Soutenance de thèse : La Question du Kurdistan irakien 1991-2005


Le mardi 10 janvier 2005, à Paris I Sorbonne a eu lieu la soutenance de thèse en science politique de Saywan Barzani sur La Question du Kurdistan irakien 1991-2005, avec Charles Zorgbib pour directeur de thèse. Les deux rapporteurs étaient Joyce Blau et Roger Tebib. Le jury était également composé de Gérard Chaliand et Bernard Dorin, et Michel Lesage le présidait.


(En attendant que ça commence, on peut voir Bernard Dorin au fond, en train de dessiner une carte comme à son habitude, c'est même à ça que je l'ai reconnu de si loin et de dos...)


Saywan Barzani expose le sujet de sa thèse et son argumentaire :

Cette thèse est la continuité de son mémoire de DEA : La Stratégie des institutions politiques du Kurdistan irakien. C'est donc la reprise et la poursuite de son analyse d'une période d'exception pour les 2 pays, l'Irak et le pays kurde. La situation d'autonomie de facto qui fut instaurée au Kurdistan après 1991 et la Guerre du Golfe, qui est pour les Kurdes une période d'opportunité, résulte d'un concours de circonstances. La période qui va donc de 1991 à nos jours est une période d'exception, inédite dans l'histoire kurde et même au regard du droit itnernational. Car cette "aubaine" politique n'a d'existence que "dans la réalité", mais le Kurdistan reste sans statut juridique, ni mandat ni protectorat... et ce n'est pourtant plus, dans les faits, une partie de l'Irak.

Ce sont aussi des années riches en événements parfois tragiques, toujours difficiles, mais qui paradoxalement vont contribuer à affermir la position du gouvernement kurde. Or cette période a été jusqu'ici peu évoquée et étudiée pour elle-même. On l'incluait jusqu'ici dans la Question kurde en général, ou à la périphérie de la question irakienne. Saywan barzani ajoute que bien sûr, son intérêt et son engagement personnels dans la cause kurde sont à l'origine de sa motivation pour ce sujet, mais qu'il était conscient que cela constituait aussi un écueuil possible, dans sa façon de le traiter.

Concernant la méthodologie de cette recherche, elle était caractérisée par un manque de sources,. Il a eu donc recours à la presse locale et internationale en plus d'une liste d'ouvrages, mais aussi a dû se déplacer en tant qu'observateur et enquêteur sur le terrain, et a eu des entretiens avec les acteurs de cette période, malgré les difficultés liées à un climat de guerre et aussi au fait que beaucoup de négociations étaient tenues secrètes. Les limites de cette recherche vient donc du manque de sources écrites ou des archives encore inaccessibles pour diverses raisons. Il fallait donc dépendre des sources orales, et donc de la sincérité ou de la bonne volonté de parler des acteurs interrogés.

La thèse commence d'abord par remonter aux origines de la cause kurde et à la création contestée de l'Irak en 1920, par les Britanniques. Cette introduction lui semblait essentielle pour faire comprendre la situation de 1991, et le fait que la population du Kurdistan a toujours revendiqué une certaine autonomie de gouvernement, avec un besoin d'institutions et de reconnaissance politiques.

Or la zone de sécurité instaurée dans une partie des régions kurdes après la Guerre du Golfe n'a aucune définition juridique. D'un point de vue géographie, elle correspond même pas au peuplement kurde, qui va bien au-delà de la zone, ni même au 36° parallèle.

A l'intérieur des régions kurdes libérées, règne un bipartisme "forcé" entre le PDK et l'UPK. Une bonne partie de la thèse détaille les causes et le déroulement de ce conflit inter-kurde. Selon Saywan Barzani, plus que des causes intrinsèques à la société kurde, il s'est agit d'abord d'un conflit entre l'Iran, la Turquie et l'Irak, qui ont pris le Kurdistan pour terrain, les trois Etats essayant de maintenir l'équilibre des mouvements kurdes, aucun des deux ne devant trop l'emporter sur l'autre. Mais paradoxalement, cette guerre a eu des effets bénéfiques. En effet, les pays frontaliers belligérants ont pris économiquement en charge le pays kurde, qui était alors sous un embargo trois fois plus sévère que celui imposé à l'Irak. Ce soutien a permis au Kurdistan, même en plein conflit, de consolider et mettre en place ses institutions.

En 2003, les Américains reviennent en Irak et renversent, cette fois-ci, le régime baathiste. D'une situation de survie, les Kurdes passent maintenant à une stratégie de consolidation des acquis. L'étape la plus récente est l'unification du gouvernement kurde, jusqu'ici séparé entre le PDK et l'UPK, qui date de quelques jours.






Joyce Blau, premier rapporteur :

" Je voudrais d'abord féliciter le candidat au nom de toute l'assemblée, pour le courage qu'il a eu de mener à bien sa thèse, en parallèle à ses fonctions de représentant du mouvement national kurde en France. De plus, il y a à peine 10 ans, Saywan ne parlait pas le français et il écrit maintenant dans une langue châtiée. C'est donc un grand bonheur de le voir soutenir sa thèse dans ce lieu prestigieux.

Je vais maintenant parler des atouts du chercheur : Saywan appartient à une famille des plus prestigieuses parmi les notables kurdes. Il est de la région de Barzan, un centre soufi, un centre d'études et de réflexion. Je voudrais dire au passage que la Longue Marche de Barzani vers l'URSS après la chute de Mahabad, cette marche à travers les montagnes, en zigzag, avec des milliers de peshmergas, est au programme des cours de l'école militaire en France.

L'histoire de sa famille est liée à l'histoire nationale kurde, et lui-même, sa propre histoire, s'inscrit dans l'histoire du Kurdistan. Il est né à la frontière iranienne, dans le QG du mouvement national kurde. Quelques mois avant sa naissance en septembre 71, son grand-père, Mustafa Barzani, survit miraculeusement à une tentative d'assassinat : des mollahs, sans doute manipulés à leur insu par les services de Saddam, lui apportent en cadeau des corans. Ils portent sur eux des ceintures d'explosifs qui sautent dans le salon où les reçoit Mustafa Barzani.

En 1975, après l'effondrement de la révolte kurde, Saywan a trois ans, sa famille part en exil en Iran, au Kurdistan d'Iran, comme des milliers de réfugiés. Il va à l'école persane, puisque l'enseignement du kurde n'est pas permis. Puis Saber, son père, responsable des blessés et des malades, doit revenir en Irak où il vit en résidence surveillée. Saywan va alors à l'école arabe.

Dans les années 80, c'est la répression, l'Anfal. Saywan Barzani survit miraculeusement alors que son père et ses oncles, ses cousins, sont massacrés. En 1991, il est à l'université de Salaheddin et en 1994, il obtient une bourse de l'institut kurde pour étudier le droit en France. Il passe son DEUG à Orléans, puis sa licence et sa maîtrise en sciences politiques et enfin son DEA à la Sorbonne.

A son arrivée à Paris, il est nommé représentant du PDK puis à la tête du bureau de représentation du GRK en France. Là ses contacts et ses activités politiques vont lui servir pour sa thèse. Il parle l'arabe, le persan, le kurde le français, ce qui lui donne un accès à des multiples sources.

La grande aventure racontée dans sa thèse commence en 1991, à la fin de la Guerre du Golfe, alors que le Baath de désarme pas, avec l'écrasement de l'insurrection chiite et l'exode kurde. Il faut un grand mouvement dans l'opinion publique, initiée par Bernard Kouchner pour déclencher finalement l'opération Provide Comfort.

Dans le même temps, Baghdad se retire brusquement des régions kurdes, et les dirigeants du Kurdistan prennent en main, du jour au lendemain, une région grande comme la Suisse, très éprouvée par la guerre et les bombardements chimiques, dans un environnement hostile, avec une communauté internationale indifférente. Comme le dit Saywan Barzani : "A cette époque, le Kurdistan ressemblait à une réserve animale. Ce n'était comparable à aucune expérience vécue."

La thèse est donc une description passionnante montrant comment les dirigeants kurdes ont eu à faire face à ce problème. Elle analyse aussi les problèmes posés par le manque de statut clair et reconnu de la région. Quelle forme juridique fallait-il évoquer pour la nouvelle entité politique kurde ? Enfin, sa conclusion est que cette situation a été finalement un atout pour les Kurdes. Car les deux puissances régionales, la Turquie et l'Iran, ont alors cessé de s'unir pour combattre les Kurdes, en appuyant chacune une des deux partis, ce qui a permis la pérennisation du Kurdistan, au lieu qu'elles s'unissent pour le détruire comme cela avait souvent été le cas.




Roger Tebib, second rapporteur :

" Je veux moi aussi féliciter très fort le candidat pour sa thèse, menée avec beaucoup d'intelligence et de passion. mais à côté de ces félicitations, je suis attristé de ce qui est fait (et surtout pas fait !) pour le Kurdistan, et qu'un pays de 25 millions d'habitants et d'une si haute culture reste sans Etat, ni connu ni reconnu internationalement. Au plan international, ces discutailles depuis 1920, sur le Kurdistan sont d'une hypocrisie lamentable, alors que tout le monde parle de minorités, que des pays avec très peu d'habitants ont un siège à l'ONU et pas les Kurdes, qui sont 25 millions !"

Il y a aussi le problème de la culture ignorée du Kurdistan. Ainsi Saladin, ce Kurde, dont l'origine est occultée ou laissée de côté. Quand on parle du Kurdistan ici, quand j'en parle à mes collègues, ils ne pensent qu'au PKK, c'est-à-dire à un mouvement terroriste. Il faudrait quand même changer le point de vue et les connaissances historiques.

Je voudrais donner comme conseils, pour des recherches ultérieures, d'analyser ce que fait (c'est-àdire rien !) le Conseil de Sécurité de l'ONU depuis Provide Comfort, et d' approfondir les actions du PDK pour un nationalisme libéral. Car c'est vraiment le parti qui peut et fait quelque chose pour le Kurdistan. En ce qui concerne les conflits régionaux, j'aurais souhaité aussi que soit approfondi le rôle des services irakiens qui infiltraient le Kurdistan, ainsi que le rapport des humanitaires avec la Question kurde.


Gérard Chaliand :

"Vous avez fait un travail remarquable, avec cette thèse rigoureuse, pas du tout manichéenne, contrairement à la plupart des thèses sur le Moyen-Orient, où tout est souvent présenté en blanc et noir. La thèse est claire, aussi peu partisane que possible, bien sûr on n'a pas le sentiment que vous êtes membre de l'UPK *rires*, mais c'est intellectuellement honnête.

Le cas des Kurdes est intéressant, car il montre bien qu'il n'y a pas de justice dans les relations internationales. A la fin de l'Empire ottoman, les Kurdes ont été désavantagés par leur retard historique face à deux groupes, les Persans et les Turcs, disposant d'une longue tradition étatique et historique. Les Kurdes à l'époque, contrairement à Mustafa Kemal, n'ont pas eu la conscience claire du passage aux Etats-nations.

Depuis que je me suis intéressé aux Kurdes en 1959, je les ai toujours connus dans l'infortune. Et là vous étudiez le premier moment favorable pour les Kurdes dans le Moyen-Orient. Les choses se sont faites peu à peu, de façon myope, et les Kurdes ont su en tirer le meilleur parti. Vous dites que sans que ce soit choisi, la rivalité interne a pu permettre aux partis de survivre. C'est une hypothèse intéressante, un point de vue de stratège.

Sur l'Autorité temporaire et l'administration de Paul Bremer, j'aurais souhaité peut-être une plus grande insistance sur les effets néfastes qu'a eu la dissolution de l'armée irakienne et sur l'erreur politique qu'a coûté cette marginalisation absolue des sunnites.


Réponse de Saywan Barzani :

"J'étais pour la dissolution de cette armée corrompue et dirigée par une minorité sunnite (comme on l'a vu aux élections, les sunnites sont une minorité en Irak). Si l'on maintenant l'armée irakienne, il y avait aussi le problème du service militaire auquel les Kurdes ne pouvaient accepter de se rendre. Pour le sort des hommes démobilisés, c'était une armée d'appelés donc le salaire des soldats ne se posait pas, mais il est vrai qu'on aurait dû trouver une solution pour les officiers, qui se sont retrouvés sans ressources.

Le problème est aussi que les Américains n'ont pas détruit les structures du Parti Baath. Ils se sont concentrés sur seulement 55 hauts dirigeants, alors qu'il y a des milliers de criminels dans la nature. Les réseaux baathistes ont pu ainsi se reconstituer en quelques mois.

Quant à la marginalisation des sunnites, depuis les élections, ils ont au parlement autant de sièges au parlement que les Kurdes à présent."


Bernard Dorin :

" Je vous adresse également mes félicitations, pour la grosse masse de documents et de recherches que comporte votre thèse. Je suis aussi frappé par son effort d'objectivité, très remarquable, auquel je ne m'attendais pas. On n'y montre pas "le gentil PDK contre le méchant UPK".

2 questions de fond : D'abord Kirkuk. J'aurais aimé une carte des débouchés de son pétrole. Kirkuk est un point essentiel pour l'avenir kurde, surtout pour son avenir économique. Or son oléoduc passe par le sud de la Turquie jusqu'à la mer et le port turc de Ceyhan qui doit recevoir l'oléoduc et le gazoduc de Baku-Tiflis.



Si en 2007 cette question, la question de Kirkuk, est réglée dans un sens favorable pour les Kurdes, ce sera une très bonne chose.

Sur le paradoxe de "la guerre civile" qui a été un atout : je l'accepte en partie, mais je crois tout de même que la guerre a eu des effets plus négatifs que positifs. Les peshmergas se sont battus entre eux, il y a eu des milliers de morts, les populations ont été blessées, endeuillées en plus du mal que cela a fait aux Kurdes sur le plan international et dans l'opinion politique.

Mais c'est une constante dans l'histoire des groupes kurdes. Peut-être aurait-il fallu montrer que quand les Kurdes se révoltent contre un Etat, ils se tournent naturellement vers l'Etat voisin (ainsi le Shah d'Iran soutenant Mustafa Barzani en 1975 et les PDK-Iran soutenu par Saddam Hussein). Je pense à ce proverbe kurde de mon ami Bedir Khan : "Quand un homme se noie, il se raccroche à n'importe quoi sur la rive, serait-ce un serpent".

Maintenant les cartes : celle de l'encyclopédie britannique... montre qu'il y a des Kurdes en dehors du Kurdistan, mais elle est un peu sommaire.


La meilleure sur le peuplement kurde est celle de l'atlas soviétique. Parce que les Britanniques n'étaient pas innocents en traçant cette carte, alors que les Soviétiques montraient plus de détails sur la popualtion au Kurdistan, ainsi que les autres minorités.

En octobre 2005, j'étais invité par Massud Barzani. J'étais avec l'ancien ministre des affaires étrangères du Québec, chez Nêçirvan Barzani. Massoud Barzani a dit : "Nous n'accepterons pas une situation moindre que celle que nous avons aujourd'hui." Or j'ai constaté sur place une indépendance de fait : Je n'ai pas vu un drapeau irakien, je n'ai pas entendu un coup de feu.

Je me suis recueilli sur la tombe de Mustafa dans le village de Barzan, qui a été détruit et reconstruit. C'était une tombe toute simple, avec 2 stèles. Il avait l'air de veiller sur son village comme sur son peuple."




Réponse de Saywan Barzani :

"Je sais que le terme "atouts" pour la guerre civile peut sembler choquant, mais elle a permis effectivement de surmonter l'embargo car les belligérants voisins soutenaient leur sphère d'influence, dans ce qui fut presque un conflit Turco-Iranien au Kurdistan. Leurs armées se sont même directement affrontées au Kurdistan, en 1997. Il ne faut pas oublier que l'embargo était plus dur pour le Kurdistan que pour l'Irak, et que le Kurdistan était alors rasé à 95%. Dès que courait la rumeur qu'un des pays, l'Iran ou la Turquie allait fermer sa frontière à l'importation des denrées, celles-ci augmentaient en un jour de 200 à 300%. Cette guerre turco-iranienne a permis que la Turquie ouvre ses frontières, et permette la circulation des marchandises comme des personnes."


Charles Zorgbibe, directeur de recherche :

"Je salue la maturité du chercheur, qui en plus écrit dans une langue claire, élégante. Je salue aussi l'objectivité de sa thèse.

Une seule petite réserve : bien sûr, c'est une thèse de science politique et non juridique, mais j'aurais aimé que soient creusés davantage les aspects juridiques de la situation évoquée.

En ce qui concerne la zone de sécurité, je pense que c'est l' application la plus importante du droit d'ingérence qui a été faite jusqu'ici. La résolution 688 est la seule résolution émanant du Conseil de sécurité à ce sujet et a donc une grande force juridique. Il ne faut pas oublier que depuis l'après-guerre froid, le Conseil de sécurité dit le droit international.

Vous dites que depuis 2003, "l'Irak n'existe plus en tant qu'Etat." Or non, au contraire, il faut noter la fascination des conseillers juridiques américains pour le précédent allemand. L'Allemagne n'a jamais été supprimée en tant qu'Etat en 1945, c'est seulement le gouvernement allemand. Ainsi la Résolution américaine sur l'Irak que l'ONU a adoptée est une imitation de l'occupation allemande dans son premier paragraphe alors que son 2° paragraphe est une imitation de l'occupation américaine en Corée.

Sur l'avenir : comment le voyez-vous ? Y aura-t-il une restructuration du Moyen-Orient avec une émergence étatique kurde ?



Michel Lesage, président du jury :

J'ai retrouvé toutes les qualités que j'avais vues chez le candidat quanbd j'ai dirigé son DEA. J'ai été impressionné par votre objectivité, l'abondante documentation, les annexes très utiles et intéressantes.

J'aimerais avoir plus de précisions sur la qualification juridique du phénomène Kurdistan. Ce n'est pas un Etat mais il en est proche. Il faudrait le comparer avec d'autres situations, Taiwan le Québec.

Et je souhaiterais aussi savoir votre vision de l'avenir ?


Réponse de Saywan Barzani :

"Juridiquement, il n'y avait pas de définition exacte : la zone kurde n'était ni un protectorat, ni mandat, cela n'avait rien à voir avec le Kosovo, ou l'Allemagne de l'est... C'était une réserve naturelle. Cette nation avait le droit de survivre, et c'est tout. La vérité était : "nous sommes indépendants mais il ne faut pas le dire."

Pour l''avenir : Les Américains veulent pour le moment sauvegarder l'unité de façade de l'Irak. Il règne un grand chaos sécuritaire chez les sunnites. Les chiites, eux, veulent un Etat fédéré, et là-dessus les Kurdes ont 15 ans d'avance sur le reste de la fédération irakienne. Un Irak fort et centralisé est impossible, même pour les douanes ou la police. Par exemple, aucun policier irakien, ou l'armée, n'a le droit de pénétrer au Kurdistan, alors que l'inverse est vrai, les Kurdes entrent en Irak, sous un autre uniforme ! Le Kurdistan, lui, aura sa propre armée. Chaque région fédérée gardera sans doute 90% de pouvoir, et en laissera 10% à Baghdad. Puisque le divorce nous est interdit, il y aura donc une séparation de corps et je pense que l'Irak restera sur les cartes en tant que pays, mais l'Irak sans la protection des Etats-Unis ne peut survivre, entre l'Iran et la Turquie. Et sous protection internationale, il n'y a pas d'indépendance possible. Comme le dit un proverbe, la main qu'on ne peut casser, il faut la baiser."

La thèse a reçu la mention très honorable avec félicitations à l'unanimité du jury.



Commentaires

  1. Anonyme5:19 PM

    Un thèse qui me semble passionnante au vu des réactions des personnes présentes. J'ai moi-même modestement effectué un travail d'analyse de cette crise (en binôme), en traitant quant à moi un peu plus le volet humanitaire.

    Au fait, êtes-vous Kurde? Vous avez l'air passionnée par le Kurdistan, mais je voulais savoir ce qui vous avait amenée à l'être..!

    Merci et bravo pour le blog!

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  2. Eh bien je suis kurdologue (et non Kurde) et traductrice de littérature kurde. Mon site principal est ici :

    www.kurdistanname.com

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