lundi, janvier 14, 2013

Un appel pour la protection du peuple kurde


Un Collectif de femmes kurdes a envoyé une lettre au président François Hollande et demande à ce que son appel soit diffusé sur la toile, et même envoyé à l'Élysée par vos soins si vous êtes femme et kurde.

 Le 11 janvier 2013


Objet : 
Un appel pour la protection du peuple kurde



Monsieur Le Président de la République,  

Je me présente, je suis française d'origine kurde. Je suis née dans un petit village d'un « certain pays » qu'on ne nomme pas encore ou peut-être timidement le Kurdistan.  

Notre histoire a commencé il y a des années, voire même des décennies.  

La non-reconnaissance de l'État turc de notre culture, de notre langue, de nos terres est, pour nous, un refus de celui-ci, de notre existence. Je ne vais pas reprendre l'histoire des Kurdes dans cette lettre.  

Cependant, l'événement de ce 9 janvier 2013 nous plonge, nous le peuple kurde, ainsi que l'humanité en entier, dans la colère et l'incompréhension. Nous sommes des milliers de Kurdes à avoir fui notre pays car nous étions persécutés par l'État turc pour notre religion (l'alévisme) ou notre culture. Nous n’avions pas le droit de parler kurde avec nos aïeux, de suivre un enseignement en kurde, d’écouter de la musique kurde et tout simplement de dire que nous étions kurdes. Aujourd’hui, nous sommes dans le regret de voir que nous sommes à nouveau rattrapés par cette haine qui ne cesse de nous suivre, jusqu’ici, dans notre terre d’accueil où nous pensions être en sécurité et surtout libres d’être kurdes, d’être nous-mêmes. Il est temps de dire «  STOP » ! 

Le pays des Droits de l'Homme doit intervenir. Monsieur le Président, nous ne sommes peut-être pas tous Français, mais nous vivons en France et respectons les lois de ce pays comme tout citoyen français et avons des droits et des devoirs comme tout être humain.  

La mort de ces trois femmes Kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, dans des conditions inhumaines, est insupportable pour ce peuple en détresse. C'est l’exécution de notre peuple. Un combat de toujours qui ne cessera pas … 

Il est vrai qu'elles font partie d'une minorité mais ne sont-elles pas elles aussi comme vous et moi les filles de leurs parents, des sœurs ou simplement des mères ? La douleur ressentie n'est-elle pas la même ? Le peuple kurde est profondément anéanti depuis des décennies, dois-je comprendre que cela ne s'arrêtera pas ? Cette affaire n'est plus limitée à la Turquie, Monsieur le Président, c'est une affaire qui nous touche de très près, aussi bien le peuple kurde mais également le peuple français. Devrions-nous nous sentir menacés, ici aussi ? 



Monsieur le président, j'ai voté pour vous croyant à un espoir, encore une fois le peuple kurde sera-t-il déçu et laissé de côté ? Et sera-t-il considéré toujours comme une « simple minorité » ? 

Je vous le demande, Monsieur le Président, serons-nous, à nouveau, oubliés dans quelques jours lorsque les médias ne parleront plus de cette découverte macabre.... Monsieur le Président allez-vous enfin contrairement à vos prédécesseurs porter la voix des kurdes ? 

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération. 
Collectif de femmes kurdes

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