Le lac d'Urmia en voie de disparaître



Le lac d'Urmia est en étendue le second lac salé au monde (après celui de Salt Lake City aux USA), avec une surface d'environ 464 mille hectares et une contenance de 37 milliards de cubes d'eau. Il est long de 135 km, avec une largeur qui varie de 18 à 55 km. Sa profondeur maximale initiale, avant 1995, était de 16 ou 12 m. Il possède aussi 102 îles, niches naturelles pour de nombreuses espèces animales, sédentaires ou migratrices.


Le lac en 1984

Or ce lac salé (à cheval sur Kurdistan et l'Azerbaydjan d'Iran)  s'est déjà tari à 60% et les experts estiment que si rien ne change, on peut envisager sa disparition dans les trois ans à venir, voir moins, selon les rapports alarmants de l'Agence d'Urmia pour la protection environnementale. Déjà le taux de salinité est un danger pour la santé de la population vivant sur ses rives et bien évidemment pour la faune.

Grands responsables : les barrages de plus en plus nombreux sur les cours d'eaux alimentant le lac, ainsi que les déchets industriels s'y déversant. En 1976, l'UNESCO avait pourtant classé ses rives comme une réserve de la biosphère. Mais depuis une quinzaine d'années le niveau des eaux ne cesse de baisser et la sécheresse qui sévit au Moyen-Orient depuis 2 ans n'a rien arrangé. Le niveau des eaux est tombé à 6m de profondeur depuis 1995 et cela ne cesse de s'aggraver.

Le lac en 2003


 Son taux de salinité est actuellement de 340 grammes par litres (sa norme étant de 200 à 180g) et cette augmentation menace la faune et la flore locale, ainsi que les nombreuses espèces aviaires migratrices : flamands, pélicans, ibis, cigognes, avocettes et goélands. Des espèces mammifères comme les cervidés (le cerf jaune d'Iran) pourraient aussi disparaître de la région. En tout, le lac d'Urmia abrite 212 espèces d'oiseaux, 41 reptiles, 7 amphibies, et 27 espèces de mammifères. C'est aussi le plus vaste habitat naturel pour l'artemia salina, un crustacé qui constitue la nourriture des flamands et d'autres oiseaux migrateurs.

Enfin, l'agriculture et le tourisme étant pareillement menacés, des centaines de villages pourraient être désertés.

Le gouvernement iranien reconnaît l'évolution dramatique que connaît le lac d'Urmia mais la commission officielle incrimine plutôt les changements climatiques, ou la présence supposée d'algues pour expliquer la coloration rougeâtre des eaux, tandis que d'autres experts insistent sur la nocivité de l'activité humaine. Ainsi, la construction d'une route longue de 130 km, dont une partie traverse le lac avec un pont de près d'un kilomètre et demi, ainsi qu'un barrage sur ce même lac. Son érection a nécessité un remblai de plusieurs millions de tonnes de terre et de pierres, prélevées dans les montagnes avoisinantes, qui empêcherait l'écoulement naturel des eaux. Inauguré en 2008, ce pont, a coûté 120 millions de $US. Il permet de rallier plus rapidement Urmia à Tabriz, la capitale de l'Azerbaydjan iranien. Un élargissement de cette route est d'ailleurs prévu ainsi que la construction d'un chemin de fer.


1.8 de dollars a été alloué pour sauver le lac. Parmi les mesures projetées : l'ensemencement des nuages, une meilleure utilisation des eaux souterraines avoisinants le lac, une refonte du système d'irrigation des terres agricoles.

Images Wikicommon.


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