Le criquet de fer : La violence ordinaire

A ton tour, tu regardes de travers les enfants des Bédouins à l'école. Tu railles leur coupe de cheveux étrange, le tatouage bleu qui leur couvre le nez, les joues et les mains, et leurs manières primitives. Mais tu ne comprends pas pourquoi on les préfère à toi. Aussi les attends-tu à la sortie de l'école, et inventes-tu n'importe quel prétexte pour te quereller. Le surveillant te punit le lendemain mais tu continues de te quereller jour après jour. Le surveillant demande que tu fasses venir ton père et il se rend à l'école. Le surveillant le méprise à cause de son accent mais ton père est violent et fier. Il réplique au surveillant : "Qui es-tu pour me parler ainsi !" Et l'autre l'abreuve d'injures.
Mon père repart furieux. Le jour même deux portefaix se postent dans la rue où habite le surveillant et ils le jettent à terre. Le surveillant porte plainte. Les policiers se présentent chez nous et mon père refuse de les suivre. Furieux, les gros bras du quartier et les proches se rassemblent. L'affaire remonte au gouverneur de la région, un colonel. Il se présente dans une voiture luxueuse. Hussein agha se précipite sur lui : "Je piétinerai ta casquette si tu prends cet homme." Le colonel règle le différend dans le calme, le surveillant réfrène son inimitié. Mais l'affaire ne se termine pas là et l'enfance devient un enfer, à l'image de ce qui commença lorsque tes petites mains saluèrent le président."
Le Criquet de fer
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