Night's watch

Night gathers, and now my watch begins. It shall not end until my death. I shall take no wife, hold no lands, father no children. I shall wear no crowns and win no glory. I shall live and die at my post. I am the sword in the darkness. I am the watcher on the walls. I am the fire that burns against the cold, the light that brings the dawn, the horn that wakes the sleepers, the shield that guards the realms of men. I pledge my life and honor to the Night's Watch, for this night and all the nights to come.
George R. R. Martin, A Song of Ice and Fire.




L'an dernier, j'avais lu à la même date un résumé de documentaire sur la possible fin de l'univers : soit les trous noirs, la matière noire gagne et l'univers s'effondre, soit l'univers les surmonte et entre alors dans une expansion infinie... Voilà qui rappelle fort la lutte des Quarante, voilà à quoi sert le Pôle du Monde, et tous nos actes de Djavanmardî ; voilà pourquoi Sohrawardî dit que le mal c'est la ténèbre, le non-être, et si cela est vrai, voilà pourquoi les Anges de Gitta Mallasz disent :Ou nous serons sauvés avec vous ou nous serons perdus avec vous". Je ne voyais pas bien comment un Ange pouvait disparaître parce qu'un homme n'avait pas été sage. Évidemment, s'il s'agit de sauver ensemble tout l'Univers... Voilà ce qui éclaire la Djavanmardî de Corbin : ce Dieu qui a besoin de nous comme nous avons besoin de Lui, que nous devons servir et défendre, c'est le Dieu de la Création ; au-delà, il y a peut-être le Dieu-au-dessus de Plotin et la Déité d'Eckhart qui survivra, mais c'est tout.

Ainsi l'enjeu du combat de Lumière des anciens Iraniens, des Imams ou des Quarante, celui de relier les mondes, de leur garder leur cohésion, de soutenir le monde, rejoint la découverte du possible chaos final. Évidemment un matérialiste dira que ce devenir est une affaire de hasard ; un "croyant" en ce combat que c'est notre foi qui sauvera le monde et, en une certaine mesure, ce que Dieu est pour nous.

Ayant une nature solaire, cette période de l'année que je déteste par-dessus tout, physiquement et mentalement, évoque plus que jamais pour moi la pesanteur du vide, de la déréliction, le point d'agonie du monde. Et pourtant tout le long de la terre, du monde, d'autres veillent aussi en cette période critique, plus forts et plus rayonnants que moi. C'est bien l'utilité des moines et des soufis, et de toutes les "Gardes de Nuit".

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