Stranbêj û Awaz : Hommage à Qala Mere
Pour la reprise de cette rubrique, un hommage à Qala Mere, alias Qadir Abdullah Zada, grand compositeur et joueur de shemshal, mort le mois dernier, le 21 mai. Très connu comme virtuose de ce long ney (flûte), des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles, au cimetière de Nalashkena, où il repose désormais, aux côté de cet autre grand artiste kurde, Hassan Zirek.
Il était né le 23 octobre 1925 dans le village de Kulidja, au Kurdistan d'Iran, dans la région de Bokan. Musicien fou amoureux de son instrument, c'était aussi un homme engagé, et ce dès la république de Mahabad, qu'il avait servie. Admirateur et fidèle d'Abdurrahman Ghassemlou, le président du PDK-Iran assassiné en 1989 à Vienne par les services iraniens, il avait évoqué sa mémoire les larmes aux yeux lors d'une interview récente à Tishk TV, et avait déclaré qu'il espérait qu'un jour Dieu vengerait les souffrances des Kurdes et que les quatre parties du Kurdistan seraient libérées de leurs occupants.
Qala Mere signifie le Pouvoir du Pacifique. C'est un sheikh de Bokan qui l'avait ainsi surnommé. Il affirmait n'avoir jamais eu d'autre maître que Dieu lui-même, et raconte ainsi le début de sa précoce vocation, impérieusement commandée en rêve par Dieu lui-même (qui s'était semblablement occupé de faire démarrer la carrière de Nusrat Fateh Ali Khan, le Maître du Qawwalî pakistanais) : "C'était en automne. J'étais invité à une fête, où mon frère et deux autres parnets jouaient du shemshal. Je voulais jouer avec eux, mais ils m'ont chassé. Alors je suis parti en pleurant et je me suis réfugié dans une maison de torchis. Après avoir encore beaucoup pleuré, je me suis endormi. Quelqu'un est venu me trouver en rêve et m'a dit : "Abdol Qader ! Réveille-toi ! Tu ennuies Dieu avec tes pleurs. Arrête de pleurer et joue du shemshal !" Alors je me suis réveillé et personne ne pouvait m'égaler au shemshal."
Il avait acheté son shemshal auprès d'un sayyid (un descendant de Muhammad). Cet instrument, qui avait, selon lui, dans les 140 ans, l'a accompagné toute sa vie, car il ne s'en séparait jamais, de jour comme de nuit, le glissant dans ses vêtements ou sous son oreiller quand il dormait. Il racontait être tombé amoureux de ce shemshal, alors qu'il appartenait encore à son ancien propriétaire, le sayyid. Il lui demanda à maintes reprises de le lui vendre, mais l'autre refusa jusqu'à sa mort. Dès que le musicien apprit la nouvelle, il alla trouver les fils du défunt et échangea le shimshal contre un mouton. Cet isntrument devint, selon ses propres dires, son unique ami. "Nous avons grandi ensemble, dormi ensemble, nous bavardions. Parfois il était impoli et m'injuriait ! Nous avions souvent des entretiens privés de la sorte." Qala Mere avait fait aussi récité le Coran à son shemshal adoré, ce qui avait offusqué certains mollahs, tandis que d'autres appréciaient. Les médecins lui avaient dit aussi qu'il devait s'arrêter, alors qu'il souffrait déjà d'une longue maladie, mais il refusa jusqu'au bout, et est finalement mort à 84 ans.
Qala Mere avait également enregistré pour la télévision Kurdsat. Il était célébré au Kurdistan d'Irak et avait reçu un prix qui récompense chaque année les personnalités artistiques les plus éminentes. Il avait émis le voeu que son instrument soit légué à un musée de la Région du Kurdistan d'Irak et son shemshal doit revenir ainsi au musée d'Erbil.
Il était né le 23 octobre 1925 dans le village de Kulidja, au Kurdistan d'Iran, dans la région de Bokan. Musicien fou amoureux de son instrument, c'était aussi un homme engagé, et ce dès la république de Mahabad, qu'il avait servie. Admirateur et fidèle d'Abdurrahman Ghassemlou, le président du PDK-Iran assassiné en 1989 à Vienne par les services iraniens, il avait évoqué sa mémoire les larmes aux yeux lors d'une interview récente à Tishk TV, et avait déclaré qu'il espérait qu'un jour Dieu vengerait les souffrances des Kurdes et que les quatre parties du Kurdistan seraient libérées de leurs occupants.
Qala Mere signifie le Pouvoir du Pacifique. C'est un sheikh de Bokan qui l'avait ainsi surnommé. Il affirmait n'avoir jamais eu d'autre maître que Dieu lui-même, et raconte ainsi le début de sa précoce vocation, impérieusement commandée en rêve par Dieu lui-même (qui s'était semblablement occupé de faire démarrer la carrière de Nusrat Fateh Ali Khan, le Maître du Qawwalî pakistanais) : "C'était en automne. J'étais invité à une fête, où mon frère et deux autres parnets jouaient du shemshal. Je voulais jouer avec eux, mais ils m'ont chassé. Alors je suis parti en pleurant et je me suis réfugié dans une maison de torchis. Après avoir encore beaucoup pleuré, je me suis endormi. Quelqu'un est venu me trouver en rêve et m'a dit : "Abdol Qader ! Réveille-toi ! Tu ennuies Dieu avec tes pleurs. Arrête de pleurer et joue du shemshal !" Alors je me suis réveillé et personne ne pouvait m'égaler au shemshal."
Il avait acheté son shemshal auprès d'un sayyid (un descendant de Muhammad). Cet instrument, qui avait, selon lui, dans les 140 ans, l'a accompagné toute sa vie, car il ne s'en séparait jamais, de jour comme de nuit, le glissant dans ses vêtements ou sous son oreiller quand il dormait. Il racontait être tombé amoureux de ce shemshal, alors qu'il appartenait encore à son ancien propriétaire, le sayyid. Il lui demanda à maintes reprises de le lui vendre, mais l'autre refusa jusqu'à sa mort. Dès que le musicien apprit la nouvelle, il alla trouver les fils du défunt et échangea le shimshal contre un mouton. Cet isntrument devint, selon ses propres dires, son unique ami. "Nous avons grandi ensemble, dormi ensemble, nous bavardions. Parfois il était impoli et m'injuriait ! Nous avions souvent des entretiens privés de la sorte." Qala Mere avait fait aussi récité le Coran à son shemshal adoré, ce qui avait offusqué certains mollahs, tandis que d'autres appréciaient. Les médecins lui avaient dit aussi qu'il devait s'arrêter, alors qu'il souffrait déjà d'une longue maladie, mais il refusa jusqu'au bout, et est finalement mort à 84 ans.
Qala Mere avait également enregistré pour la télévision Kurdsat. Il était célébré au Kurdistan d'Irak et avait reçu un prix qui récompense chaque année les personnalités artistiques les plus éminentes. Il avait émis le voeu que son instrument soit légué à un musée de la Région du Kurdistan d'Irak et son shemshal doit revenir ainsi au musée d'Erbil.
Commentaires
Enregistrer un commentaire