musique par Francis Lopez avec les arrangements de Paul Bonneau, a une chorégraphie et des ballets qualifiés de "très réussis" par Florian Bruyas dans son ouvrage Histoire de l'opérette en France. Cela fait regretter de n'avoir pas de vidéo du spectacle car un de ces ballets est intitulé "Ballet kurde".

Voici l'argument trouvé sur ce site qui en plus vous donnera tous les détails sur l'histoire de l'opérette :

Acte I

En 1895, en Suisse, Stanislas Monestier et Brigitte Holtzer font connaissance. Coup de foudre réciproque. Au moment où il allait se déclarer, le jeune homme apprend qu'il est ruiné. Il estime devoir renoncer à Brigitte et, accompagné de son ami Ernest, rejoint Paris, sans donner à la jeune fille les véritables raisons de son départ. Celle-ci n'est pas satisfaite des explications fournies et rejoint Stanislas. Les deux jeunes gens se déclarent leur amour.

Deux riches banquiers contactent Stanislas pour lui acheter une concession de terrains qu'il possède en Perse dans la Principauté d'Astérabad. Stanislas ignore que ces terrains renferment du pétrole. Heureusement, il plait à Valentine, la fille de l’un des deux hommes de finance. Elle lui conseille d'être ferme en affaires. Effectivement, Stanislas obtient un prix intéressant, quoique bien inférieur à la valeur réelle de ses biens. Lorsque Brigitte apprend l'histoire, elle estime que Stanislas s'est fait voler. La jeune fille, qui semble bien au courant de la situation en Perse, conseille à son amoureux de ne pas encaisser le chèque et d'aller sur place faire valoir ses droits.

Voilà donc tous nos héros en route pour la Principauté d'Astérabad, à la conquête du pétrole, cette nouvelle Toison d'or.

Acte II

Dans la Principauté d'Astérabad, la situation est confuse. La Princesse Atalide est la souveraine, mais la régence est en fait exercée par le Prince Xipharès. Le pétrole attire les convoitises et notamment celles du Grand Prêtre du Culte du Feu, le vénérable Khaled-al-Mansour. En arrivant dans la Principauté, Brigitte annonce qu'il lui faut rejoindre d'urgence la Suisse.

Elle part, non sans remettre à Stanislas une lettre de recommandation pour la Princesse Atalide, qui est, paraît-il, l’une de ses anciennes amies de pension. À Astérabad, Khaled et Xipharès intriguent. Ils sont furieux d'apprendre que la Princesse a décidé d'accorder une audience à Stanislas. Le jeune homme est introduit. Quelle n'est pas sa surprise de constater que la souveraine n'est autre que Brigitte ! Celle-ci est prête à abandonner sa couronne pour suivre Stanislas. Mais ce dernier refuse et se retire.

Les événements se précipitent. Le peuple exige qu'Atalide prenne réellement le pouvoir. Pour se venger, Xipharès et Khaled décident de mettre le feu aux puits de pétrole. Au péril de sa vie, Stanislas empêche le désastre. Sous les acclamations du peuple, il épouse Atalide, tandis qu'Ernest s'unit à Valentine, dont il a su se faire aimer.

Comme on le voit, entre Suisse fin de siècle, Perse baroco-antique, Toison d'or et pétrole, Grand Prêtre avec un nom et des allures de méchant vizir tout sorti des Mille et une Nuits version Disney, le ballet kurde ne dépareille rien dans le patchwork. Pourquoi avoir choisi les Kurdes ? Peut-être en pensant justement aux danses polovtsiennes du Prince Igor (le rythme et la musique sonnent d'ailleurs plus tataro-slaves que kurdes) : il fallait trouver un peuple bien exotique et haut en couleurs sous le Soleil soleil soleil d'Orieeeeeent au ciel vermeeeeeeil (chanson de Stanislas) pour remplacer les superbes Polovtsiens de Borodine.







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Concert de soutien à l'Institut kurde