"Aussi se peut-il que je sois absent..."

Jalal Talabani s'est plusieurs fois et avec conviction opposé à la peine de mort à l'égard de Saddam Hussein. Mais la peine de mort étant prévue dans la Constitution irakienne, il se pourrait que le tribunal jugeant le dictateur prononce la peine capitale. Evoquant cette possibilité, Talabani a déjà répondu qu'il ne signerait pas cette condamnation si elle lui était présentée.

Alors, faut-il envisager une future crise présidentielle en Irak ? Que nenni, l'homme est trop malin pour ça. Dans une interview à la BBC il a ainsi expliqué : "Mais vous savez, la présidence de l'Irak, c'est trois personnes. Ce sont ces trois-là qui doivent décider. Aussi se peut-il que je sois absent. Je peux être en vacances et laisser les deux autres (les vice-présidents) décider", tempère-t-il.

Ce tour de passe-passe qui ressemble aussi à un pied-de-nez rappelle la démission du roi des Belges durant 24 h, le temps que soit adoptée la loi permettant l'avortement, contraire à ses convictions religieuses. Peut-être Talabani est-il personnellement abolitionniste, peut-être voit-il aussi le piège que pourrait constituer la condamnation à mort d'un ancien dirigeant arabe par le premier président kurde d'Irak. Laisser l'initiative aux deux vice-présidents, non Kurdes eux, est peut-être une manière de ne pas trop mouiller les Kurdes dans la répression des Baathistes, un peu comme il déplaît à beaucoup d'envisager que les peshmergas soient utilisés dans des attaques contre les insurgés sunnites.

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