Et ça vous étonne ?
Alors que la Turquie, le monde arabe, l'Iran, l'Europe, n'ont cessé de clamer depuis le début de la guerre, qu'il ne faut pas "démembrer l"Irak" et ce en surveillant d'un oeil sévère les Kurdes et la moindre de leurs vélléités d'autonomie-ou-fédéralisme-ou-indépendance (non faut pas le dire), comme prévu, le premier bloc à vouloir se détacher de ce conglomérat mal soudé qu'est "l'Irak", est celui des Chiites. Ni alliés objectifs de la Coalition, ni liés (c'est le moins qu'on puisse dire) à la grande "oumma arabo-musulmane" qui les a toujours persécutés, les Chiites, qui, soudain par la vertu de leur poids numérique se retrouvent majoritaires, commencent à vouloir jouer leur partition, c'est-à-dire imposer leur état musulman (avec leur conception de l'islam qui leur est propre) au nom bien sûr de ce principe : une voix = un vote et qui a la majorité détient le pouvoir. Inutile de chercher où ils l'ont appris, cela fait des décennies que le monde occidental cherche à leur donner l'exemple...
Bref, les Chiites risquent de jouer une carte personnelle à outrance, sans qu'ils soient nécessairement téléguidés par l'Iran comme on les en soupçonne toujours. Il ne s'agit pas du chiisme iranien, persan, leur ville sainte n'est pas Qum, et leur "sunna poétique" n'est pas le mevlevi de Rumi ni les quatrains de Hafez. Ce chiisme là est arabe, ses villes saintes sont Kerbelah, Najaf et les tombeaux des imams alides qui vécurent dans une semi-réclusion à Médine, La Mecque, sous les Omeyyades et même les Abassides. Et puis les Persans n'arrivent jamais à masquer assez longtemps le mépris qu'ils ont envers les "Arabes", ces Bédouins incultes qui ont osé les envahir et détruire l'empire du Roi des rois, à tel point qu'on se demande quelle idée a eu Allah de faire en sorte qu'Ali soit de sang mecquois, mais bon, Dieu est facétieux.
Est-ce que les Chiites veulent faire mainmise sur tout "l'Irak" ? Non. Les intérêts chiites ne se trouvent pas au Kurdistan, ni à Kirkouk, ni à Mossoul et si peu à Bagdad. Les Chiites peuvent former du jour au lendemain un état viable, sans avoir besoin de se lancer dans une guerre de montagne avec les Kurdes. Géographiquement, chaque camp a ses puits de pétrole, son économie, ses grandes villes. Aucun d'entre eux d'ailleurs ne se soucie de Bagdad, tant la capitale et son minuscule "Sunnistan" apparaît de plus en plus comme le QG de la Coalition, rien de plus, en attendant d'être le bastion d'une rancune arabo-sunnite qui peine à admettre qu'elle a perdu cette guerre.
Quant aux arabes sunnites du centre, le bon sens le plus élémentaire leur montrerait qu'ils ont eux aussi intérêt ? jouer la carte de l'égalité des statuts dans le fédéralisme. Mais voilà, avec un instinct des plus sûrs, ils risquent d'aller dans le mur : ne se résignant pas à admettre qu'ils ne sont plus que ce qu'ils ont toujours été au sein de "l'Irak", c'est-à-dire une minorité ethnico-religieuse, les Arabes sunnites du Centre rassemblent toutes leurs forces et leur "sursaut national" contre le fédéralisme à la kurde, refusant de voir que les trois-quarts des Arabes d'Irak ne sont pas sunnites, eux, et qu'ils ne semblent guère prêts à oublier les vieilles rancoeurs.
Et les Kurdes ? Eh bien qu'ils continuent à jouer la carte du fédéralisme et de la protection des minorités inquiètes de ce radicalisme rafidi (de l'arabe "qui refuse", et qui préféreront naturellement vivre avec les droits dont jouissent actuellement les chrétiens, les yézidis, les turco-chiites du Kurdistan. Après tout si le démembrement vient du Sud et que les Kurdes se retrouvent majoritaires dans ce qu'il reste de l'Irak, ils pourront toujours répondre aux Turcs qu'ils n'y sont pour rien. Et on voit mal les US forcer leurs alliés à vivre dans un état instaurant une loi islamique radicale et voulant voiler de la tête aux pieds toutes les femmes, qu'elles soient Kurdes, mandéennes ou chrétiennes : tout ce que la Coalition est censée combattre.
Alors que la Turquie, le monde arabe, l'Iran, l'Europe, n'ont cessé de clamer depuis le début de la guerre, qu'il ne faut pas "démembrer l"Irak" et ce en surveillant d'un oeil sévère les Kurdes et la moindre de leurs vélléités d'autonomie-ou-fédéralisme-ou-indépendance (non faut pas le dire), comme prévu, le premier bloc à vouloir se détacher de ce conglomérat mal soudé qu'est "l'Irak", est celui des Chiites. Ni alliés objectifs de la Coalition, ni liés (c'est le moins qu'on puisse dire) à la grande "oumma arabo-musulmane" qui les a toujours persécutés, les Chiites, qui, soudain par la vertu de leur poids numérique se retrouvent majoritaires, commencent à vouloir jouer leur partition, c'est-à-dire imposer leur état musulman (avec leur conception de l'islam qui leur est propre) au nom bien sûr de ce principe : une voix = un vote et qui a la majorité détient le pouvoir. Inutile de chercher où ils l'ont appris, cela fait des décennies que le monde occidental cherche à leur donner l'exemple...
Bref, les Chiites risquent de jouer une carte personnelle à outrance, sans qu'ils soient nécessairement téléguidés par l'Iran comme on les en soupçonne toujours. Il ne s'agit pas du chiisme iranien, persan, leur ville sainte n'est pas Qum, et leur "sunna poétique" n'est pas le mevlevi de Rumi ni les quatrains de Hafez. Ce chiisme là est arabe, ses villes saintes sont Kerbelah, Najaf et les tombeaux des imams alides qui vécurent dans une semi-réclusion à Médine, La Mecque, sous les Omeyyades et même les Abassides. Et puis les Persans n'arrivent jamais à masquer assez longtemps le mépris qu'ils ont envers les "Arabes", ces Bédouins incultes qui ont osé les envahir et détruire l'empire du Roi des rois, à tel point qu'on se demande quelle idée a eu Allah de faire en sorte qu'Ali soit de sang mecquois, mais bon, Dieu est facétieux.
Est-ce que les Chiites veulent faire mainmise sur tout "l'Irak" ? Non. Les intérêts chiites ne se trouvent pas au Kurdistan, ni à Kirkouk, ni à Mossoul et si peu à Bagdad. Les Chiites peuvent former du jour au lendemain un état viable, sans avoir besoin de se lancer dans une guerre de montagne avec les Kurdes. Géographiquement, chaque camp a ses puits de pétrole, son économie, ses grandes villes. Aucun d'entre eux d'ailleurs ne se soucie de Bagdad, tant la capitale et son minuscule "Sunnistan" apparaît de plus en plus comme le QG de la Coalition, rien de plus, en attendant d'être le bastion d'une rancune arabo-sunnite qui peine à admettre qu'elle a perdu cette guerre.
Quant aux arabes sunnites du centre, le bon sens le plus élémentaire leur montrerait qu'ils ont eux aussi intérêt ? jouer la carte de l'égalité des statuts dans le fédéralisme. Mais voilà, avec un instinct des plus sûrs, ils risquent d'aller dans le mur : ne se résignant pas à admettre qu'ils ne sont plus que ce qu'ils ont toujours été au sein de "l'Irak", c'est-à-dire une minorité ethnico-religieuse, les Arabes sunnites du Centre rassemblent toutes leurs forces et leur "sursaut national" contre le fédéralisme à la kurde, refusant de voir que les trois-quarts des Arabes d'Irak ne sont pas sunnites, eux, et qu'ils ne semblent guère prêts à oublier les vieilles rancoeurs.
Et les Kurdes ? Eh bien qu'ils continuent à jouer la carte du fédéralisme et de la protection des minorités inquiètes de ce radicalisme rafidi (de l'arabe "qui refuse", et qui préféreront naturellement vivre avec les droits dont jouissent actuellement les chrétiens, les yézidis, les turco-chiites du Kurdistan. Après tout si le démembrement vient du Sud et que les Kurdes se retrouvent majoritaires dans ce qu'il reste de l'Irak, ils pourront toujours répondre aux Turcs qu'ils n'y sont pour rien. Et on voit mal les US forcer leurs alliés à vivre dans un état instaurant une loi islamique radicale et voulant voiler de la tête aux pieds toutes les femmes, qu'elles soient Kurdes, mandéennes ou chrétiennes : tout ce que la Coalition est censée combattre.