Dans Le Monde daté de demain, Danielle Mitterrand s'adresse à ses "chers amis kurdes d'Irak", en doutant du bien-fondé de la sincérité du soutien américain. Comme si les Kurdes avaient le choix !
"Quel engagement avez-vous obtenu de vos "protecteurs" anglo-américains" sur le futur statut de la région? "Vous estimez avoir une chance de vous débarrasser de la dictature sanguinaire de Saddam Hussein en accueillant à bras ouverts les 'libérateurs' américains". Mais "pouvez-vous faire confiance à un pays, les Etats-Unis, qui vous a trahis tragiquement deux fois, en 1975 et en 1991?" "A votre place, je me méfierais", conseille-t-elle. (Source AFP).
C'est gentil de jouer Madame-les-bons-conseils, mais jusqu'ici ce n'est pas le soutien délirant de la gauche française qui a pu rassurer aussi les Kurdes d'Irak. Depuis la création de la zone autonome, jamais les Kurdes n'ont pu obtenir une reconnaissance quelconque, ne serait-ce qu'une simple coopération dans le domaine de l'éducation, des visas accordés. Non, tout devait passer par Bagdad, par un souci de légalité bien frileux. Et la gauche n'a pas beaucoup plus bougé que la droite lors du génocide kurde. C'est à croire qu'il y a peu de partis politiques en France qui n'aient bénéficié de la "générosité irakienne".
Jusqu'ici, le seul mouvement politique kurde farouchement opposé à l'intervention américaine est le KADEK, pas par compassion envers les Irakiens mais bien par peur pour leurs propres bases (indigentes en Irak, mais l'Iran pourrait être la prochaine étape, alors...). Il serait d'ailleurs bien plus utile de protester pour la reculée des droits de l'Homme au Kurdistan de Turquie depuis le début de la guerre, mais en s'en prenant directement aux responsables : les Turcs.
Les Kurdes ne sont pas assez débiles (non non) pour ne pas se méfier. Le problème c'est que quand on a un seul allié, et de taille, ça ne sert à rien de traîner les pieds. Cette guerre se faisant avec ou sans eux, autant qu'ils en profitent. Le problème c'est qu'on ne va peut-être pas les laisser en profiter.
"Quel engagement avez-vous obtenu de vos "protecteurs" anglo-américains" sur le futur statut de la région? "Vous estimez avoir une chance de vous débarrasser de la dictature sanguinaire de Saddam Hussein en accueillant à bras ouverts les 'libérateurs' américains". Mais "pouvez-vous faire confiance à un pays, les Etats-Unis, qui vous a trahis tragiquement deux fois, en 1975 et en 1991?" "A votre place, je me méfierais", conseille-t-elle. (Source AFP).
C'est gentil de jouer Madame-les-bons-conseils, mais jusqu'ici ce n'est pas le soutien délirant de la gauche française qui a pu rassurer aussi les Kurdes d'Irak. Depuis la création de la zone autonome, jamais les Kurdes n'ont pu obtenir une reconnaissance quelconque, ne serait-ce qu'une simple coopération dans le domaine de l'éducation, des visas accordés. Non, tout devait passer par Bagdad, par un souci de légalité bien frileux. Et la gauche n'a pas beaucoup plus bougé que la droite lors du génocide kurde. C'est à croire qu'il y a peu de partis politiques en France qui n'aient bénéficié de la "générosité irakienne".
Jusqu'ici, le seul mouvement politique kurde farouchement opposé à l'intervention américaine est le KADEK, pas par compassion envers les Irakiens mais bien par peur pour leurs propres bases (indigentes en Irak, mais l'Iran pourrait être la prochaine étape, alors...). Il serait d'ailleurs bien plus utile de protester pour la reculée des droits de l'Homme au Kurdistan de Turquie depuis le début de la guerre, mais en s'en prenant directement aux responsables : les Turcs.
Les Kurdes ne sont pas assez débiles (non non) pour ne pas se méfier. Le problème c'est que quand on a un seul allié, et de taille, ça ne sert à rien de traîner les pieds. Cette guerre se faisant avec ou sans eux, autant qu'ils en profitent. Le problème c'est qu'on ne va peut-être pas les laisser en profiter.