Duhok

Je continue mon exploration des prix des spiritueux dans les boutiques face. Une bouteille d’écossais (assez tord-boyaux mais bon) 3000. Pensivement je dis au garçon qui tient la boutique, c’est dingue ce que le prix de whisky est bas par rapport à la France. – Tu viens de France ? – Oui. Il me file gracieusement une bouteille d’eau, un pepsi. – Au fait tu es Kurde ou chrétien ? – Chrétien. Et toi ? Tu es chrétienne ? (J’ai failli montrer mes achats en éclatant de rire, ça se voit pas ? »). – Oui.


Un long canal fait une boucle entre le centre et le barrage. Des quai, des sculptures, des bancs, des ponts. Des bassins où des gosses barbotent avec délectation dans une eau assez saumâtre par moment. Au premier bassin, ils réclament une photo, en plongeant dans l’eau, fier de leurs muscles de moustique et de leur mollets de coq. Au second bassin, c’est un plus grand qui me court après, Mistress ! Je me retourne, sourire adorable, une rose blanche tendue. Il repart vers ses exploits nautiques, je le prends de dos. Ensuite, il suffit de retraverser Duhok une rose dans une main et l’appareil photo dans une autre, avec l’air le plus naturel possible.

Trouvé par hasard l’église de Duhok hier, j’en ai fait le tour. Deux gardes, dont un qui prend la mine la plus patibulaire possible, histoire que le sourire qui va suivre aux premiers mots fasse le plus de contraste possible. Quand je photographie la façade il se plante sur les marches d’un air martial. Ça va, j’ai compris et la demande de portrait ne va pas tarder à suivre. – Tu t’appelles comment ? – Steve.

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