Cinéma : rubrique critique.
Les Chants du Pays de Ma Mère
Hier, j'ai vu enfin Les chants du pays de ma mère (à vrai dire le titre français n'a aucun rapport avec l'histoire) : un très beau film, et aussi un vrai film kurde. C'est-à- dire ? Eh bien en vrac, avec des héros rêveurs et entêtés, se chamaillant comme des gamins, à coups de poings et de fusils (tirés en l'air, mais il s'agit surtout d'avoir l'air très méchant), partant sur les routes à la recherche d'un amour inoubliable, affrontant des bandits de grand chemin déguisés en gendarmes, croisant des gendarmes en caleçon et menottés courant dans les montagnes, des marchands roublards vendant le médicament miracle contre le SIDA qui est une épidémie venue de l'étranger et décimant les mules, comme chacun sait et ce médicament qui est l'aubaine des muletiers ne marche qu'au Kurdistan quelle chance, une noce à empêcher en raison d'un amour contrarié et pour cela il suffit d'en immobiliser le mollah (voir illustration) et en même temps ce mollah porteur d'un message adressé au vieux musicien qui est aussi l'amoureux du film parti à la recherche de sa bien-aimée elle-même partie avec son meilleur ami 23 ans auparavant, où un instituteur emmène sa classe dans une leçon de choses en montagne, pour observer les avions de chasse qui passent et leur apprendre ce qu'est un bomb baran ou bombardement.... Un film drôle mais aussi émouvant dans cette fierté kurde qui consiste à sourire de tristesse, ou à chanter à chaque halte, à faire danser les orphelins, à trouver l'amour devant un charnier en Irak, à ramener chez soi des orphelins là où l'on cherchait une femme, bref, un film où l'on passe du rire aux larmes, à des pugilats de grands gamins moustachus à une délicatesse de coeur, une élévation de sentiments digne de La Princesse de Clèves.
Si Un temps pour l'ivresse des chevaux, était aussi un bon film, quoiqu'un peu mélo par moment, c'était surtout un film plus iranien que kurde, je veux dire que si l'histoire se déroulait au Kurdistan, c'était finalement assez annexe et les personnages auraient pu vivre sur n'importe quelle autre région d'Iran. Alors qu'ici, à chaque séquence, on se dit "Ah ce sont bien des Kurdes !"
Et pour ceux qui ne les connaissent pas, commencez par là, c'est un bon aperçu...
Hier, j'ai vu enfin Les chants du pays de ma mère (à vrai dire le titre français n'a aucun rapport avec l'histoire) : un très beau film, et aussi un vrai film kurde. C'est-à- dire ? Eh bien en vrac, avec des héros rêveurs et entêtés, se chamaillant comme des gamins, à coups de poings et de fusils (tirés en l'air, mais il s'agit surtout d'avoir l'air très méchant), partant sur les routes à la recherche d'un amour inoubliable, affrontant des bandits de grand chemin déguisés en gendarmes, croisant des gendarmes en caleçon et menottés courant dans les montagnes, des marchands roublards vendant le médicament miracle contre le SIDA qui est une épidémie venue de l'étranger et décimant les mules, comme chacun sait et ce médicament qui est l'aubaine des muletiers ne marche qu'au Kurdistan quelle chance, une noce à empêcher en raison d'un amour contrarié et pour cela il suffit d'en immobiliser le mollah (voir illustration) et en même temps ce mollah porteur d'un message adressé au vieux musicien qui est aussi l'amoureux du film parti à la recherche de sa bien-aimée elle-même partie avec son meilleur ami 23 ans auparavant, où un instituteur emmène sa classe dans une leçon de choses en montagne, pour observer les avions de chasse qui passent et leur apprendre ce qu'est un bomb baran ou bombardement.... Un film drôle mais aussi émouvant dans cette fierté kurde qui consiste à sourire de tristesse, ou à chanter à chaque halte, à faire danser les orphelins, à trouver l'amour devant un charnier en Irak, à ramener chez soi des orphelins là où l'on cherchait une femme, bref, un film où l'on passe du rire aux larmes, à des pugilats de grands gamins moustachus à une délicatesse de coeur, une élévation de sentiments digne de La Princesse de Clèves.
Si Un temps pour l'ivresse des chevaux, était aussi un bon film, quoiqu'un peu mélo par moment, c'était surtout un film plus iranien que kurde, je veux dire que si l'histoire se déroulait au Kurdistan, c'était finalement assez annexe et les personnages auraient pu vivre sur n'importe quelle autre région d'Iran. Alors qu'ici, à chaque séquence, on se dit "Ah ce sont bien des Kurdes !"
Et pour ceux qui ne les connaissent pas, commencez par là, c'est un bon aperçu...