Une dépêche Reuters de Khaled Yacoub Oweis de Bagdad : "- Des centaines d'Irakiens ont pris d'assaut le QG des services de renseignement militaires à Bagdad où ils ont entrepris de creuser le sol pour mettre au jour des cachots, à la recherche de leurs proches disparus sous le régime de Saddam Hussein.A l'aide de pelles ou de burins, des parents ou amis de détenus ont attaqué le sol de béton. Mais alors que des voix s'élevaient du sous-sol, les outils ont rencontré des plaques de métal et le désespoir s'est répandu parmi la foule. "J'ai peur qu'ils meurent", criait un homme."Où sont donc les Américains?" lançait un autre dans le raclement des bêches contre l'acier. Le complexe autrefois redouté, qui s'étale dans le quartier de Kadhimiah dans le nord-ouest de la capitale, abrite un vaste réseau de cellules dont les entrées seraient dissimulées en dehors du QG, dans des maisons d'apparence banale. (...) Certains ont brandi un grand livre où figurent les noms et le grade de plus de 200 officiers de haut rang de l'armée régulière, tous d'origine kurde, qui auraient été emprisonnés en 1994 par "précaution". Fayed Assour a dit chercher trois de ses frères arrêtés dans les années 1980. "On dit qu'il y a des gens qui sont là depuis des jours sans nourriture et qui pourraient être en train de mourir", a-t-il expliqué."
C'est ça l'état totalitaire. Une maison bien banale, au coin d'une rue, des citadins qui semblent tranquilles. Mais si l'on pousse la porte, on découvre une autre ville sous la ville, les souterrains de l'incarcération et une usine à hâcher l'humanité.
"Le Premier Cercle" de Soljenitsyne se termine sur le départ de détenus pour le goulag, camouflés dans un camion frigorifique, un camion à viande. Et un journaliste de Libération qui passe par là est frappé de la fréquence de ces camions et note : "Dans les rues de Moscou, on voit souvent des camions bien astiqués et répondant à toutes les exigences de l'hygiène qui vont livrer des produits alimentaires. Il faut bien reconnaître que l'approvisionnement de la capitale est excellent."
C'est ça l'état totalitaire. Une maison bien banale, au coin d'une rue, des citadins qui semblent tranquilles. Mais si l'on pousse la porte, on découvre une autre ville sous la ville, les souterrains de l'incarcération et une usine à hâcher l'humanité.
"Le Premier Cercle" de Soljenitsyne se termine sur le départ de détenus pour le goulag, camouflés dans un camion frigorifique, un camion à viande. Et un journaliste de Libération qui passe par là est frappé de la fréquence de ces camions et note : "Dans les rues de Moscou, on voit souvent des camions bien astiqués et répondant à toutes les exigences de l'hygiène qui vont livrer des produits alimentaires. Il faut bien reconnaître que l'approvisionnement de la capitale est excellent."