Sivas

Fait un tour dans la vieille ville (bof) d'Ankara. Déjeuner dans un salon, puis nous sommes retournées à la gare routière.

Pris enfin le car pour Sivas. Long voyage de nuit. 8 Kurdes dans le car. Les chauffeurs et stewards sidérés, les passagers aussi, que nous allions là-bas. Nous nous sommes faites inondées de thé et de café, et d'eau de Cologne. Pour nous seules, bien sûr. Les autres passagers pouvaient se brosser. Ils parlaient parfois le kurde entre eux. Déjà que venir de France ici leur semblait incroyable, si je m'étais adressée à eux en kurde ! Pour finir, nous débarquons avec détachement en bordure de ville, à 11 heures du soir, sans taxi en vue (nous découvrirons le lendemain que nous étions en face d'une énorme station de taxi et de l'otogar, mais dans le noir...). En face, un hôtel. J'y entre. Le type sidéré, un Turc. Je lui demande le prix d'une double en turc. Médusé, il ne pense pas à me faire le prix touriste.

Cela dit, nuit glacée et humide. Nous déguerpissons ce matin et nous atterrissons dans un hôtel du centre, le double du prix mais avec vraie salle de bain, séchoir, TV, et tout. Plus une coiffeuse qui me sert naturellement d'écritoire alors que mes produits de beauté sont éparpillés sur la table de nuit.

Le temps est un peu frais, moins qu'à Ankara, mais gris. J'espère que ce ne sera pas ça à Dersim.

La Madrassa est vraiment dans un triste état, la pauvre. Les pierres sont numérotées mais je ne sais pas depuis combien de temps elle est en attente de restauration. La façade est moins belle que celle d'Erzurum, de facture plus sèche. Mais deux petits panneaux de part et d'autre de la porte, des têtes de dragons emmêlés, sont une belle trouvaille.

Maintenant, nous déjeunons dans un salon. Déjeuner hâtif, plus pour se caler, oignons, tomates, salade et viande rôtie. Ensuite, la Grande Mosquée, le bazar.

Finalement nous partirons pour Erzincan. Ensuite, la grande question : pourrons-nous passer ?

Ces villes d'Asie Centrale sont décidément bien maussade. Rien à voir avec la magie de Djezireh Je suis sûre qu'il fait très doux en ce moment, dans le Bohtan. Au fond, Sivas rappelle Elazig. Même atmosphère un peu triste et morne. Qu'est-ce que ça va être à Dersim !

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