Journal d'une exposition
29 Juin. Quatre jeunes Coréens, habillés comme pour une rude expédition dans Paris : vêtements de voyage, appareil photo, cameras, l'un d'eux a même accroché deux tasses en fer à sa ceinture, et de déplace avec un furieux bruit de gamelles. Il me montre un plan d'Orsay, essaie de m'expliquer quelque chose, tout ce que je constate c'est le coréen sonne un peu comme le turc. En désespoir de cause, il prend quatre brochures de l'Institut et commence la visite.
Quand ils ont fini, le cantinier revint vers moi avec deux plans, de Paris cette fois-ci, un en coréen un en français.Ils voudraient aller à la Conciergerie puis à Saint-Germain. Je leur trace l'itinéraire au stylo sur les deux plans. J'essaie de ne pas trop sourire ni rire car j'ai entendu que c'est un signe de fâcherie pour les Asiatiques. Comment diable fait-on alors comprendre à des Coréens qu'on les trouve sympathiques ? (si vous avez des tuyaux...)
Finalement, pour me remercier, le porteur de gamelle sort d'un de ses sacs une grosse boite blanche, comme une boite de pilules, et me montre l'étiquette : Sugar less gum. « Sugarless » il insiste beaucoup là-dessus, comme si je le soupçonnais de trimballer des matières nocives pour la santé des populations françaises sur lui. Et comme il voit que je suis pleinement rassurée, il m'en offre. j'accepte, et il part souriant (mais je ne crois pas qu'il était fâché). J'ai dans la bouche un goût de pomme verte.
(Kurdistan : dans l'ombre de l'histoire, Hôtel de Ville de Paris).
Quand ils ont fini, le cantinier revint vers moi avec deux plans, de Paris cette fois-ci, un en coréen un en français.Ils voudraient aller à la Conciergerie puis à Saint-Germain. Je leur trace l'itinéraire au stylo sur les deux plans. J'essaie de ne pas trop sourire ni rire car j'ai entendu que c'est un signe de fâcherie pour les Asiatiques. Comment diable fait-on alors comprendre à des Coréens qu'on les trouve sympathiques ? (si vous avez des tuyaux...)
Finalement, pour me remercier, le porteur de gamelle sort d'un de ses sacs une grosse boite blanche, comme une boite de pilules, et me montre l'étiquette : Sugar less gum. « Sugarless » il insiste beaucoup là-dessus, comme si je le soupçonnais de trimballer des matières nocives pour la santé des populations françaises sur lui. Et comme il voit que je suis pleinement rassurée, il m'en offre. j'accepte, et il part souriant (mais je ne crois pas qu'il était fâché). J'ai dans la bouche un goût de pomme verte.
(Kurdistan : dans l'ombre de l'histoire, Hôtel de Ville de Paris).
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