Shahram Nazeri : "Je suis un enfant kurde, je ne sais pas le persan" et "Kurdistan, si tu n'es pas…"

Je suis un enfant kurde, je ne sais pas le persan, 

je suis de Kermanshan et je ne sais pas le persan.



C'est pour avoir interprété cette chanson,lors d'un concert à Kermanshan (Kurdistan d'Iran), sa ville natale, que Shahram Nazeri fait  maintenant face à de rudes attaques de la part de media iraniens,  dans la veine islamo-nationaliste, et passe pour un  'séparatiste'. Raja News a ainsi dénoncé le caractère 'ethnique anti-persan' et 'honteux' de sa prestation.

Auparavant, cette chanson a été chantée avant lui par un autre chanteur kurde, de Sine, celui-ci, Naser Razazi, mais celui-ci l'a fait de Suède et maintenant du Kurdistan d'Irak, et cela n'a pas alarmé autant la presse des Pasdaran.






Cette fois, il s'agit d'un chanteur dont la célébrité dans tout l'Iran et l'envergure internationale vont bien au-delà du seul public kurde. De plus, comme si cela ne lui suffisait pas, décidément en verve patriotique sur le mode Ala rengîn, il a entonné, lors du même concert :



'Kurdistan, si tu n'es pas, que m'importe la couronne d'un roi ?'






Le plus drôle est que ce Kermanshahi, qui a enregistré de magnifiques albums kurde et goranî, comme Heyranî, ou le Shahanameh kordî (Avaz-e Asatir), est aussi un des plus grands interprètes de poésie persane, qui voue une dévotion à Rûmî (mais justement parce qu'il est kurde, dit-il). Il est donc plaisant de l'entendre chanter  'je ne sais pas le persan', lui qui est précisément un de ses maestros.

Mais même hors d'Iran et du Kurdistan, il y a toujours, parmi son public persan ou occidental, quelques Kurdes pour réclamer une chanson 'natale', ce à quoi il se prête volontiers, et avec un bon sourire, je puis en témoigner.

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