Trabzun

Trabzun est une drôle de ville, aussi noire, sombre et humide que La Montagne de l'Âme. Terriblement moite. Ici, tout est bilingue, et il y a même des enseignes qui ne sont marquées qu'en russe. C'est une ville qui rend amorphe, liquéfié, non, engourdi. Il ne fait pas si chaud que cela, pourtant, dix degrés de moins qu'à Dersim mais le climat saturé rend cotonneux, ensommeillé.

Nous prenons le bateau ce soir, pour Istanbul. Trois jours de cabotage. Comme ça, je saurai si j'ai le mal de mer ou non. On a réussi à trouver une cabine de première classe encore libre, parce qu'en seconde, on risque fort de se trouver entourées de familles, c'est-à-dire quatre pétasses et vingt-cinq chiards par famille. Si on pouvait être isolées totalement au restaurant ou sur le pont, ce serait l'idéal.

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