Silence, on tue...

"Les ordres d’exécution d’opposants donnés par Öcalan sont scrupuleusement respectés"

Le Président Général du PKK/KADEK, Abdullah Öcalan, arrêté le 15 février 1999 et emprisonné sur l’Île d’Imrali, avait déclaré qu’il servirait l’Etat turc si on lui en donnait la possibilité. A la suite de cette déclaration, quelques avocats du «Bureau Juridique du Siècle» avaient été désignés pour assurer la liaison entre le Conseil présidentiel du PKK (devenu KADEK) et Öcalan.

Le cas du Président Général du PKK/KADEK tombe en principe sous «Le règlement pour les institutions pénitentiaires de haute sécurité» qui détermine les conditions de détention des «condamnés pour terrorisme». Il lui est pourtant possible de diriger le PKK/KADEK de sa prison, ce qui lui permet d'ordonner l'exécution de ses opposants.

Certains de ses avocats ont fait parvenir à Öcalan le rapport du Conseil Présidentiel du PKK du 7 juin 2000 dans lequel il était expliqué que Dr Süleyman, Küçük Zeki et Yilmaz avaient trouvé refuge dans la zone contrôlée par l’UPK, accompagnés d’un groupe de camarades (précisément 23 personnes).

La réponse d'Öcalan avait été transmise au Conseil présidentiel : "C’est un crime de guerre qui doit être puni de la manière la plus dure".

A la suite de cet ordre, le groupe qui avait quitté le PKK avait fait publier un communiqué sur le net, dans lequel il annonçait qu'une soixantaine de leurs camarades avaient été arrêtés par l’organisation et que la vie de 28 d’entre eux, dont ils donnaient les noms, était en danger.

La direction du PKK qui fut critiquée à l'époque et qui subit des pressions de l’opinion publique "interviewa" par téléphone (et fit diffuser par Medya-tv) certaines des personnes dont le nom était sur cette liste pour leur faire démentir ces déclarations.

Mais, durant les deux dernières années, les personnes ci-dessous (dont le nom était sur la liste publiée par les dissidents) ont été exécutées par le KADEK :

1) Faruk BOZKURT (Nasir) - Membre du Comité Central du PKK, combattant et commandant depuis 20 ans, successivement dans les régions de Zagros, de Garzan et d'Amed. Il a été arrêté et emprisonné parce qu’il avait dit que le système voulu par Öcalan était celui-là même contre lequel ils combattaient depuis 20 ans, qu’il n’accepterait jamais et qu’il resterait dans le parti pour faire opposition. Pendant longtemps, il fut torturé et a subi des interrogatoires. Après les observations d’Öcalan le concernant, il a été accusé d'être un espion par le Conseil Présidentiel du KADEK et a été exécuté en octobre 2002.

2) Rahman SEN - Il a été arrêté et soumis à des interrogatoires par la direction du KADEK, après qu’il ait déclaré qu’il n’y avait pas de sens à rester au PKK. Il a été décapité et son corps a été jeté dans un précipice.

3) Yücel ZEYDAN - Il a été arrêté sous prétexte qu’il était en relation avec le groupe dissident et a été exécuté en septembre 2000. Son décès a été imputé à un affrontement contre les forces de l’UPK.

4) Nazime ADTÜRK - Elle a été arrêtée et soumise à des interrogatoires et à la torture sous prétexte d’avoir été en contact avec le groupe dissident. Elle a été exécutée en juillet 2000. Son décès a été imputé à un suicide.

5) Berzan DÜRRE - Il a été arrêté, soumis à la torture et à des interrogatoires sous prétexte d’avoir été en contact avec le groupe dissident et d’avoir perdu la foi dans la ligne politique du parti. Après une longue période de détention, il a été exécuté en août 2002. Selon l’organisation, il aurait été abattu alors qu’il désertait le front.

6) Mehmet Emin ÜNAY - Après avoir quitté le PKK, il est passé en Iran. Il a été arrêté et soumis à des interrogatoires. Comme il refusait de répondre, il a été discrètement exécuté en juillet 2001.

7) Iskender - Kurde de Syrie. Son vrai nom est inconnu. Commandant de bataillon et de région. Il a été proclamé espion et jugé par l’organisation, car il s’est étonné que le PKK/KADEK ait demandé la reconnaissance de l’identité des Kurdes de Turquie, sans rien demander pour les Kurdes de Syrie, et aurait réclamé une reconnaissance de l’identité des Kurdes par la Syrie. Il a été exécuté en même temps que Nasir, déchiqueté par une grenade au mois d’octobre 2002.

Selon les informations données par les dissidents du PKK/KADEK qui sont parvenus dans la zone contrôlée par l’UPK et le PDK, la direction du KADEK garde dans ses prisons des dizaines de personnes en désaccord d’opinion et détermine leur sort en fonction des ordres qui viennent d’Imrali.

Le Conseil présidentiel du PKK/KADEK a - par ses communiqués du 6 mai et du 2 août 1999 - annoncé à l’opinion publique qu’il exécuterait à la lettre les ordres donnés par Abdullah Öcalan, détenu à Imrali.

Le PKK/KADEK a également, lors de son 7e Congrès extraordinaire de janvier 2000 et lors de son 8e Congrès de janvier 2002, élu Président général Abdullah Öcalan et décidé qu’il agirait suivant les ordres venus d’Imrali.

En juin 2002, les députés de l'AKP ont dénoncé la possibilité donnée à Abdullah Öcalan, président du KADEK, de diriger l’organisation depuis sa prison d’Imrali et ont porté cette situation à l’ordre du jour de la Grande Assemblée Nationale Turque.

En conclusion, au vu des informations qui nous parviennent régulièrement, il est flagrant que ces exécutions sont le résultat des ordres venus d’Imrali.

C’est pourquoi nous demandons :

1) Que ceux qui se rendent complices de ces crimes, en permettant qu'Öcalan donne des ordres d’exécution contre ses opposants politiques, soient poursuivis pour complicité.

2) Qu'Öcalan qui préside et dirige une organisation armée de sa prison et est à l’origine de ces crimes soit poursuivi et condamné.

3) Que les avocats qui transmettent ces ordres soient jugés.

4) Que les membres du Conseil Présidentiel du KADEK qui éliminent par des méthodes barbares, un par un tous ceux qui ont des opinions différentes, soient considérés comme des criminels de guerre.

Nous invitons les organisations de défense des Droits de l’Homme et la CEDH à agir d’urgence pour mettre fin à ces crimes et pour que soient jugés les responsables et leurs complices.

Comité d'Action Contre les Crimes du Kadek

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