Naissance des écritures kurdes : Présentation et catalogue en ligne


Dans le cadre de la Semaine des cultures étrangères à Paris, dont le thème, cette année, s'intitule "Passeport pour les Langues", l'institut kurde présente une exposition sur la "Naissance des écritures kurdes", c'est-à-dire comment fut progressivement écrite la langue kurde, à l'aide de divers alphabets : arabo-persan, latin, arménien, syriaque, cyrillique – sans compter les apocryphes de quelques faussaires inspirés !

Pour illustrer cette "naissance du kurde écrit", des livres des plus divers : à côté des premiers dîwans poétiques, des évangiles imprimés par des missionnaires, les grammaires des dominicains et des premiers kurdologues, les calendriers et journaux des partis kurdes, des abécédaires, des manuels d'école et des dictionnaires, des publications officielles ou clandestines, car rares furent (et sont encore) les États où le kurde n'est pas une langue interdite, une langue "de contrebande".



C'est une histoire qui couvre six siècles, six pays, sept alphabets…

C'est une histoire écrite par des poètes et des religieux, des écrivains et des hommes politiques, des écoliers et des savants… 

C'est celle de la fierté et de l'amour qu'ont toujours éprouvés les Kurdes envers leur langue, et de leur volonté obstinée de lui donner un passeport pour la "terre des livres".




Jeudi 30 septembre à 17h00-18h00 : présentation de l'exposition et conférence sur la langue kurde par Sandrine Alexie.

Exposition Naissance des alphabets kurdes du 30 septembre au 15 octobre 2010.

Institut kurde de Paris, 106 rue Lafayette, 75010. Entrée libre.



Catalogue-brochure des vitrines


0. Dîwan, Melayê Djizirî ; Nûbar, Ahmedê Khanî.

À côté d'une littérature orale et populaire, une littérature savante, écrite, exista dès l'époque moderne. Ces poètes de cours furent naturellement influencés par les grands noms de la littérature arabe ou persane. Ainsi, Melayê Cizirî, (1570-1640) composa des poèmes d’amour mystique que l’on peut rapprocher des oeuvres du poète persan Hafez. Ahmedê Khanî (1650-1706), est l’auteur du Nûbar ou Nûbihara biçûkan, un dictionnaire kurdo-arabe, et de Mem û Zîn un long roman d'amour versifié.

Le Nûbar fut rédigé par le cheikh Khanî à l'usage de ses jeunes élèves venant tout juste de mémoriser le Coran, afin qu'ils se familiarisent avec la langue arabe. Écrit vers les années 1680, c'est un ouvrage qui fait date dans l'histoire de la lexicologie kurde, car c'est le plus ancien dictionnaire connu en cette langue.


1. Grammatica e vocabolario della lingua Kurda
Le père Maurizio Garzoni, religieux dominicain, né en 1734 et mort en 1804, composa et publia à Rome, en 1787, la première grammaire kurde. Il était arrivé à Mossoul en 1762 et s'installa 2 ans plus tard à Amadiyya, dans une région de dialecte kurmandjî. Il y collecta les matériaux pour sa Grammatica e vocabolario della lingua Kurda.


2. Alexandre Jaba. Dictionnaire kurde-français, 1879, Saint-Petersbourg.

Le fondateur des études kurdes en Russie fut un savant et écrivain arménien, Khatchatur Abovyan (1809-48). Ses travaux rencontrèrent un intérêt tout aussi politique qu'érudit à une époque où les tsars cherchaient à s'étendre dans le Caucase, au détriment des empires ottomans et qadjars, dont les Kurdes étaient les gardiens des frontières. Après la guerre de Crimée (1853-56), l'Académie russe des sciences de Saint-Petersbourg devint un centre majeur de la kurdologie.

L'érudit d'origine polonaise Auguste Alexandre Jaba (1803-94), qui avait étudié les langues orientales dans la capitale impériale fut nommé consul de Russie à Erzurum. En 1856, à la demande d'un autre savant russe d'origine allemande, Bernhard Dorn, (1805-1891), il profita de son séjour pour apprendre le kurde auprès d'un mollah de cette région, Maḥmud Effendi Bāyazidi, qui écrivit aussi pour lui Les Us et coutumes des Kurdes, qui est le premier texte kurmandji en prose et non plus versifié. Alexandre Jaba publia en 1860 à St. Petersburg son Recueil de notices et récits kourdes, des contes kurdes traduits en français, Enfin, en 1879, toujours à Saint-Petersbourg, paraissait ce dictionnaire franco-kurde.



3. Évangile en kurde. Quelques chapitres de l’Évangile traduits en kurde par le Père Ablihad moine d’Alcoche. L’an 1888 du Seigneur.

4. Évangile en kurde, (alphabet arménien). Constantinople. American Bible Society.

5. Évangile traduit en kurde par Aroob Matthew Siyanda. Istanbul 1922.

Dans la grammaire du père Garzoni, figuraient déjà en traduction kurde le Pater Noster et l'Ave Maria. Le 19ème siècle vit une grande activité missionnaire au Kurdistan, tant de la part des catholiques que des protestants. En 1836, Gottlieb Christian Hörnle (1804-82), originaire de la ville suisse de Bâle, publia des études ethnographiques et linguistiques portant sur la région d'Urmia (act. Kurdistan d'Iran). Il traduisit aussi en dialecte kurde mokri l'évangile de Jean. Dans ce même dialecte, un missionnaire américain, Ludvig Olsen Fossum (1879-1920), installé à Mahabad, traduisit le Nouveau Testament et un catéchisme luthérien qui fut publié à Minneapolis en 1919.




Mais dans tout l'empire ottoman, les chrétiens, d'origine syriaque ou arménienne, convertis au catholicisme romain ou au protestantisme, furent de précieux auxiliaires de traduction, usant alors de leur propre alphabet pour écrire le kurde qu'ils parlaient eux-mêmes couramment. Pourquoi, cependant, utiliser des alphabets étrangers à la langue kurde, qui s'écrivaient en arabo-persan depuis le 16ème siècle ? Cela tient sans doute au statut de l'alphabet arabe, écriture du Coran, indissolublement liée dans les esprits à la religion islamique, alors que les alphabets arméniens et syriaques sont évidemment symboles du christianisme oriental. En 1922, cependant, cette barrière religieuse de l'écriture arabe tombe, avec la publication à Istanbul de ces évangiles. Il est vrai que l'année suivante la république turque laïque devait être fondée et que cette écriture "ottomane" était sur le point d'être interdite au profit d'un alphabet latin.


6. Mem û Zin, Istanbul, 1920.

Ahmedê Khanî, l’auteur du célèbre Mem û Zîn, est né en 1651, sans doute dans la région de Hakkarî (actuellement au Kurdistan de Turquie). Nous savons peu de choses sur sa vie, sinon qu’il voyagea en Egypte et à Istanbul, et peut-être en Iran, puis revint vivre au Kurdistan, où il enseigna les sciences religieuses. Il mourut en 1706 à Bayazid, où son mausolée s'élève juste en face du fameux palais bâti par le prince kurde Ishak Pacha.

Quand Ahmedê Khanî décide de versifier en kurde littéraire le conte de Mem û Zîn, il a conscience d'accomplir une oeuvre absolument nouvelle, qui dépasse le cadre de la jeune littérature kurde. Son but va au-delà de la littérature, en revendiquant une culture nationale comme facteur d'unité et si ce chef d'oeuvre est le plus célèbre de la littérature kurde, et si son auteur peut être considéré comme le plus grand écrivain kurde, ce n'est pas injustifié. Car il atteint d'un seul coup les plus hauts sommets de la littérature islamique, avec cette épopée sentimentale de 2655 distiques, qui est, sous le calame génial de son auteur, à la fois une histoire d'amour, un poème mystique, et le récit vivant et coloré de la vie quotidienne de la cour d'un prince kurde au 17° siècle.

7. Recueil de phrases usuelles et de dialogues (kurdes) turco-arabes. Mossoul, imprimerie des pères dominicains. 1896.

Comme nous l'avons vu avec le père Garzoni, de nombreux dominicains furent envoyés très tôt à Mossoul, par la Propagande, afin de ramener les chrétiens orientaux dans l'église romaine. Ils y étudièrent la langue kurde et les mœurs les différentes populations qu'ils étaient amenés à fréquenter et voulaient convertir. Les pionniers de la kurdologie furent donc ces dominicains italiens, remplacés en 1856, à Mossoul, par les Français du même ordre, même s'il fallut attendre, un siècle plus tard, les travaux du père Thomas Bois (1900-1975) qui lancèrent véritablement la kurdologie française. 


8. Kurdish. World Foreign Language Record Series. 1965. Washington.

Les textes littéraires écrits en dialecte soranî apparurent plus tardivement à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème, avec les poètes Nalî, Kadhi Qadir Koyî (1817-1897), et le cheikh Reza Talabanî (1835–1909). Mais le soranî connut un essor foudroyant dès le début du 20ème siècle, et surtout après que ce dialecte fut adopté comme langue officielle des Kurdes d'Irak, à l'instigation des Britanniques. La langue kurde soranî fut enseignée dans les écoles du Kurdistan d'Irak dès les années 1920. C'est aujourd'hui la seconde langue officielle de l'Irak et la langue officielle de la Région du Kurdistan d'Irak.
Les Kurdes d'Irak hésitèrent entre un alphabet latin et l'alphabet arabe. Mais leur incorporation dans un État majoritairement arabe les obligèrent finalement à opter pour la seconde solution. Il en fut de même au Kurdistan d'Iran, d’autant plus que la proximité du persan et du kurde favorise une parenté d'écriture.

Mais bien après que le soranî et son alphabet réformé pour noter les sons kurdes spécifiques, surtout les voyelles, aient eu droit de cité, la transcription en caractères latins du soranî persista ça et là, pour des raisons de commodité : ici pour un guide succinct de conversation en kurde à l’usage des voyageurs n'ayant ni le goût ni le loisir d'apprendre à lire et écrire l'alphabet arabo-kurde.

Aujourd'hui le même problème se pose pour l'usage du kurde dans l'Internet : si l'alphabet latino-kurde est bien intégré sur le Web, les locuteurs du soranî, s'ils ne peuvent utiliser leur propre alphabet, ont recours à une transcription phonétique, d'ailleurs le plus souvent inspirée de l'anglais, ce qui relance le vieux débat de l'unification des écritures kurdes au profit du latin.

9. Calendrier. Pîremerd l'Immortel. 1971. Bagdad.

Calendrier-agenda contenant des citations de l'écrivain kurde Pîremerd, "le vieil homme", (1867-1950). Né à Sulaymania, il prôna un retour à une langue kurde '"épurée" de ses emprunts aux langues voisines. En plus de ses poèmes, il collecta 6500 proverbes kurdes.


10 Scientific Dictionnary pictured, Arabic-English Kurdish. Bagdad 1975.


11. Elfabe ; Hawar. Damas 1938.

À Damas, sous mandat français, les frères Bedir Khan, princes kurdes ayant fui la répression des Turcs, rassemblèrent autour d'eux un groupe d'intellectuels qui, dans les années 1930, travaillèrent à forger un alphabet latin adapté au kurde, à l'instar de l'alphabet turc qui supplantait, à la même époque, l'ancien ottoman. La revue Hawar (L'Appel), parut de 1932 à 1943, et comprend 57 numéros. Ronahî, son supplément bi-mensuel, fut publié de 1942 à 1944 avec 28 numéros. 

Les articles, français ou kurdes, étaient écrits par des poètes et conteurs kurdes, tout autant que par des spécialistes français des études kurdes, comme Roger Lescot (1914-1975), qui devint plus tard ambassadeur, le capitaine Pierre Rondot (1904-2000) et le dominicain Thomas Bois (1900-1975). On appela ce groupe "l'école de Damas" et l'alphabet proposé par Hawar est aujourd'hui l'alphabet latin qui a été retenu par la majeure partie des Kurdes.


12. Calendriers Roja Nû, Beyrouth.
De 1943 à 1946, le groupe issu de Hawar fit paraître un journal hebdomadaire en deux versions, française et kurde : Le Jour nouveau et Roja Nû, 73 numéros. Des calendriers en kurde furent aussi publiés, avec des chutes de papier récupérées en raison de la pénurie. Au bas de chaque page, sont mentionnés tous les journaux de langue kurde paraissant à la même époque, dans toutes les parties du Kurdistan et en Arménie :

- Kurdistan d’Irak : Jiyan (la Vie) à Suleymaniah ; Gelawêj (Vénus) à Bagdad.
- Arménie : Riya Teze (la Voie nouvelle) à Erivan.
- Iran : Niştiman (Patrie) à Lehîcan.
- Syrie : Hawar (L’Appel) à Damas ; Ronahî : Lumière à Damas.
- Liban : Roja Nû, le Jour nouveau et Stêr (l’Étoile) à Beyrouth.

13. Alfabe. M.E. Bozarslan 1ère éd, Istanbul. 1968. réédition en Suède.

D'abord envisagé comme une république turco-kurde, la nouvelle Turquie développa très vite une politique de répression féroce et de négation totale de l'existence des Kurdes. La langue kurde n'échappa pas à cette politique et jusqu'en 1991, parler ou écrire le kurde pouvait être pénalement sanctionné. 

En 1968, Mehmet Emin Bozarslan, qui traduisit aussi en turc Mem et Zîn et le Sherefnameh (Histoire des princes kurdes) fit paraître cet abécédaire, qui reprenait l'alphabet de Hawar, il fut emprisonné et le livre interdit. Comme il le rapporte lui-même, en 1993 : « J'ai écrit et publié ce livre à Istanbul en 1968...
Ce livre est toujours interdit en Turquie. C'était le premier abécédaire kurde en caractères romains dans un pays du nord du Kurdistan, et c'est le seul abécédaire au monde jamais interdit. »

Aujourd'hui, l'enseignement du kurde est encore interdit dans les écoles publiques, ainsi que son usage administratif. En vertu d'une loi proscrivant l'usage de caractères étrangers à l'alphabet turc, les lettres W, X et Q, qui n'y figurent pas, permettent aux autorités d'interdire des affiches célébrant le Newroz (nouvel an kurde), ou d'emprisonner des maires ayant fait éditer à l'usage de leurs administrés (dont certains lisent très mal le turc) des brochures d'information en kurde, en syriaque, arabe ou arménien.



14. 1929. Manuel de lecture et d’écriture kurmandjî. Erivan.

15. 1935. Behar (le printemps), recueil de poésie d’Eminê Evdal. Erivan.

16. 1934. Elifba. Manuel de kurmandji.

17. Livre d’enfant. 1934, Erivan.

Au début des années 1920, les Kurdes de la nouvelle URSS, bien qu'en nombre réduit, reçurent le statut de "nationalité" dont les effets politiques étaient moindres mais qui leur accordait la reconnaissance de leur langue. Vivant principalement en Arménie, ces Kurdes purent enseigner leur langue à l'école, publier des journaux, avoir leurs émissions de radio.

Dès 1923, les Turcs d'Azerbaydjan avaient mis au point un alphabet latin. Les Kurdes d'Arménie ne tardèrent pas à les imiter, d’autant que le gouvernement soviétique tentait d'imposer un alphabet latin unifié qui serait utilisé pour toutes les langues orientales de l'URSS. Dès 1929 donc, un alphabet kurde latin vit le jour en Arménie, soutenu par le journal Riya Teze, adapté pour le kurmandjî (uniquement parlé par les Kurdes soviétiques). On voit que cet alphabet a des points communs avec celui de Hawar, mais certains sons furent transcrits par des signes empruntés au cyrillique.


18. Grammaire de langue kurmandji. Kurde cyrillique. 1949, Erivan.

19. Hewarî (L’Appel), de Cindî Haciyê, roman publié à Erivan en 1967 et Kilame Çiya (Chants de la montagne), Casimê Celîl, recueil folklorique, Erivan, 1970.

20. Abécédaire en kurde cyrillique, 1974.

Mais à la fin des années 1940, l'URSS mit fin à cet alphabet latin "universel" et réimposa le cyrillique, sans doute pour mieux intégrer toutes les nations de l'Est dans la culture russe. Ce fut aussi l'époque où nombre de Kurdes du Caucase furent déportés au Kazakhstan, dans une volonté de « casser » certaines identités nationales. On dut mettre donc au point un nouvel alphabet kurde qui n'utilisait cette fois que des caractères russes. Cet alphabet perdura jusqu'à la chute de l'empire soviétique, au début des années 1990. Les Kurdes d'Arménie, de Géorgie, de Russie, d'Azerbaydjan, revinrent alors à l'alphabet latin, adoptant cette fois-ci le système de Hawar, adopté de nos jours par tous les Kurmandji.


21. Roja nû, le Jour nouveau.

De 1943 à 1946, le groupe issu de Hawar fit paraître un journal hebdomadaire en deux version, française et kurde : Le Jour nouveau et Roja Nû, 73 numéros.

22. Riya Teze (la Voie nouvelle) bi-hebdomadaire fondé en 1930 à Erevan a fêté cette année ses 80 ans de parution, avec une interruption de 1938 à 1955. Il comprend plus de 2500 numéros. C'est un des plus vieux journaux kurde et qui survit, bien que difficilement à la chute de l'URSS. Il est donc passé par les trois écritures utilisées successivement par les Kurdes d'Arménie.

23. Barzan.

Après l'échec de la révolte kurde de 1975 et l'exil des Barzani aux USA, le journal Barzan commença de paraître aux États-Unis en 1981, alors qu'en Irak toute la presse était impitoyablement contrôlée par le Baath. Après la création de la zone d'autonomie en 1991, le journal continua de paraître, et se doubla même d'un site Internet, encore actif jusqu'en 2007.

24. Kiteba cilwa ou le "Livre de la Révélation", fut publié en 1913. Il avait été précédé 2 ans auparavant par le Mişefa Reş, ou "Livre noir". D'abord présentés comme les livres sacrés et authentiques de la religion yézidie, on s'accorde aujourd'hui à n'y voir qu'une invention, peut-être de chrétiens syriaques, en réponse à l'intérêt des chercheurs et des curieux pour une religion qui n'admit longtemps que la transmission orale de son enseignement. Les caractères de ces deux livres, qu'on ne retrouve nulle part, sont un mélange de lettres inspirées du syriaque, de l'arabe et de l'ancien araméen.

Ce n'est pas la seule "découverte" présentée comme authentique aux savants trop crédules. En 1932, Basile Nikitine, un des grands noms de la kurdologie, écrivait dans la revue savante Rocznik Orjentalistyczny, VIII, nº 18, p. 125) :

"… il nous sera permis de mentionner ici la persistance de la tradition zoroastrienne chez les Kurdes. Nous devons cette indication à notre ami kurde, Prince Sureya BEDR KHAN. Il s'agit notamment de vers kurdes, qui auraient été gravés (en caractères pehlevis, nous dit-on) sur une amulette, dont voici la traduction : "Les temples d'Ormuzd sont démolis, les feux sont éteints. Les grands se sont cachés. Les cruels Arabes ont mis en déroute les Kurdes. Les Kurdes se retirèrent aux limites de Sharezur. Les femmes et les filles furent faites prisonnières Les héros furent tués en embuscade. La loi de Zerdeşt resta sans mains. Ormuzd n'a plus de clémence pour personne." Nous possédons le texte kurde en question."

En 1963, le linguiste McKenzie décrypta cependant la supercherie, en démontrant la fantaisie de ce soi-disant "kurde archaïque" : The whole conglomeration reminds one most of the music-hall comedian who claimed to know three languages, 'English, Yiddish, and Rubbish'. ("Pseudoprotokutica", in BSOAS, 26, 1963, 170-173).




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