Concerts, exposition
Dimanche 4 juillet à 18h30, à l'Abbatiale Saint-Florent-le-Vieil, 49410:
"Shahram Nazeri déclame comme nul autre la poésie persane des grands maîtres soufis. Son origine kurde, au-delà du raffinement inhérent au répertoire classique, lui donne ce grain vocal, cette rugosité d'une émotion habitée par quelque paysage de montagnes et de ruisseaux.Artiste vénéré dans son pays, ce chanteur surnommé « le rossignol persan », sert de sa voix chaude et profonde aux accents parfois déchirants les textes de Rûmî, Hafez ou Saadi, exprimant ainsi la quête de l'homme vers le Divin, sa soif inextinguible d'Amour et de Lumière. Au sein de son petit ensemble traditionnel, dans lequel il joue du daf, entouré par ses musiciens virtuoses au zarb et au târ, Shahram Nazeri se produit dans le monde entier.La musique classique persane comporte des espaces de perception qui soulèvent notre imaginaire vers la réalité des anciens chants épiques et guerriers des montagnes, avant de nous faire basculer dans cette profondeur nostalgique du trouble et du déchirement mystique, dans cette souffrance d'une extase sans cesse effleurée. L'âme perse a toujours préféré s'immerger dans cet océan de la transe et de la connaissance symbolique plutôt que de se laisser porter par le fleuve calme de la légalité religieuse.Ce répertoire musical, tel que l'incarne Shahram Nazeri, se situe au carrefour du modèle traditionnel et d'une interprétation personnelle positionnant le musicien comme créateur à part entière, selon notre conception moderne de l'art. Le système du radif ouvre la voie de l'improvisation au sein d'une structure modale : soumise aux lois mélodiques, cette liberté contribue à créer la tension nécessaire à l'éclosion du sentiment.Le pouvoir émotionnel de la musique ouvre ainsi une sorte de passage entre le monde réel et spirituel. Il faut constamment franchir la ligne qui permettra au hâl, ce souffle d'inspiration divine, de s'épandre dans le cœur de l'artiste ou du disciple."
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Samedi 17 juillet à 20h30,
Sorbonne nouvelle, 13 rue Santeuil, Paris 5º, Amphi B.
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L’espoir kurde
de
Suayip ADLIG
à la Bibliothèque municipale Jacques Prévert et
à la Ruche Centre Culturel, rue Vastel à Cherbourg-Octeville.
Reportage photographique réalisé au Kurdistan irakien de juin à août 2005.
(Exposition du 8 juillet au 29 août 2010).
L’ESPOIR KURDE"Après 21 ans d’exil en France pour raison politique, je retrouve ma terre avec une émotion infinie.Je vais enfin pouvoir revoir ma famille et mes amis, mais rien n’est simple, il me faut patienter encore quinze jours pour organiser la rencontre avec mes parents près de la frontière entre la Turquie et le Kurdistan irakien, je commence alors mon reportage photographique après avoir obtenu les autorisations nécessaires.En temps de guerre, il est difficile, même parfois dangereux de se déplacer en toute liberté.Tout me captive, les lieux, les gens, leur mode de vie, leur résistance, leur espoir. Traduire toutes ses émotions est pour moi aujourd’hui l’objet de cette exposition. C’est aussi le témoignage que le peuple kurde après la chute du régime de Saddam Hussein est toujours vivant debout et croyant dans un avenir plus serein.J’ai voulu montrer d’une part, l’horreur vécue par les Kurdes de Halabja ( 5000 morts empoisonnés par des armes chimiques) ainsi que dans la région de Barzan ( 8000 morts), exterminés, meurtris et de l’autre des hommes qui se relèvent et souhaitent vivre dans une dignité et une reconnaissance légitimes.Mon souhait le plus cher serait de voir se propager cet espoir de liberté aux pays limitrophes (Turquie, Iran, Syrie) pour que les kurdes retrouvent enfin leur identité et les territoires dont ils ont été spoliés ; mais ce sera encore au prix de combats et de sacrifices.Malheureusement, rien ne laisse présager un changement à court terme dans la politique de répression de ces trois pays dans lesquels règne toujours l’aliénation d’un droit à l’expression et à la reconnaissance d’une différence culturelle d’un peuple en quête d’égalité et de légitimité.Depuis mon reportage, une partie du Kurdistan (nord de l’Irak fédéral) est devenue une région en pleine expansion au sein de laquelle les ressources pétrolières représentent un véritable atout politique et économique.Aujourd’hui l ’exploitation de cet « or noir » permet le brassage pluriethnique de travailleurs venants des quatre coins du monde et ce, sous la haute surveillance des peshmergas (combattants kurdes) maintenant, ainsi, ce territoire dans une sécurité bien établie.D’autre part, des moyens ont été donnés pour que des manifestations culturelles (expos-festivalsconférences) puissent exister sans censure.La nouvelle génération s’ouvre au monde occidental et développe une énergie constructive dans l ‘élaboration d’un avenir pacifique de cohabitation.Mon travail photographique consiste dans la restitution la plus « juste » du quotidien de ce peuple, qui, après plusieurs décennies de guerre réapprend l’espoir.Merci à tous ceux qui ont apporté un peu de leur humanité et de leur confiance face à mon objectif pour un plaisir partagé.Je dédie cette exposition aux martyrs kurdes morts pour la liberté."SUAYIP ADLIG
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