Halabja


"Entree interdite aux Baathistes', celle la je l adore.



Un millier de steles dans le cimetiere, chacune portant les noms de toute une famille. Halabja recut assez de bombes pour aneantir trois villes comme elle.


Reconstitution d un homme tenant un bebe dans les bras et d un cliche qui fit le tour du monde. La maison existe toujours a Halabja.


Plus de 5000 personnes sont mortes entre le 16 mars et le 17 mars 1988, mais beaucoup de victimes n ont pu etre identifiees et des disparus jamais retrouves. Ici les noms des victimes connues couvrent toute la salle.


Musee memorial de Halabja

A Halabja, le mémorial n’est plus qu’une ruine, ses salles dévastées, depuis l’émeute sociale qui a porté 7000 personnes à le dévaster et le brûler. La raison en est le mécontentement des habitants sur l’état de délabrement, le manque d’infrastructures et l’abandon dans lequel est laissé la ville. Depuis 1991 elle n’a jamais été recnstruite. Tenue par les islamistes jusqu’en 2003 en gros, depuis rien n’a été fait et si l’on compare cette ville à Duhok ou même Zakho il y a effectivement de quoi se poser des questions. Le mémorial et ses archives, ses ordinateurs, les objets et les témoignages des victimes, tout a donc brûlé.


Le guide du mémorial, Nariman, nous fait visiter ce qu’il reste : les noms des victimes sur les murs, des citations de journaux concernant la tragédie (dont une de Libération m’indique-t-on). Dans l’autre salle, qui n’est plus éclairée et dont le sol est cassé par endroit, une reconstitution en mannequins de l’aspect qu’avaient les rues quand les Peshmergas et l’armée iranienne ont repris la ville après le bombardement. Des corps tombés sur place, dont un figurant la photo célèbre de l’homme mort sur le seuil d’une maison un bébé dans les bras. Même en simple reconstitution et dans le noir, ça fiche la chair de poule. La ville en deux jours, même pas, a reçu deux cent bombes. Comme elles contenaient des gaz toxiques, elles n’ont pas pulvérisées en tombant et on peut les voir, assez intactes. Deux cents ont été retrouvées dans la ville et le souhait de Nariman, quand le mémorial sera reconstruit, est de toutes les rassembler ici, « parce que personne ne nous a cru quand nous avons dit que deux cent bombes étaient tombées ici, sur cette ville, en peu de temps » ; il y a aussi des inscriptions sur les bombes, qui lui font espérer qu’en les déchiffrant on pourra remonter jusqu’aux sociétés et les ont fabriquées.
Le mémorial est à l’entrée de la ville, mais le cimetière au centre, après la traversée des rues et du quartier le plus touché par le bombardement, dont les maisons qui figurent sur les clichés et les films iraniens, sur les peintures du musée, sont encore là (la porte de la célèbre photo aussi). Le cimetière annonce d’emblée la couleur, avec un certain humour amer : « Il n’est pas permis au Baath d’entrer ici ». Immédiatement, sur la droite, trois stèles pour une famille de victimes. Puis deux fosses communes, dans lesquelles furent jetés pêle-mêle les corps que les Peshmergas ont ramassés et enterrés là, pendant un mois, sans pouvoir les identifier tous. Il faut se représenter de ce que doit être la collecte et le ramassage de 5000 corps tombés un peu partout dans toute une ville et ses environs. Après un mois, raconte Nariman, on tirait un cadavre par les cheveux, le cuir chevelu restait dans les mains. » Plus loin, au bout du cimetière, une statue et sur un carré de pelouse, un bon millier de stèles, chacune non pour une personne mais pour une famille.
La brochure sur l’histoire de Halabja jusqu’en mars 1988 est très intéressante et bien faite et je la traduirai sans doute au retour.

PHOTOS SANDRINE ALEXIE NON LIBRES DE DROIT

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