En Turquie comme en Iran, l'Etat lutte contre la délinquance juvénile
Un adolescent de 17 ans, Mohammad Hassanzadeh a été exécuté par pendaison le 10 juin dernier, à Sanandaj (Sine), capitale de la province du Kurdistan en Iran, pour le meurtre d'un garçon de dix ans, commis alors qu'il n'était lui-même âgé que de 15 ans. Un autre prisonnier reconnu lui aussi coupable de meurtre et âgé de 60 ans a été pendu en même temps que l'adolescent.
Dans un communiqué, l"Union européenne condamne vivement cette exécution, ainsi qu'Amnesty International : "Il s’agit de la dernière exécution en date d’un mineur délinquant, et en y procédant, les autorités iraniennes ont commis une nouvelle violation flagrante de leurs obligations internationales au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui interdisent de condamner à mort les personnes qui étaient âgées de moins de dix-huit ans au moment des faits qui leur sont reprochés. Elle met à mal les espoirs suscités par la décision prise par le responsable du pouvoir judiciaire iranien le 10 juin 2008 d’accorder à deux mineurs délinquants condamnés à mort un sursis d’un mois afin de laisser plus de temps pour parvenir à un accord avec les proches des victimes."
En effet, Behnoud Shojaee et Mohammad Fedai ont été reconnus coupables de meurtre avec préméditation (ce dernier point est nié par les deux adolescents). Mais l'usage de la torture allégué dans une lettre de Mohammed Fedai rend nulle toute la procédure en elle-même. Le garçon affirme qu'il ignorait même les aveux qu'il a signés après avoir cédé sous les sévices : "J’ai vingt et un ans, je suis jeune, et je n’avais que seize ans lorsque j’ai été emprisonné. Comme tout autre adolescent, [j’avais] encore mes rêves d’enfant, écrit-il, ajoutant : « J’ai été frappé et fouetté à plusieurs reprises [...] Ils m’ont suspendu au plafond [...] Ils ne m’ont laissé aucun espoir de survie."
Amnesty se dit également préoccupée par la pendaison prochaine de Saeed Jazee, âgé aujourd'hui de 21 ans, qui doit être exécuté le 25 juin. A ce jour, Amnesty International indique que 85 mineurs attendent d'être exécutés en Iran ( Communiqué d'Amnesty International).
Dans un registre moins dramatique, mais tout de même navrant, l'organisation dénonce le jugement qui doit commencer, demain, jeudi 19 juin, à Diyarbakir, de trois adolescents kurdes de Turquie, dont deux sont âgés de 15 ans et l'un de 17 ans. Ils sont accusés d'avoir violé l'article 7/2 de la loi Anti-terreur, pour "propagande en faveur d'une organisation terroriste". Ils risquent au maximum 5 ans de prison ferme.
Nous avions déjà parlé de cette ridicule affaire, très "100% made in Turkey" dans la paranoïa pathétique : Trois jeunes Kurdes, tous de la municipalité de Yenishehir de Diyarbakir, ont osé entonner, dans un festival international de musique à San Francisco, en octobre 2007, le "Ey Raqib" (Ô Ennemi), qui n'est pas l'hymne du PKK, contrairement à ce que laisse entendre l'acte d'accusation, mais l'hymne national kurde officiel, historique, de Mahabad à Erbil, quotidiennement entonné, de nos jours dans la Région du Kurdistan d'Irak. Amnesty International précise que le choeur a chanté neuf chansons, dont une marche turque (Çanakkale Marsi), mais ça, pour les juges turcs, ce n'est pas un hymne terroriste, c'est juste un chant patriotique. Les hymnes terroristes sont faciles à distinguer des hymnes patriotiques de tous les pays : c'est quand il y a écrit Kurdistan dans les paroles. Il est scandaleux qu'Amnesty International n'ait pas vu cette différence essentielle, en estimant qu'Ey Raqib est un chant "historique" et que si les garçons sont condamnés, elle les considérera comme des "prisonniers d'opinion."
Dans un communiqué, l"Union européenne condamne vivement cette exécution, ainsi qu'Amnesty International : "Il s’agit de la dernière exécution en date d’un mineur délinquant, et en y procédant, les autorités iraniennes ont commis une nouvelle violation flagrante de leurs obligations internationales au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui interdisent de condamner à mort les personnes qui étaient âgées de moins de dix-huit ans au moment des faits qui leur sont reprochés. Elle met à mal les espoirs suscités par la décision prise par le responsable du pouvoir judiciaire iranien le 10 juin 2008 d’accorder à deux mineurs délinquants condamnés à mort un sursis d’un mois afin de laisser plus de temps pour parvenir à un accord avec les proches des victimes."
En effet, Behnoud Shojaee et Mohammad Fedai ont été reconnus coupables de meurtre avec préméditation (ce dernier point est nié par les deux adolescents). Mais l'usage de la torture allégué dans une lettre de Mohammed Fedai rend nulle toute la procédure en elle-même. Le garçon affirme qu'il ignorait même les aveux qu'il a signés après avoir cédé sous les sévices : "J’ai vingt et un ans, je suis jeune, et je n’avais que seize ans lorsque j’ai été emprisonné. Comme tout autre adolescent, [j’avais] encore mes rêves d’enfant, écrit-il, ajoutant : « J’ai été frappé et fouetté à plusieurs reprises [...] Ils m’ont suspendu au plafond [...] Ils ne m’ont laissé aucun espoir de survie."
Amnesty se dit également préoccupée par la pendaison prochaine de Saeed Jazee, âgé aujourd'hui de 21 ans, qui doit être exécuté le 25 juin. A ce jour, Amnesty International indique que 85 mineurs attendent d'être exécutés en Iran ( Communiqué d'Amnesty International).
Dans un registre moins dramatique, mais tout de même navrant, l'organisation dénonce le jugement qui doit commencer, demain, jeudi 19 juin, à Diyarbakir, de trois adolescents kurdes de Turquie, dont deux sont âgés de 15 ans et l'un de 17 ans. Ils sont accusés d'avoir violé l'article 7/2 de la loi Anti-terreur, pour "propagande en faveur d'une organisation terroriste". Ils risquent au maximum 5 ans de prison ferme.
Nous avions déjà parlé de cette ridicule affaire, très "100% made in Turkey" dans la paranoïa pathétique : Trois jeunes Kurdes, tous de la municipalité de Yenishehir de Diyarbakir, ont osé entonner, dans un festival international de musique à San Francisco, en octobre 2007, le "Ey Raqib" (Ô Ennemi), qui n'est pas l'hymne du PKK, contrairement à ce que laisse entendre l'acte d'accusation, mais l'hymne national kurde officiel, historique, de Mahabad à Erbil, quotidiennement entonné, de nos jours dans la Région du Kurdistan d'Irak. Amnesty International précise que le choeur a chanté neuf chansons, dont une marche turque (Çanakkale Marsi), mais ça, pour les juges turcs, ce n'est pas un hymne terroriste, c'est juste un chant patriotique. Les hymnes terroristes sont faciles à distinguer des hymnes patriotiques de tous les pays : c'est quand il y a écrit Kurdistan dans les paroles. Il est scandaleux qu'Amnesty International n'ait pas vu cette différence essentielle, en estimant qu'Ey Raqib est un chant "historique" et que si les garçons sont condamnés, elle les considérera comme des "prisonniers d'opinion."
Les six autres "terroristes" sont aussi poursuivis, mais devant un tribunal pour enfants.
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