"That is law." (Stannis Baratheon )

9 officiers de l'armée turque se sont fait virer pour : 

- Abus sexuel
- Violation de l'article 301 du code pénal qui condamne les 'insultes à la turcité'.

Ont-ils enfilé par le fondement des recrues sans défense ? Ont-il salué le drapeau arménien ? yok yok yok, rien de tout cela, rapporte Hürriyet… 

Ils se sont juste montrés un peu trop enthousiastes envers la série Game of Thrones, adaptation à succès de la saga A Song of Ice and Fire, de R. R. Martin, au point de la projeter aux élèves de l'Académie militaire Maltepe d'Izmir en cours de langues étrangères (on ne sait si, en plus de l'anglais, les élèves étaient censés s'initier à l'andalish, au haut valyrian, au bravos ou au dothraki). Toujours est-il qu'après avoir fait étudier la série durant dix semaines, les officiers ont été dénoncés par lettre anonyme à l'administration de l'académie, en raison des "scènes de sexe perverses et corruptrices" projetées, en plus de celles qui dépeignaient les Turcs comme une "tribu barbare avec des rituels religieux pervers". 


Exemple de rituel religieux barbare, pervers et anti-végétarien, en plus. 


Le nom de la tribu incriminée n'est pas précisé mais il n'est pas très difficile de chercher l'objet de l'outrage au-delà des mers et non par-delà le Mur…

De plus, la série encouragerait la consommation d'alcool. Là, il est difficile d'identifier un peuple  en particulier, vu qu'e rien qu'à Port-Réal, il y a concours pour vider les coupes, mais il est facile de démontrer à la police des mœurs qu'il s'agit en fait d'une dénonciation des méfaits de la boisson, si l'on a bien suivi les mésaventures du roi Robert.


"Comment ça, je bois trop ? C'est Cersei qui balance ?"


"T'inquiète, je crois que c'est moi qu'on vise."


Quoi qu'il en soit une équipe d'instructeurs s'est sentie obligée de regarder la série afin de déterminer si les mœurs sexuels des Dothrakis et le vin en tonneau de Westeros offensaient la turcité et les bonnes mœurs. Leur conclusion fut sans appel : Oui, entre le Mur, les Îles de Fer et Essos, ils boivent et baisent dans tous les sens (même la Garde de Nuit, n'est-ce pas, Jon ?)…

"Le spectacle en question peut nuire à des individus en évolution d'une façon qui sera extrêmement difficile d'amender dans le futur."

Et là, on se dit que les Kurdes ont eu chaud, quand même : Jusqu'ici, l'armée turque et les jandarma n'étaient les auteurs d'aucun viols ni actes de torture ou de barbarie dans le 'Sud-Est'. Pour un peu que les équipes pédagogiques ne soient pas intervenues, on formait des soldats auprès desquels Joffrey ferait figure de bienfaiteur de l'humanité, des troupes capables de mener une 'sale guerre au Kurdistan', tiens, un truc jamais vu dans ces confins…

Enfin, la commission a conclu que si la série ne nommait jamais expressément les Turcs cela était clairement compréhensible par les spectateurs.


Crypto-Turc aisément détectable


"La projection de ce spectacle pourrait décourager les étudiants dans leurs activités, et affaiblir leurs sentiments patriotiques."

"Nan, j'veux toujours pas me battre."


Mais le procureur militaire a rejeté ces accusations (les procureurs militaires rejettent plus volontiers les accusations d'anti-turcité quand il s'agit d'officiers turcs que quand il est question d'éditeurs ou de membres du BDP), alléguant que la série n'est interdite qu'aux moins de 13 ans, et non aux futurs héros de la patrie qui ont entre 16 et 19 ans. Malgré cela, sans doute pour étouffer l'affaire, les officiers accusés ont été envoyés dans la Garde de Nuit mutés ça et là aux quatre coins du pays.


Les bons esprits ne se décourageant pas de sitôt, une seconde lettre anonyme a accusé les mêmes officiers (plus 5 autres) d'avoir insulté leurs supérieurs (comment on dit 'connard' en dohtraki ?). Une enquête a été de nouveau lancée.

Finalement le ministre de la Défense a décidé d'annuler l'abandon des charges et les 9 propagandistes sont de nouveau poursuivis, dans le cadre de deux enquêtes distinctes. Leur avocat prétend que les étudiants ont été obligés de signer de fausses accusations, dont le meilleur élève parmi eux, Mustafa Küçük, qui s'est fait virer ensuite (apparemment il n'a pas retenu des déboires de Sansa qu'il ne faut jamais porter de faux témoignages en attendant reconnaissance et considération des autorités). 


"Franchement, plus niais que moi, j'aurais pas cru ça possible."


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