Kurdistan : dans l'ombre de l'histoire

" Un jour, quelqu'un se mit à crier : "Venez, venez vite !" Alors nous sommes allés voir ce qui se passait. Quand nous sommes arrivés, l'homme venait d'allumer une radio qu'il écoutait très attentivement. C'était la première radio du village. Beaucoup de monde était là, rassemblé, quand nous entendîmes - chose incroyable - parler kurde à la radio ! Les gens se regardèrent un moment les uns les autres, puis se mirent à discuter dans tous les sens : "Il y a une radio kurde ! Ils parlent kurde !" C'était Radio-Erevan.

Les gens commencèrent à écouter Radio-Erevan. A cause de la propagande du gouvernement turc, beaucoup pensait qu'il était impossible d'écrire et de lire en kurde ou de l'entendre parler à la radio. Même mon père me demanda : "Comment est-il possible que quelque chose soit publiée en kurde ?" Je lui ai montré un article écrit en kurde et je le lui ai lu. Après il m'a cru."

Munzur Cem, écrivain kurde vivant en Suède, 1993.




"Le quatrième corps exhumé était celui de Hamabur Mohammad Hadj Saleh. Son père est vêtu en jamadani, il se tient droit. Le fils est étendu sur une planche, en état de décomposition, aux pieds du père. Le père dit : "Je n'ai pas de photo de moi avec mon fils, s'il vous plait, prenez une photo de nous ensemble."

M. Ghafoor.



Qazi Mohammad, président de la République de Mahabad, devant une carte du Kurdistan, 1946. Photo Archibald Roosevelt.


Exposition : Kurdistan, dans l'ombre de l'histoire. Hôtel de Ville de Paris, du 23 juin au 24 juillet.


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