Le 29 juillet 1191, Chihab al-dîn Yahya Sohrawardî "al-Maqtûl" c'est-à-dire l"'exécuté" était assassiné pour hérésie dans la citadelle d'Alep, sur ordre du sultan Salah al-dîn Ayyûb, notre Saladin.

Sohrawardî était né en 1155 dans le Jibal ou l'ancienne Médie, peuplée de nombreux Kurdes et Lours, mais qu'il soit de sang kurde ou non n'a pas grande importance, tant il fut présent, de toute façon, dans le monde de la Djezireh (Haute-Mésopotamie) médiévale. Après avoir étudié à Maragha, en Azerbaydjan, et à Ispahan, il se rendit à Kharput (act. Turquie), ou il dédié un de ses ouvrages à l'émir seljoukide Imad al-dîn, puis à Alep où il bénéficia de la protection du fils de Saldadin, avant d'être emprisonné et exécuté sur ordre du sultan ayyubide. On le voit, son histoire personnelle embrasse les mondes mésopotamien, iranien, anatolien. Il fut aussi en contact avec les zones d'influence chrétienne, sabéenne, et son oeuvre, à portée universelle, tente de renouer via l'islam avec la sagesse de "l'ancienne Perse". Il est le fondateur de ce que l'on appelle les "ishraqiyûn" ou la philosophie de la lumière, ou de l'Orient lumineux.

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