ERBIL : REFORME DE L’EDUCATION AU KURDISTAN D’IRAK
Pour l’année scolaire à venir, la Région du Kurdistan d’Irak s’est attelée à la réforme de son système éducatif, afin d’améliorer le niveau de son enseignement. Les programmes introduisent ainsi l’apprentissage de la langue anglaise dans les classes primaires et font une place plus grande aux activités d’éveil et de réflexion personnelle, alors que les pratiques scolaires, dans la plupart des pays du Moyen-Orient, sont essentiellement basées sur l’apprentissage par coeur, sans esprit critique.
Hero Talabani, l’épouse du président d’Irak, a expliqué que ce besoin de réforme dans l’enseignement se faisait sentir dans la Région du Kurdistan, comme pour le reste de l’Irak. Les problèmes majeurs dans ce domaine sont avant tout le manque d’écoles dans un pays qui compte une population majoritairement en âge scolaire, ainsi que des programmes aux contenus obsolètes, qui ne répondent plus aux besoins éducatifs du 21ème siècle.
Autre difficulté dans l’apprentissage des élèves, le système de rotation entre classes du matin et classse de l’après-midi, qui, selon elle, ne permet pas aux élèves d’assimiler assez de connaissances avec seulement trois heures et demi de cours réel dans une journée. Mais ces ces rotations permettent de pallier au nombre insuffisant d’établissements, bien que la Région kurde s’attache activement à combler ce retard. Ainsi, Hero Talabani explique que depuis 2003, soit depuis la chute du régime de Saddam Hussein, il s’est construit plus d’écoles au Kurdistan qu’entre 1958 et 2003 dans cette même région.
Le ministre de l’Education du GRK, le Dr. Dilshad Mohammad, est un actif partisan de ces réformes et a entrepris, à la fin du mois, une tournée dans divers pays européens, où il a rencontré des « experts » sur la question de l'enseignement, en Autriche, en Allemagne, et aussi auprès de l'ONU. Le Dr Abdulrahman a résumé ainsi ses impressions, après ces divers entretiens et consultations : « Nous avons beaucoup en commun avec les pays européens que nous avons visités, c'est une première chose. Cela inclut le défi lancé par les nouvelles technologies et leur implantation réussie dans les écoles, mais aussi un équilibre approprié entre un enseignement académique et professionnel, afin de créer une main d'oeuvre qualifiée. Mais beaucoup d'experts ont aussi souligné le contraste offert par les défis et les opportunités au Kurdistan, qui a une si forte population scolaire, en comparaison avec le défi en Europe de faire face à une population de plus en plus vieillissante. »
A Genève, au bureau international de l'éducation de l'UNESCO, le ministre kurde a participé, avec des représentants du ministre irakien de l'Education et le directeur du bureau irakien de l'UNESCO, Mohammed Djelid, à une rencontre ayant pour objet un nouveau programme éducatif pour tout l'Irak et avec des aménagements spécifiques pour la Région du Kurdistan.
L’UNESCO est déjà impliqué en Irak, dans un projet de 5 millions de $ US, pour une refonte générale des programmes scolaires irakiens, et encourage d’autres régions irakiennes à suivre l’exemple de la Région du Kurdistan en anticipant les réformes. En 2007, l’organisation a ouvert un bureau à Erbil, à la demande du gouvernement kurde. Les aides dispensées par l’UNESCO concernent aussi bien la formation des professeurs que des campagnes de prévention sanitaire et d’information, par exemple pour lutter contre les épidémies de choléra. C’est pourquoi l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé sont aussi actifs dans le domaine de l’éducation, que ce soit dans les écoles primaires ou secondaires, avec un projet d’information et de prévention du choléra, lancé depuis octobre 2007 dans les villes du GRK, Erbil, Sulaïmanieh, Dohuk, tout comme à Bagdad, Basra et d’autres gouvernorats irakiens.
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