Shaqlawa







Bêxal et Geli Ali Beg sont le lieu de pique nique favori dans la région de Hewlêr







On repasse le matin chez Ibrahim Hassan qui a l’air étonné de ce qu’on ne vienne Entre temps rien lui demander de plus, seulement le saluer et le remercier, à croire que le PDK se ramasse toujours les emmerdeurs exigeants. Entre temps le Pîr appelle et libéré de sa session parlementaire, annonce qu’il sera là à une heure. Il arrive alors qu’on est encore au bureau du PDk, et on n’a qu’à retraverser la route, d’une guérite de peshmergas à une autre, pour le retrouver à l’hôtel medya.

En route pour les attractions écologiques de la région, Geli Ali Beg, Bêxal, sur une route superbe. J’avais déjà vu une des chutes d’eau mais en été et là elles sont encore plus impressionnantes. Après la balade en montagne, on atterrit à Shaqlawa, qui depuis 1994 n’a finalement guère changé je trouve, sauf qu’il y a plus d’hôtel, que ce n’est plus ni l’embargo ni la guerre civile, mais en fin de compte la ville a gardé son charme de jolie bourgade de montagne, très bucolique, la nuit c’est le festival des rossignols. Naturellement ( ?) on a encore failli se faire enlever dans une vcoiture officielle qui prétendait nous ramener jusqu’à Erbil sous prétexte que monsieur avait à y faire le lendemain et peut-être même dans les trois, jours qui suivent, et n’entendait absolument pas nous lâcher dans la nature, alors qu’il avait été finalement convenu que l’on restait une nuit à Shaqlawa, qu’on le rejoignait à Erbil le lendemain (à ce moment-là il assurait qu’il aurait fini dès midi) et que l’on pourrait retourner à Lalesh et Shêxan. Sauf que finalement, sa liberté étant très hypothétique dans les jours qui suivent, ça ne lui convenait plus du tout de nous débarquer à Shaqlawa, d’où, horreur, on aurait peut-être décidé de filer vers Dukan ou Rawanduz si lui restait à Erbil. Les Kurdes adorent nous garder sous la main, à portée, tandis qu’ils vaquent à leurs occupations, c’est pas la première fois qu’on nous fait le coup, mais ils n’ont pas tous l’habitude qu’on leur tienne tête avec tant d’énergie, visiblement. Et puis ils ont le reflexe de rapt dans les genes ces grands abandoniques. Déconfit, dépité de ce que sa ruse soit éventée, le Pîr nous accompagne jusqu’au premier hôtel ouvert, un motel pas cher du tout, tenu par des Arabes qui n’entendent pas un mot de kurde (ce ne sont pas les seules ici). Jouant les bons princes (ou les bons pirs) il négocie en arabe pour rabattre le prix de 35 000 dinars à 30 000. C’est correct, eau chaude mais hélas avec panne de courant tenace. Celui qui tient l’hôtel est un Arabe de Djenou ? près de Babil ? qui me raconte sa vie abondamment et en arabe. Il a été arrêté par les Baathistes, emprisonné et torturé (il a une carte d’une association iraqienne des victimes de Saddam) et d’après ce que j’ai compris il s’est réfugié ici, sa femme travaille dans un autre hôtel de Shaqlawa et le reste de sa famille (il n’a pas d’enfant) est resté à Djenou ? Entre mes mots arabes et son peu de vocabulaire kurde, la conversation était drôle mais on n’a pu pas mal se comprendre. Sauf quand il prononce les mots kurdes à l’arabe, il faut capter (benir pour penir) mais avec ça très gentil et serviable, bien que vraie moulin à paroles dans une langue que je ne suis pas censée parler.

A l’hôtel Medya, tenu par des Arabes et dont les serveurs ne comprennent guère le kurde, c’est pas terrible et arrosé au Sprite. On décide de se mettre en quête du restaurant hôtel de Seydo, qu’on finit par trouver après avoir demandé ça et là et finalement on nous y mène en voiture. On passe la fin de la soirée autour de deux efes et les garçons du restaurant obligeamment nous raccompagnent, ravis de la distraction : un Assyro-chaldéen et un Kurde, tous deux parlant le kurde d’ailleurs, ce qui change.

PHOTOS SANDRINE ALEXIE NON LIBRES DE DROIT

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