Mort d'un terroriste II
J'apprécie assez les papiers de Mehmet Ali Birand dans le Turkish Daily News. Je ne pense pas qu'il soit pro-kurde, au contraire, et peut-être est-ce mieux, car il est ce dont les Kurdes ont besoin : un adversaire INTELLIGENT, capaable de voir son propre intérêt et donc capable de négocier (et c'est mieux mieux qu'un stupide allié, je pense).
La route de l'UE passe par Mardin
Ahmet Kaymaz était âgé de 30 ans. C'était un chauffeur de camion de Mardin, dans la zone de Kiziltepe. Il était connu comme membre du Parti de la démocratie du peuple (DEHAP). Des membres de sa famille avaient été incités à devenir gardiens de village, mais ils avaient refusé.
Alors là j'explique pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un gardien de village : un milicien enrôlé, volontairement ou par force (et souvent par force) pour traquer et tuer la guérilla et ses sympathisant, la vieille tactique : faire tuer des Kurdes par des Kurdes. Refuser de devenir un gardien de village peut vous exposer à quelques ennuis, comme on le voit.
Son fils, Ugur Kaymaz, avait 12 ans. C'était un élève de primaire, un bon élève avec de bonnes notes, selon son instituteur.La semaine dernière, lors d'une opération de police, Ahmet etUgur Kaymaz ont été tués. On a extrait treize balles du corps d'Ugur. Neuf de ces balles ont été tirées à 50 centimètres du corps et dans le dos.
13 balles, c'est déjà beaucoup pour une "erreur". Mais tirées à 50 cm du corps et dans le dos, difficile d'évoquer la légitime défense, quand même.
On a trouvé un pistolet près d' Ugur. Mais selon son professeur, Ugur était bien trop jeune pour porter sur lui une telle arme
(plus de 3 kilos la kalach, un peu lourd pour un gosse quand même).
Le gouverneur de Mardin a annoncé que deux individus étaient morts dans une fusillade. Ugur, qui portait des "pantoufles"... y aurait pris part. C'est donc la version du gouverneur. Mais la mère d'Ugur prétend que la dernière vision qu'elle a eu de son fils c'est celle d'un officier de la Sécurité le pied sur le cou de son fils. L'instituteur d'Ugur, accouru sur les lieux après avoir entendu les coups de feu, confirme ses dires.
Maintenant il est temps d'écouter votre conscience. Il est temps de passer au crible les rapports, de découvrir la vérité et de prouver que cela n'a pas été un assassinat. Nous sommes en train de parler d'un garçon de 12 ans, tué devant sa maison, alors qu'il disait au revoir à son père qui partait pour un autre trajet en camion. Nous parlons d'un père qui devait rester hors de chez lui pendant des mois pour joindre les deux bouts.
La vérité doit être faite. Personne ne doit être soustrait ou protégé de la justice. L'ensemble des lois que nous appelons les critères de Copenhague sont un choix de vie. En bref, ça s'appelle la démocratie. La démocratie est un régime qui doit s'appliquer à tous dans ce pays. Le gouvernement est confronté à un test de sincerité. Le moyen de prouver que la démocratie a réellement été instaurée en Turquie réside dans les efforts nécessaires pour enquêter sur le meurtre des Kaymaz. La route vers l'UE ne passe pas par Bruxelles mais par Kiziltepe, à Mardin.
Mehmet Ali Birand.
La route de l'UE passe par Mardin
Ahmet Kaymaz était âgé de 30 ans. C'était un chauffeur de camion de Mardin, dans la zone de Kiziltepe. Il était connu comme membre du Parti de la démocratie du peuple (DEHAP). Des membres de sa famille avaient été incités à devenir gardiens de village, mais ils avaient refusé.
Alors là j'explique pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un gardien de village : un milicien enrôlé, volontairement ou par force (et souvent par force) pour traquer et tuer la guérilla et ses sympathisant, la vieille tactique : faire tuer des Kurdes par des Kurdes. Refuser de devenir un gardien de village peut vous exposer à quelques ennuis, comme on le voit.
Son fils, Ugur Kaymaz, avait 12 ans. C'était un élève de primaire, un bon élève avec de bonnes notes, selon son instituteur.La semaine dernière, lors d'une opération de police, Ahmet etUgur Kaymaz ont été tués. On a extrait treize balles du corps d'Ugur. Neuf de ces balles ont été tirées à 50 centimètres du corps et dans le dos.
13 balles, c'est déjà beaucoup pour une "erreur". Mais tirées à 50 cm du corps et dans le dos, difficile d'évoquer la légitime défense, quand même.
On a trouvé un pistolet près d' Ugur. Mais selon son professeur, Ugur était bien trop jeune pour porter sur lui une telle arme
(plus de 3 kilos la kalach, un peu lourd pour un gosse quand même).
Le gouverneur de Mardin a annoncé que deux individus étaient morts dans une fusillade. Ugur, qui portait des "pantoufles"... y aurait pris part. C'est donc la version du gouverneur. Mais la mère d'Ugur prétend que la dernière vision qu'elle a eu de son fils c'est celle d'un officier de la Sécurité le pied sur le cou de son fils. L'instituteur d'Ugur, accouru sur les lieux après avoir entendu les coups de feu, confirme ses dires.
Maintenant il est temps d'écouter votre conscience. Il est temps de passer au crible les rapports, de découvrir la vérité et de prouver que cela n'a pas été un assassinat. Nous sommes en train de parler d'un garçon de 12 ans, tué devant sa maison, alors qu'il disait au revoir à son père qui partait pour un autre trajet en camion. Nous parlons d'un père qui devait rester hors de chez lui pendant des mois pour joindre les deux bouts.
La vérité doit être faite. Personne ne doit être soustrait ou protégé de la justice. L'ensemble des lois que nous appelons les critères de Copenhague sont un choix de vie. En bref, ça s'appelle la démocratie. La démocratie est un régime qui doit s'appliquer à tous dans ce pays. Le gouvernement est confronté à un test de sincerité. Le moyen de prouver que la démocratie a réellement été instaurée en Turquie réside dans les efforts nécessaires pour enquêter sur le meurtre des Kaymaz. La route vers l'UE ne passe pas par Bruxelles mais par Kiziltepe, à Mardin.
Mehmet Ali Birand.
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