Hewlêr J7-J8 : Conférence, Peshmergas, divas
Avec le début de la conférence, on est sur les rotules. Les arrivées à gérer au fur et à mesure, les ceusses qui n 'ont pas donné leur texte pour les traducteurs, le programme qui change 36 fois parce que les profs d 'ici font des pieds et des mains pour intervenir, se fâchent, des noms déplaisent et sont éliminés par les autorités de l' université, d 'autres sont rajoutés parce qu' en bons termes avec ces mêmes autorités, finalement l'équipe de traducteurs est mise sur la touche car malgré les assurances et promesses réitérées de notre cher ministre organisateur, la salle n est pas du tout équipée pour la traduction simultanée, ce qui oblige à changer tous les temps d 'intervention, et finalement, après des milliers de pages de programme sitôt imprimées sitôt obsolètes parce que modifiées pour le énième pékin venu se placer dedans, après avoir agrafé, désagrafé, fait les badges, changé les badges, le matin de l 'inauguration nous apprenons que finalement il n y aura pas de traduction, voila.
Cet infime problème étant réglé, nous voila à gérer les intervenants, chacun y allant de sa petite touche : de la princesse qui vient sans prévenir, ce qui ne pose pas de problème, la conférence est publique, MAIS fait une crise parce qu' il n y a pas de badge à son nom et exige au on lui en fasse un SUR LE CHAMP. Ah ces fils et filles a papa et même à grand-papa... Y a aussi celui qui me demande de lui démonter son badge parce que son nom est mal orthographié afin qu 'il le corrige, comme si les Sorans d 'ici étaient censeé écrire sans faute un nom germanique en latin. Plus ceux qui veulent qu 'on leur photocopie à la dernière minute leur tableaux, interventions, plus qu 'on les distribue et menacent de pas parler sans ça (y a des répliques qui démangent dans ce cas). Plus ceux qui se réveillent trop tard de la sieste et qu'on a oublie à l'hôtel, enfin le trip Nouvelles Frontières, quoi...
Enfin le soir on peut souffler et s'échapper en ville. Tout le monde dort l 'après midi et sort le soir. Au parc derrière le monument des martyrs, il y a un superbe jardin, immense, avec un écran en plein air, non pour les films mais pour regarder les clips (les Kurdes sont fous des chanteurs kurdes de Turquie). Le jardin est très coquet avec ses allées, ses arbres, ses petits lampadaires, ses jets d eau et cascade. Une partie du parc est occupée par des tables et des narguileh où l'on boit librement ce qu'on veut , ce qui fait qu'un mollah ronchon a décrété que cet endroit était un lieu de débauche.
En sortant, vers minuit on passe devant l'entrée gardée par des peshmergas. En bonnes fans on fait des photos avec eux. Mais comme c'était la garde de nuit bien relax, ils se prélassaient sur leur chaise. Du coup ils se mettent debout et prennent une pose raide et virile, sauf que l un d eux, vêtu impeccablement en uniforme de la tête aux... chevilles arborait des tongs du plus bel effet avec son AK47. Mais bon les peshmergas on les adore, les anciens ont defendu ce pays et les nouveaux lui épargnent de devenir un autre Mossoul. D' ailleurs au discours d inauguration de la conf, le ministre M. Ihsan a tenu a leur rendre hommage, car sans eux personne n'en serait là à faire un congrès de kurdologie à Hewlêr.
PHOTOS SANDRINE ALEXIE NON LIBRES DE DROIT
PHOTOS SANDRINE ALEXIE NON LIBRES DE DROIT
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