Miniatures persanes

Samedi 9 mars à 21 h 20 sur ARTE, Palettes :



Khâmseh de Nezâmî" 1620-1624 - Bibliothèque nationale de France, Paris De l'école de Bagdad (14ème siècle) à l'école Qadjar (19ème siècle), la peinture persane est toujours restée d'une étonnante vitalité. Art de cour qui s'appliquait surtout à l'illustration livresque, il a connu ses écoles, ses ateliers royaux, ses secrets techniques, ses grands maîtres. Fabriquants de papier empesé et poli, calligraphes, broyeurs et mélangeurs de couleurs rares (tel le bleu d'outremer lié au lapis lazuli qui provenait des montagnes du Badakhshân, en Afghanistan), miniaturistes, maîtres relieurs, toute une chaîne hiérarchisée participait à l'élaboration des manuscrits précieux. Le film est plus particulièrement centré sur l'une des plus belles pièces conservées au département des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de France, un recueil des " Cinq poèmes " (" Khamse ") du grand poète persan du 12ème siècle, Nezâmî. Cette copie, signée du calligraphe 'Abd al Djabbâr et illustrée par un peintre de l'école safavide Haydar Qoli Naqqâsh, date des années 1620-1624 de notre ère. L'exploration des techniques de fabrication du papier, de mise en page, de calligraphie, de dessin et de peinture, est l'occasion de découvrir une civilisation fascinante. Elle s'est développée de façon indépendante, entre les cultures asiatiques et les cultures occidentales, et a été très marquée par les principes de l'islam. Mais les histoires racontées par Nezâmî, même si elles sont souvent imprégnées de mystique, sont essentiellement profanes : des poèmes d'amour fou ou bien des épopées dont les peintres ont su avec brio tirer les meilleures scènes pour le plaisir des yeux de leurs puissants commanditaires. Ils ont résisté à la pénétration de l'art occidental en conservant une façon traditionnelle de rendre l'espace et la couleur. C'est cette vision " autre " qui fait pour nous aujourd'hui le charme de cette peinture.

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