Les murmures kurdes contre l'occupation américaine. Quelques échos commencent à se faire entendre, sur les "bavures" inévitables d'une armée peu entraînée à pratiquer le maintien de l'ordre dans une population civile. A vrai dire, c'est le problème de toutes les armées quand elles doivent assurer précisément ce maintien de l'ordre, qui est plus une tâche policière, en le couplant avec une défense contre des attaques sporadiques mais très usantes psychologiquement. Dans ce cas, le harcèlement auquel font face les soldats américains est moins une tactique de guérilla qu'une tactique "terroriste" - au sens où on l'entendait avant le 11 septembre, c'est-à-dire des actions plus spectaculaires que meurtrières en nombre, mais qui amènent les cibles de ces attaques à riposter, faisant ce qu'on appelle en langage militaire contemporain des "dégâts collatéraux" et qui ne sont, en langage policier, que des bavures. Mais ces dérapages amènent la population qui les subit à développer en retour une suspicion et une hostilité qu'elle n'avait pas au départ. D'où un accroissement de tension; d'où une augmentation des risques de bavures, et ainsi de suite.

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