Le Kurde et le médecin
Bostan, Inde, 17e s copié par 'Abd al-Rashid Daylami,
Un Kurde souffrait d'un mal au côté qui le privait de sommeil. Le médecin de l'endroit vint le voir et dit : « A la façon dont cet homme dévore des feuilles de vigne, je serais bien surpris s'il passait la nuit : la flèche qu'un Tartare lui planterait dans la poitrine y ferait moins de ravage que cet aliment indigeste. Qu'une bouchée passe de travers et c'en est fait de l'imprudent. » Le destin voulut que le médecin mourut cette nuit-là; il y a quarante ans de cela et le Kurde est encore vivant. — Combien de médecins meurent tristement, tandis que leurs malades reviennent à la santé.*Quand le fleuve du sommeil les emporte dans ses ondes, il n'y a point de différence entre le roi assis sur son trône et le Kurde étendu sur le sable du désert.Le Boustan ou le Verger, de Saadi, V, trad. A.C. Barbier de Meynard, 1880.
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