samedi, juin 29, 2013

Roboski mon amour





Cinepotamya est heureux de vous inviter à l'Avant-Première parisienne de


un film documentaire de Bülent Gündüz 
 avec la comédienne Handan Yildirim 

 Image : Gökhan Mezarcı Son : Ipek Kaya 

Samedi 6 juillet 2013 à 17H45 au Théâtre Gymnase Marie Bell 38, Boulevard Bonne Nouvelle 75010 Paris Métro Bonne Nouvelle (ligne 8 et 9) en présence du réalisateur Bülent Gündüz et de la comédienne Handan Yildirim.

 Tarif : 10 euros.

 Synopsis : Le 28 décembre 2011, l'aviation turque bombarde le village de Roboski, commune située dans le Sud-Est de la Turquie, près de la frontière de l'Irak, dans le district d'Uludere, tuant 34 Kurdes dont 19 enfants. Ils sont confondus, selon les autorités turques, avec un groupe de la guérilla du PKK. Pour le gouvernement turc, il s’agit d’une bavure, un prétexte qui n’a jamais convaincu l’opinion publique. D'autant plus qu'aucun reponsable civil ou militaire n’a encore été enjoint à rendre des comptes sur ce bombardement mortel. 
Très touché par ce massacre, le réalisateur se rend à Roboski quelques semaines plus tard pour exprimer ses condoléances et partager la souffrance des familles. Un an après, il retourne au village avec la comédienne Handan Yildirim, pour assister à un rassemblement de commémoration sous le slogan « Que nos cœurs se transforment en pierres si nous l’oublions ». Arrêtés par la police, ils parviennent difficilement à atteindre le village. Ils arriveront néanmoins à temps pour l'évènement. 
Ils ont filmé leur périple, leur rencontre avec les villageois, endeuillés mais aussi très en colère. Par devoir de mémoire mais aussi et surtout pour rompre le silence assourdissant qui entoure ce crime resté jusqu'alors impuni.
Bülent Gündüz est né à Karayazi (Sud-Est de l'Anatolie en Turquie) en 1976. Diplômé de l’Université Kahramanmaras ( Sud-Est de l'Anatolie) comme ingénieur en travaux publics, il s'intéresse très vite au monde des médias et au métier de journaliste en particulier. Devenu reporter pour une radio locale de Bursa (Nord-Ouest de l'Anatolie), sa passion ne le quittera plus. Il étudie le cinéma et le journalisme à Istanbul puis devient, pendant deux ans, journaliste pour la Chaine National 6. 
En 2001, il s'installe à Paris. En 2007, il publie un livre sur les médias turcs (Generallarin Mikrofonlu Erleri Ve Kurtler) et devient journaliste pour un site d'actualités turques "aktuelbakis.com" et pour l’hebdomadaire turc « Yeni Özgür Politika » avec lesquels il collabore encore aujourd'hui. 
En 2010, il sort son premier film en tant que réalisateur et scénariste, EVDALE ZEYNIKE. Un documentaire sur la vie d'un dengbêj, un poète chanteur du XIXème siècle, qui a reçu de nombreux prix internationaux notamment le prix du "Meilleur premier film" et le "Prix du jury" au festival du film indépendant de New York en 2010.

vendredi, juin 28, 2013

Le plaisir de souffrir ou la "fête des larmes"


"Mes recherches sur le deuil, les funérailles et l'exil m'ont portée successivement en Azerbaïdjan, en Turquie et dans la communauté yézidie d'Arménie. Au fur et à mesure que j'assistais à des cérémonies funèbres (et malgré leur diversité dans ces trois pays), que je discutais avec des femmes et des hommes en deuil, que je transcrivais les paroles et la musique de ces chants, il me semblait de plus en plus évident qu'ils ne répondaient pas à un besoin de catharsis, ni même à celui, plus complexe, de socialiser la mort par le rituel. Le mouvement semblait parfois inverse : il n'était pas rare que mes interlocuteurs assistent à un enterrement sans être endeuillés par leur histoire familiale, comme s'ils étaient en quête de peine. Se rendre à des funérailles n'est alors pas forcément lié au constat d'un deuil existant ou d'une peine éprouvée, mais c'est aussi la marque d'un désir de peine. "

Un désir de peine… C'est exactement ce que j'ai vu, tant de fois, chez les Kurdes, dans les cérémonies publiques comme dans leur intimité : en famille ou entre amis, ils égrènent à voix haute des souvenirs communs, ou une complainte monocorde, jusqu'à ce que viennent les larmes, provoquées par une tristesse qui est faite de nostalgie d'un passé enfui ou d'un pays inaccessible, de désir d'un retour ou de retrouvailles impossibles, d'un regret qui est à la fois douloureux et doux, presque le muştaqî des poètes kurdes et persan. Interrogés sur ces larmes, des Kurdes m'avaient répondu, mi-pleurant mi-souriant, qu'ils se faisaient pleurer entre eux, pour le plaisir de pleurer ensemble, comme en d'autres occasions, une assemblée rit et cherche à se faire rire davantage de plaisanteries et d'anecdotes comiques. 

Ce goût des larmes, qui semble si éloigné de l'Occident d'aujourd'hui, où l'on est tellement sommé de positiver, de cultiver la joie et le bonheur, comme autant d'impératifs psychologiques et moraux, sous peine de dépression, de cancer ou de sénescence avancée, ce goût nous est-il si étranger ou est-ce, au contraire, une constante humaine, aussi nécessaire que le rire, non pas un besoin de 'se défouler, de se guérir, de se consoler' (par exemple pleurer un certain nombre d'heures en thérapie avec le but évident de 'retrouver le sourire' ), que ce plaisir des larmes ?

Dans son livre d'entretien L'Antiquité, territoire des écarts avec Sylvie Taussig, Florence Dupont rappelle

 "une tragédie antique n'est ni un opéra ni une tragédie classique. Comme il en existe dans tant d'autres cultures, la tragédie est une fête des larmes. Les gens viennent pleurer un deuil qui n'est pas le leur, grâce à la médiation d'un groupe de pleureuses. Pleurer ensemble est un rituel de sociabilité complexe comportant une dimension musicale ou au moins sonore."

Le plaisir de pleurer perdure au Moyen Âge, avec ce fameux "don des larmes" étudié par Piroska Nagy dans Le Don des larmes au Moyen-Âge. Un instrument spirituel en quête d'institution (Ve- XIIIe siècle:
Au commencement était le verbe du Christ : "Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés." De cette parole fondatrice nait le don des larmes, figure historique et vivante de la valorisation chrétienne des pleurs. Dès ses débuts, le christianisme recommande de pleurer pour purifier son âme ; au Moyen Âge, nombreux sont les hommes et les femmes qui versent des larmes abondantes et douces ou aspirent à la grâce divine des pleurs. Comment les mots de Jésus ont-ils pu engendrer ces pratiques ? Comment les pleurs, traditionnellement attachés à l'expression de la tristesse et de la douleur, ont-ils pu devenir un signe de béatitude, un véritable charisme ?
Ce véritable "charisme qui apporte joie spirituelle et sensuelle" fut aussi fort cultivé dans la piété mystique, que ce soit chez les soufis ou les mystiques de l'Occident moderne, où l'extase amoureuse et brûlante, sensuelle, finit souvent en larmes délicieuses et douces. Et là encore, très souvent, ces pratiques mystiques, quand elles sont cérémonielles, sont couplées de musique, même en islam où les concerts spirituels ne sont pas toujours bien vus des oulémas les plus stricts. Pensons aussi à certaines cantates religieuses de Bach, ou bien à ses Passions qui, hier comme aujourd'hui, procuraient et procurent un plaisir mêlé de douleur (jamais je n'entends les premières mesures de la Passion de Matthieu sans un serrement de cœur, pourtant si joyeux), pour peu que l'on soit sensible, musicalement et spirituellement, au pathos du Vendredi saint (au moins le temps de l'écoute) ; pensons aussi au tazié chanté des chiites persans revivant chaque année le drame de Kerbela ou le Cem des Alévis, toujours le 10 de Moharrem, où j'ai vu des Kurdes dersimi (qui, pourtant, ont assez de quoi pleurer sur leur propre vie) sangloter à gros bouillons, au son du luth, sur  le martyre de Hussein : bonheur ou douleur ?

De nos jours, en Occident, l'amateur de larmes a pourtant encore le choix, entre les mélodrames filmés avec grand renfort de musique remuant ses fibres, ou bien dans des chansons à effet lacrymal garanti (là encore, texte et musique forment une recette infaillible). Et le public ne s'en prive pas.

Qui sait si l'abandon du théâtre, où l'on pleure moins ou pas du tout, vient du fait que les tragédies sont, le plus souvent, de la tragédie classique et non antique, soit tout en texte et sans musique, alors que le théâtre de boulevard, celui qui fait rire, attire toujours car pour rire, que ce soit sur les planches ou au cinéma, pas besoin de musique ?


  Paroles mélodisées. Récits épiques et lamentations chez les Yézidis d'Arménie


Paroles mélodisées : Récits épiques et lamentations chez les Yezidis d'Arménie

mardi, juin 25, 2013

Cinéma(s) d'Iran




Du 26 juin au 2 juillet se tiendra à Paris le premier festival de cinéma iranien : Détails et programmes sur le site Namasaya.

'Professor, You're Dividing My Nation'



De Sophie Hardach, sur The Chronicle of Higher Education (en anglais) sur l'épineuse question de la division linguistique au Kurdistan d'Irak :

As a young man, Jaffer Sheyholislami walked for four nights from Iran to Turkey to escape the Iran-Iraq war. He secured a visa to Canada, became an academic, and dedicated himself to his great passion: his mother tongue, Kurdish, a minority language spoken in Turkey, Iran, Iraq, and Syria that has survived many official attempts to suppress it. Sheyholislami, now an assistant professor of linguistics at Carleton University, is on sabbatical leave to pursue fieldwork in Iraqi Kurdistan, an autonomous region in northern Iraq where, thanks to oil money and U.S. support, his language is finally thriving. But his research has once again landed him in a war, this time a war of ideas. …

Le murmure des ruines



Sortie mercredi 26 juin de Le murmure des ruines, de Liliane de Kermadec :

Synopsis : Un camion de farine se perd dans le Caucase. Sevag, chauffeur de taxi, veut mettre cette aubaine à profit. Soghomon, réfugié de Bakou comme Zoya, est tourné vers l'avenir tandis qu'elle ne peut pas oublier la guerre et son mari porté disparu pendant la guerre. Pourtant c'est elle qui va avoir l'idée : il n’y a pas de boulangerie à Shushi, pourquoi ne pas récupérer la farine du camion et en ouvrir une. Araxia, directrice de l'école de musique et poète à ses heures, Arsiné, maîtresse d'école, Arsène, conservateur de musée et quelques autres habitants sont de la partie. Au milieu des préparatifs, une histoire d’amour naît entre Soghomon et Zoya. Soghomon voudrait refaire sa vie en même temps qu’il aide sa ville et son pays (le Haut-Karabakh) à se reconstruire. Ratchik, un gamin orphelin qui erre dans les ruines plus souvent qu'il ne va à l'école et fourre son nez partout, se glisse dans l'aventure. Il veut savoir ce qu'est une idée, comment on sait si on est amoureux et lui aussi veut une boulangerie. Comme la fabrication du pain, la musique fait revivre les ruines. Née de la fiction, la boulangerie entre dans la réalité. Avec l’école de musique, elle contribue à garder l’espoir et adoucir les solitudes dans cette antique petite ville en ruines qu’aucune guerre n’a encore réussi à rayer de la carte.
"En fait, j'ai eu un coup de foudre pour le Haut Karabakh parce que j'ai pu rencontrer et interviewer des gens de tous les milieux au moment des élections. Ils ne parlaient que d'indépendance et de liberté. Ils ne demandaient que la paix et la reconnaissance de leur pays. Ils voulaient exister. Ca ne pouvait que me plaire."

"La petite école de musique, toute neuve, -cadeau d'un arménien américain- jouait un rôle important au centre de la ville. C'était un des rares lieux de calme et de plaisir à Shushi à ce moment-là. Des professeurs plus ou moins improvisés, eux-mêmes noyés de chagrin, essayaient de faire oublier aux enfants les ruines et les larmes grâce à la musique." 
Liliane de Kermadec

Pour suivre l'actualité du film, sa page facebook

Paroles mélodisées



Samedi 29 juin à 16 h, Institut kurde de Paris, 106 rue La Fayette 75010 (entrée libre) :

Renciontre-débat avec Estelle Amy de la Bretèque autour de son dernier ouvrage :





Cet ouvrage porte sur un mode ­d’énonciation dans lequel ­l’intonation normale de la parole se voit ­remplacée par des ­contours mélodiques. Chez les kurdo­phones ­d’Arménie – en particulier les Yézidis – la parole ainsi mélodisée est toujours liée à l’évocation de la nostalgie, de ­l’exil, du sacrifice de soi et de ­l’héroïsme. Elle apparaît dans certains ­contextes rituels, dans les chants épiques, ou ­simplement au détour ­d’une phrase dans les ­conversations quotidiennes. ­S’appuyant sur des documents de terrain inédits ­consultables en ligne sur le site de la société française ­d’ethnomusicologie, ­l’auteur montre que la parole mélodisée joue pour les Yézidis un rôle central dans la construction d’un idéal de vie reliant les vivants aux absents et aux défunts.  
Les documents sonores auxquels se réfère cet ouvrage sont disponibles sur le site de la SFE : http://ethnomusicologie.fr/parolesmelodisees







samedi, juin 22, 2013

La politique des grandes puissances en Méditerranée et au Moyen-Orient


Samedi 29 juin 2013 (10h30-18h à l'iReMMO, 5, rue Basse des Carmes, 75005 Paris (M° Maubert Mutualité), colloque :

La politique des grandes puissances 
en Méditerranée et au Moyen-Orient


Programme
Séance 1 (10h30-12h30) Les puissances occidentales et le Moyen-Orient (Etats-Unis-UE) avec Philippe Droz-Vincent, politologue spécialiste du Moyen-Orient, maître de conférences en science politique à l’Institut d’études politiques de Toulouse et à Sciences-Po Paris. Auteur de Vertiges de la puissance : Le « moment américain » au Moyen-Orient, La Découverte 2007. 

 Séance 2 (14h-16h) La Turquie face au Moyen-Orient, une puissance incontournable ?, avec Ariane Bonzon, journaliste à Slate.fr, spécialiste de la Turquie. 

 Séance 3 (16h-18h) L’embarras russe face aux révoltes arabes avec Denis Beauchard, ancien diplomate, conseiller pour le Moyen-Orient à l’Ifri (Institut Français des Relations Internationales).

Contacts, inscription et tarifs sur le site de l'iReMMO.

Les Kardeş Türküler à Gezi Park


vendredi, juin 21, 2013

Persepolis


Samedi 22 juin à 17 h 00 sur LCP-Assemblée nationale : Persepolis, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2007).

Synopsis : Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah. Avec l'instauration de la République islamique débute le temps des "commissaires de la révolution" qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire. Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère. Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger. A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté, les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la solitude et la différence.



jeudi, juin 20, 2013

Pari(s) d'exil



RONAHI - Association des Kurdes de Syrie à Paris, a le plaisir de vous inviter à la projection du film Pari(s) d'exil du réalisateur kurde Ahmet Zîrek, le samedi 22 juin à 11h au cinéma Le Saint André des Arts à Paris (Saint-Michel) 30, rue Saint-André-des-Arts 75006 Paris 

Le film sera suivi d'un débat avec le réalisateur et acteur Ahmet Zîrek.

mercredi, juin 19, 2013

Siria e Iraq




Dagli anni settanta numerose organizzazioni irachene (curde, sciite e nazionaliste arabe) erano attive in Siria, dove la loro attività era molto più intensa comparata a quella negli altri paesi vicini, quali l’Iran, di gran lunga superiore all’attività delle organizzazioni dell’opposizione siriana in Iraq. In Siria erano presenti la branca anti Saddām del Ba‘th iracheno, il Partito comunista iracheno, i vari partiti curdi iracheni in particolare il Partito democratico del Kurdistan-Iraq (PDK-Iraq) di Mas‘ūd Bārzānī e l’Unione patriottica del Kurdistan (UPK) di Jalāl Tālabānī, l’organizzazione islamica Da‘wa che non voleva cadere sotto la protezione iraniana. L’integrità territoriale dell’Iraq è tuttavia un punto centrale della strategia della Siria e degli altri stati confinanti quali Turchia e Iran. La frantumazione dell’Iraq sarebbe un pericoloso precedente che rimetterebbe in discussione le attuali frontiere, incoraggerebbe le rivendicazioni autonomistiche del movimento curdo, metterebbe in pericolo la stabilità dei paesi arabi e in particolare della Siria. Damasco considera una minaccia la formazione di un’area indipendente o con una fortissima autonomia da Baghdad sia della regione curda nell’Iraq settentrionale che potrebbe ricadere sotto l’influenza turca, diventando una sorta di protettorato di Ankara, sia di una regione nell’Iraq centrale e meridionale dominato dagli arabi sciiti sotto il controllo di Tehran.
***

Questa comunanza di interessi fa sì che i ministri degli esteri di Siria, Iran e Turchia si incontrino periodicamente per monitorare la situazione regionale e ogni volta ribadiscano nelle comunicazioni ufficiali l’integrità e l’unità dell’Iraq. Nel giugno e luglio 1997 il ministro degli esteri siriano, Farūq al-Shār’, ribadì gli interessi comuni di Siria, Egitto e Arabia Saudita a preservare l’unità dell’Iraq e avanzò timori per l’intervento turco nel Kurdistan iracheno teso a distruggere le basi del Partito dei lavoratori del Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan, PKK).


lundi, juin 17, 2013

Barham Salih sera-t-il le prochain président d'Irak ?

photo Robert D. Ward, source wikicommons



Le 5 mai, Hero Talabani, épouse de Jalal Talabani , se rendait en Iran à la tête d’une délégation de hauts responsables de l’UPK, après une invitation officielle de Téhéran. L’objet des rencontres avec des officiels iraniens était, selon l’UPK, de « discuter des liens bilatéraux et des développements régionaux », sans plus de détails. 

Ce n’est pas la première fois que des responsables politiques kurdes se rendent en Iran, en raison des relations économiques et politiques étroites entre le Gouvernement régional du Kurdistan et ce pays. Mais la présence de Hero Talabani à la tête de cette délégation a suscité, une fois de plus, des interrogations sur le leadership effectif de l’UPK depuis l’accident cérébral du président irakien, en décembre 2012.

Le flou concernant son état de santé favorise toutes les rumeurs et les nouvelles contradictoires. Ainsi, alors que les proches de Jalal Talabani avaient annoncé, depuis des mois, qu’il était sorti du coma et récupérait « miraculeusement » toutes ses facultés, l'agence iranienne Fars News faisait état, le mois dernier, d'une sortie toute récente de coma. Naturellement, le démenti des Kurdes ne s’est pas fait attendre et le 9 mai, le Dr. Najmadin Karim, qui soignait personnellement Jalal Talabani, réaffirmait que son état n’avait pas subi de modifications depuis son dernier bulletin de santé, datant de février, où son retour au Kurdistan était envisagé pour le 10 mars (ce qui n'a pas eu lieu). Najmadin Karim a indiqué également qu’il s’envolerait bientôt pour l’Allemagne où le leader kurde est toujours soigné.

Finalement, 10 jours plus tard, des photographies montrant le président, entouré de son équipe médicale en Allemagne, étaient publiées et circulaient, très vite, sur les réseaux sociaux et les sites de presse kurdes et arabes. Jalal Talabani, vêtu en costume de ville, était assis à une table de jardin, dans un parc, avec ses médecins. Il est bien vivant, donc, et capable de quitter la chambre, mais c’est tout ce que l’on peut en dire, car aucune vidéo n’a été tournée ni d’enregistrement audio effectué. Tout au moins peut-on remarquer un figement des traits et du regard, une absence d’expression qui contrastent avec le visage perpétuellement mobile et souriant, au regard vif, que l'on connaissait au chef de l’UPK.

Une semaine avant la diffusion des photos, le Conseil suprême judiciaire irakien avait annoncé que le procureur  général avait requis du président du parlement, Osama al-Nujaifi, qu’il agisse en justice en raison de la longue absence du Président de la République de ses fonctions ». Une telle action se ferait en  application des dispositions de l’article 72/II/c sur la base des dispositions de l'article (1) de la loi n °(159) de 1979 (modifiée).

L’article (72 / II / c) de la Constitution irakienne énonce en effet qu’en cas d’absence du président de la république irakienne de ses fonctions pour une raison quelconque, un nouveau président sera élu pour terminer la période du mandat du président en incapacité.

Dès l’annonce du Conseil suprême judiciaire, Muqtada as-Sadr, à la tête d’un parti religieux chiite aux actions parfois extrémistes, et fréquemment en conflit avec le laïc Nouri Maliki, a apporté officiellement son soutien à la nomination d’un président « alternatif » pour l’Irak, afin de résoudre, selon lui, des problèmes tels que « la corruption rampante dans le pays, le report des élections [dans les provinces de ] Mossoul et d’Anbar, la pénalisation du Baath, les attaques contre les manifestants, le retour des Baathistes au pouvoir, l’aquittement de la résistance, la dépénalisation des actes ciblant l’occupant, la banque centrale, les cartes de rationnement, le trafic d’armes et de sonar, et de se pencher sur le cas des détenus innocents soumis à la torture. »

Si la seule nomination d’un nouveau président irakien pouvait amener la résolution de toutes ces questions, franchement, on pourrait se demander à quoi servait jusqu’ici d’avoir un Premier ministre, un gouvernement et un parlement…

Répondant (mollement) à cette requête, le président du parlement, Osama Al-Nujafi, un sunnite plutôt nationaliste et laïc de Mossoul, a assuré qu’il « n’hésiterait pas à prendre toutes les mesures constitutionnelles nécessaires pour trouver une solution de rechange pour le poste du président Jalal Talabani et qu’il avait transmis la requête du procureur général au Conseiller juridique du parlement : « Nous allons examiner toutes les conclusions sur cette question et nous prendrons des mesures, comme par exemple questionner l’équipe médicale sur la santé de Talabani et ses réponses au traitement. Nous avons reçu les nouvelles d’une amélioration de son état» a ajouté Osama Nujaifi, qui n’a pas paru très empressé de s‘atteler à ce problème, contrairement aux sadristes.

Alors que les tensions et querelles constitutionnelles sont toujours présentes entre Bagdad et Erbil, les Kurdes souhaitent, bien sûr, qu’un des leurs soit à nouveau élu à la présidence. Mais les relations considérablement dégradées entre chiites et sunnites irakiens font aussi qu’un président kurde aurait sans doute l'accord des sunnites. Rappelons que le vice-premier ministre Tareq Hashimi, réfugié en Turquie, a été condamné par contumace pour « terrorisme » (ce qu’il nie), et que des manifestations dans plusieurs villes sunnites ont été réprimées de façon sanglante par l’armée irakienne. Jalal Talabani s’était imposé avec succès comme président d’Irak à un moment où la guerre civile déchirait le pays et ses qualités de diplomate, ainsi que sa grande connaissance des milieux politiques arabes, avaient servi à atténuer les conflits internes à l'Irak, et parfois ceux entre Arabes et Kurdes.

Alors que beaucoup de politiques accusent Nouri Maliki, le Premier Ministre, d’accaparer tous les postes-clef de l’Irak, un président kurde peut donc apparaître comme souhaitable à tous ses opposants, même si ce « consensus » datant de 2005 n’est pas inscrit dans la constitution, bien que les Kurdes le voient souvent comme un « acquis politique ».

Toute la question est de trouver un successeur « acceptable » par Nouri Maliki et son cabinet, et aussi quelqu’un qui peut s’imposer dans un climat tendu. À cet égard, un Kurde issu de l’UPK est bien sûr préférable à un membre du PDK, le parti de Massoud Barzani. L’UPK entretenant aussi des relations plus étroites avec l’Iran que le PDK, le successeur d'Ahmadinejad (a priori Hassan Rouhani) serait aussi plus susceptible de l’appuyer auprès des chiites. Les rencontres récentes à Téhéran de Barham Salih puis de Hero Talabani pourraient avoir  porté sur cette succession.

Car le nom le plus souvent avancé par les Kurdes est celui du Secrétaire général adjoint de l’UPK, Barham Salih, qui a été Premier Ministre du Gouvernement régional du Kurdistan de 2009 à 2012, mais surtout, avant cela, Vice-Premier ministre ou ministre de Nouri Maliki, de 2004 à 2009. 

Mais un mois après la requête du Procureur irakien, et après le retour de Nouri Maliki d’Erbil, où il venait de rencontrer Massoud Barzani pour une énième tentative de conciliation, les choses en sont toujours au même point : Jalal Talabani n’est pas revenu d’Allemagne, n’a pas fait de réapparition publique, et si la question de la « solution de rechange » a été abordée, en plus de celle de Kirkouk et de tous les points de litige entre Kurdes et Arabes, rien n’en a percé. Le député Mahmoud Othman a d'ailleurs critiqué les modalités de cette visite, décrivant la rencontre comme « ambiguë et non transparente ». 

Le journal Al-Destur a cependant affirmé qu’une liste de noms avait été examinée par Nouri Maliki et le président du GRK au sujet du « remplaçant » de Talabani, sans que l’on en sache d’avantage, sinon que le bloc parlementaire de Nouri Maliki, État de droit, n’avait émis aucune réserve sur la possibilité que Barham Salih assume ce poste. Une prochaine visite de Massoud Barzani à Bagdad éclaircira peut-être ce point, à moins qu’il faille attendre que l’UPK se soit accordée sur son autre candidat à la présidence, celle du Kurdistan, dont l’élection, initialement prévue le 21 septembre, vient d’être repoussée, afin que la constitution soit réécrite et que la question de la légalité ou non d’un troisième mandat présidentiel pour Massoud Barzani soit résolue. 

Dans ce cas, il n’est pas invraisemblable d’imaginer un échange de bons procédés entre PDK et UPK, le premier soutenant la nomination de Barham Salih à la présidence irakienne, contre l’appui des parlementaires UPK pour amender la constitution, d’une façon qui laisse le champ libre à Massoud Barzani pour se représenter et diriger ensuite un autre gouvernement de coalition.

jeudi, juin 13, 2013

mercredi, juin 12, 2013

Bashâr al-Asad al potere (2000-2004)




"In un periodo di grande destabilizzazione regionale, in primis per l’Iraq, il presidente Bashār ha cercato di prevenire esplosioni di malcontento da parte della comunità curda in Siria. È stato il primo presidente siriano a compiere un viaggio ufficiale (agosto 2002) nelle aree curde, dove ha incontrato numerosi esponenti curdi, preso in considerazione le loro richieste e ribadito che i curdi sono parte integrante della storia siriana. È un segnale che Damasco cerca di consolidare l’unità nazionale per timore che la minoranza curda, finora considerata debole e disorganizzata, possa creare instabilità interna con la richiesta dei diritti curdi e cooperando con il movimento emergente della società civile (Galletti 2004, pp. 288-289). 
Gli esponenti curdi siriani hanno cavalcato l’aumentato peso politico dei curdi iracheni per aprire un dialogo con il governo per ottenere i diritti culturali e sociali. Nell’ottobre 2002, in una lettera aperta al presidente siriano Bashār al-Asad, i cinque partiti curdi che formano l’Alleanza democratica curda di Siria (ADCS) hanno chiesto la restituzione a oltre duecentomila curdi delle carte di identità ritirate nel 1962. 
Il 10 dicembre 2002, centocinquanta curdi hanno manifestato davanti al parlamento siriano per domandare alle autorità di “rivedere la loro politica discriminatoria” nei confronti della popolazione curda. Il partito curdo Yekîtî chiede alle autorità siriane di “togliere le barriere sulla lingua e cultura curde e riconoscere l’esistenza della nazione curda nel quadro dell’unità del paese”. Due giorni dopo, due degli organizzatori, Hasan Salāh e Marwān ‘Othmān, sono stati arrestati e condotti al tribunale militare con l’accusa di appartenenza a un partito proibito. ‘Othmān viene condannato a tre anni di carcere per separatismo e viene liberato dopo quattordici mesi e mezzo di prigione.
Dal 12 al 17 marzo 2004 a Qamishli ci furono scontri tra le forze dell’ordine e tribù arabe da un lato e i curdi dall’altro, causando venticinque vittime secondo il bilancio ufficiale, una quarantina di morti e duemila arresti secondo i curdi. Studenti sospettati di essere dissidenti sono stati espulsi dalle università, tre curdi sono morti in carcere sotto tortura.
Gli scontri sono iniziati a una partita del campionato nazionale di calcio tra la squadra locale curda al-Jihād e quella araba al-Futūa’ della città di Deyr al-Zor. I sostenitori di quest’ultima sono sfilati per le strade di Qamishli scandendo slogan ostili ai dirigenti curdi iracheni e brandendo ritratti di Saddām Husayn. I curdi sventolavano la bandiera curda e inneggiavano al presidente Bush. Gli scontri sono continuati nello stadio dove, secondo i curdi, le forze dell’ordine avrebbero aperto il fuoco su di loro. Il 13 le tensioni hanno raggiunto i villaggi e cittadine del circondario; le manifestazioni di protesta contro la polizia sono dilagate anche ad Hasakah, ma a Qamishli sono degenerate con l’incendio dell’edificio delle dogane. Dei villaggi curdi sarebbero stati attaccati dalle tribù arabe. Le tensioni si sono estese ai quartieri curdi di Damasco e ad Aleppo (16 marzo), con scontri tra curdi e polizia in una strada del quartiere Asharafiyyah, dove centinaia di curdi commemoravano il massacro con le armi chimiche di cinquemila curdi ad Halabja nel Kurdistan iracheno nel 1988 (Middle East International, n. 725, 14 May 2004, p. 16). In numerosi paesi europei gli emigrati curdi hanno manifestato la loro solidarietà con manifestazioni davanti alle ambasciate siriane. 
Ci sono stati numerosi incontri tra funzionari e personalità curde per trovare una soluzione politica a questi fermenti. I curdi, “nel quadro dell’integrità territoriale del paese”, chiedono il controllo amministrativo dell’area curda, il riconoscimento dell’identità curda nella costituzione siriana, il riconoscimento della loro lingua e cultura, la concessione della cittadinanza a circa 235.000 curdi che, pur vivendo in Siria da generazioni, sono privi dei diritti civili nel quadro pur vivendo in Siria da generazioni, sono privi dei diritti civili nel quadro della politica bathista di arabizzazione forzata della Giazira negli anni sessanta. Chiedono l’insegnamento della lingua curda nelle scuole, anche se alcuni docenti la insegnano clandestinamente a gruppi che seguono le lezioni nelle abitazioni (il fenomeno è presente soprattutto ad Aleppo). I partiti curdi sono nella clandestinità. In lingua curda sono pubblicate solo le poesie, che sono tollerate e non sono proibite ufficialmente. 
Le autorità hanno connesso questi scontri a “idee importate” dall’estero per destabilizzare il paese. Temono che lo scoppio dell’Iraq abbia ripercussioni con tensioni etniche e religiose in Siria. Durante una visita a Damasco, la prima di un esponente della diplomazia irachena in Siria dopo la caduta del regime di Saddām Husayn, il ministro degli esteri iracheno, il curdo Hoshyar Zibārī, ha incontrato Bashār al-Asad e il suo omologo siriano, Farūq al-Sharā’, negando ogni coinvolgimento iracheno e affermando: “È una questione interna siriana. Confido che i dirigenti siriani trattino questo problema in modo da rafforzare l’unità nazionale siriana e l’uguaglianza tra le diverse componenti del popolo siriano” (Institut Kurde de Paris, Bulletin de liaison et d’information, n. 228, mars 2004, p. 5).

Come gesto di buona volontà circa trecento curdi arrestati a marzo sono stati scarcerati a maggio. Si segnala che l’ex ministro della difesa Mustafà Tlās, dopo aver lasciato l’incarico (12 maggio 2004), ha avuto un ruolo di mediazione nel conflitto tra curdi e governo; in un’intervista rilasciata al quotidiano al-Hayat (21 maggio) ha rivelato che il presidente Bashār concederà la nazionalità a ventimila curdi riconosciuti come siriani mentre non sarà data agli altri duecentomila perché provenienti da Iraq e Turchia. 
Nel contesto siriano, i curdi sono diventati un nuovo polo di opposizione al sistema locale e si inseriscono in una dinamica di cui bisogna tener conto. Ad esempio, l’ex vicepresidente ‘Abd al-Halīm Khaddām incontrava regolarmente i capi delle tribù arabe dell’Iraq settentrionale per discutere i problemi comuni, ma non invitava le tribù curde. E questo ha esacerbato l’animosità tra i funzionari siriani e gli esponenti curdi. Il governo ha iniziato ad armare le tribù arabe nella Giazira (Middle East International, n. 722, 2 April 2004, p. 24)."
[…[

"Il congresso (11 novembre 2003)  ha anche invitato il governo ad accordare la nazionalità siriana a circa 225.000 curdi senza cittadinanza e a promuovere lo sviluppo della regione curda. È un passo importante perché rompe un tabù, poiché sui diritti curdi è stato imposto il silenzio per decenni. Ma la situazione curda esplode nuovamente a Qamishli, quando una sessantina di giovani sono arrestati (5 giugno) dopo una manifestazione in cui chiedevano le cause del decesso di un influente esponente religioso curdo, shaykh Ma‘shūq Khaznāwī, un moderato che sosteneva il dialogo tra arabi e curdi, e tra le varie componenti dell’Islam. Secondo alcuni gruppi curdi sarebbe stato rapito a Damasco, torturato e assassinato dalle forze di sicurezza siriane, mentre le autorità attribuiscono l’omicidio a estremisti islamici."


Des check-point d'Afrin au pont de Pêsh Khabour : la stratégie du désenclavement

Source ISW


Dans les régions kurdes syriennes, les accrochages se sont poursuivis tout le printemps, bien plus entre les bataillons du FSA (avec parfois des brigades kurdes) et les forces YPG, qu’entre Kurdes et soldats du régime, même si, sur le terrain, les alliances, les trêves et les conflits ne font que se succéder, sans que cela semble obéir à une stratégie très cohérente.

Qamishlo-Dêrik (nord-est Syrie), peuplée de Kurdes, musulmans et yézidis, et de chrétiens, sur les frontières turque et kurde irakienne  :


À Qamishlo, l’Armé syrienne de libération décide soudain, à la mi-avril, de prendre cette ville de 200 000 habitants, majoritairement kurdes, avec une très forte minorité chrétienne, et qui est une des rares villes d’où le Baath ne s’est pas retiré en laissant la place aux YPG, les forces du PYD-PKK syrien. 
Cette fois unanimes, le Conseil national kurde et le PYD ont exigé de l’ASL et de l’armée syrienne de qu'ils s'affrontent loin de Qamishlo, craignant d’autres bombardements de représailles dans les villages alentour, comme cela a été le cas dès que l’ASL prenait position dans la région.



Serê Kaniyê, plus au centre, région mixte de Kurdes et d’Arabes et de chrétiens, sur la frontière turque.






La ville, à moitié contrôlée par l’ASL et moitié par les Kurdes qui ont conclu une alliance incertaine, après de durs combats entre milices islamistes et YPG, n’est toujours pas totalement sécurisée dans ses alentours et les villages peuvent être investis par des groupes plus ou moins louches. Le 13 mai, selon le site pro PKK Firat News, deux villages, Salihiye et Melle Nuri, à 20 km au nord de la ville, donc vraiment près de la frontière turque, ont été investis par des milices qui ont évacués femmes et enfants, avant de se livrer au pillage. Les hommes en armes arboraient des drapeaux plutôt islamistes avec la mention Allah u Akbar.
De façon générale, il est fait état d’une recrudescence des mouvements armés autour de la ville, avec des attaques de villages (arabes ou kurdes) et des enlèvements et des détentions de civils. Parfois le motif en est politique : ainsi le village arabe d’El Soda, à 22 km de Serê Kaniyê, a été attaqué le 6 mai par des groupes qui ont brûlé les habitations et chassé les habitants. Selon ces derniers, ils auraient subi ce sort en raison de leur « soutien aux YPG ». Comme le PYD est un mouvement kurde, ce « soutien » est à considérer avec circonspection. Mais il se peut que les Arabes ne collaborant pas avec le Front al -Nusrat ou d’autres groupes djihadistes soient accusés de collusion avec les Kurdes sur le principe de qui n’est pas avec nous est contre nous ; il se peut aussi que les villages arabes aient plus à se plaindre des islamistes que des Kurdes en ce qui concerne les pillages (les YPG pratiquent la réquisition, mais disciplinée). Des groupes liés à Al-Nusra ont aussi incendié un centre de soin dans un quartier arabe de Mehet, pour des raisons inconnues. 
En tout cas, à la fin de mai, les combats reprenaient entre les YPG et le Front  al-Nusra à l’initiative de ce dernier, semble-t-il.

Alep-Sheikh Maqsoud-Afrin : nord-ouest de la Syrie, peuplée de Kurdes, musulmans et yézidis, sur la frontière turque :



Dans le quartier kurde alépin de Sheikh Maqsoud, on pouvait voir. début avril, le drapeau du PYD flotter aux côtés du drapeau de l’Armée libre syrienne, et un commandant arabe témoignait à l’AFP que ses hommes avaient été fournis en munitions par les YPG et qu’ils combattaient avec les Kurdes contre l’armée du Baath en tentant de bloquer l’accès de la ville à l’armée syrienne qui se contentait de bombardements aériens. 

Mais d’autres check-point tenus par les YPG fermaient aussi l’accès à Sheikh Maqsoud aux rebelles syriens, en faisant état, notamment, de groupes de pillards dans les rangs de l’ASL (beaucoup plus divers et désorganisés sur le terrain que les Kurdes). Les exactions de groupes plus ou moins affiliés à l'ASL mais se comportant, sur le terrain, comme des « seigneurs de guerre » renforcent aussi cette méfiance. Le 13 avril, le corps d’un Kurde de 54 ans, Ibrahim Khalil, qui n’était pas un activiste, a été retrouvé à Sheikh Maqsoud avec des traces évidentes de torture qui ont entraîné sa mort. Il avait été arrêté et détenu arbitrairement avec une dizaine d’autres personnes.

De son côté, au sein de l’ASL, la méfiance demeure concernant les alliances politiques réelles du PYD, soupçonné d’entente secrète avec le Baath.

Le résultat de cette collaboration entre ASL et YPG a vu un nouvel afflux de réfugiés kurdes se repliant d’Alep sur Afrin, qui a ouvert ses bâtiments publiques aux familles n’ayant pas de proches dans la région pour les héberger et qui vivent de l’aide humanitaire répartie par le Conseil suprême kurde. Celui-ci faisait état, le 10 avril, d’environ 250 000 arrivants, en une dizaine de jours, après que l’armée a commencé de bombarder Sheikh Maqsoud (les Kurdes forment environ 20% de la population d’Alep). En tout, Afrin, qui comptait, avant la guerre, 600 000 habitants, serait grimpé à 1, 5 million, avec d’autres réfugiés venus de Homs ou de Deraa. Le principal problème est l’absence d’aide humanitaire internationale, Afrin étant enclavé entre Alep et la Turquie peu encline à ravitailler une région tenue par le PYD.
La mainmise sur les check-point est une des causes de conflits. Le 26 mai, des combats ont éclaté entre les YPG et un groupe armé appartenant aux Frères musulmans, Liwa al-Tawhid, ces derniers accusant les Kurdes de laisser passer les habitants « chiites » (c’est-à-dire alaouites) du village de Nabel via leur check-point pour se ravitailler ; ou bien parce que les YPG auraient refusé de laisser passer des milices de l'ASL qui voulait attaquer ces villages alaouites : La « montagne kurde » se situe en effet entre Alep et les zones sunnites, et la « montagne des alaouites ». 
Parmi les groupes du FSA menaçant de s’attaquer à Afrin figurent aussi des Kurdes très hostiles au PYD, comme la brigade Salah Ad Din qui considèrent le PKK comme « traitres » et servant de milices pro-Assad. 
De part et d’autres, malgré les accords arrachés sur le terrain entre l’ASL et les YPG, les accusations de double-jeu, ou bien de pillages et d’exactions enveniment cette collaboration précaire, qui peut cependant se renforcer avec l’attaque imminente d’Alep par l’armée syrienne, après la chute d’Al Qusayr. Les Kurdes se plaignent aussi de l’émiettement de l'ASL entre 21 groupes armés, qui rend difficile l'application des accords.
Mais si les Kurdes sont, sur le terrain militaire plus homogènes que les Arabes (surtout du fait que peu de groupes armés peuvent se poser en rivaux des YPG), il n’en va pas de même sur le terrain politique.

Nouvelles tensions entre Massoud Barzani et le PYD et accords d'Erbil toujours au point mort :


Exaspérés par les divisions internes qui s’éternisent depuis le début de la révolte en Syrie, des Kurdes syriens ont organisé un sit-in le 24 avril, devant le parlement d’Erbil, pour réclamer l’unification des partis kurdes de Syrie. Les manifestants demandaient au Parlement kurde de « faire pression » sur le mouvement kurde (syrien) afin qu’il œuvre mieux et de façon plus efficace dans l’intérêt des Kurdes de Syrie. »

C‘est que quatre jours plus tard, Massoud Barzani, réunissait une fois encore les chefs des partis du Conseil national kurde et ceux du Conseil populaire du Kurdistan occidental (une ramification du PYD lui-même surgeon du PKK)  pour débattre des points de litiges entre les deux camps. Le PYD lui-même était absent, donnant, entre autres motifs de refus, celui de siéger avec les représentants du parti Azadî, avec qui il a eu des accrochages sanglants. Le Parti kurde démocratique progressiste en Syrie (ramification syrienne de l’UPK) a refusé également de siéger, l’UPK et le PKK s’étant récemment rapprochés, au moins sur le terrain syrien pour contrer l’influence du PDK de Barzani à l’ouest. Par contre, le PYD a envoyé une délégation pour rencontrer directement le président kurde.

Mais réunions et délégations n’ont pas aplani les différends et le ton s’est même envenimé entre le GRK et le PYD, quand, le 19 mai, des combattants des YPG ont enlevé 75 membres du Parti démocratique en Syrie (surgeon du PDK de Barzani) lors d’un raid  dans plusieurs localités. La plupart des membres kidnappés revenaient des camps d’entraînement du GRK, ce qui peut expliquer le pourquoi de ce coup de filet, les YPG n’aimant guère qu’on leur dispute l’hégémonie militaire. 

D’autres sources relient aussi les arrestations à des manifestations organisées les 17 et 18 mai, à l’initiative du PDK syrien contre le PYD à Qamishlo, demandant notamment que le PYD libère des jeunes opposants kurdes qu’il détient depuis plusieurs mois, et lui demandant aussi d'appliquer enfin les accords d’Erbil (sur la gestion commune des régions kurdes et un commandement militaire unifié). Le prétexte avancé du PYD pour les arrestations était le franchissement « illégal » de la frontière syrienne, le parti prétendant gérer les mouvements des Kurdes syriens avec ses Asayish ainsi que leur détention d'armes. 

En riposte, Massoud Barzani a fermé le poste de Pêsh Khabour dès le 20 mai, après avoir exigé du PYD qu’il relâche ses sympathisants. Dans un communiqué sur son site officiel  il a averti le PYD qu’il devait cesser de se considérer comme le seul représentant des Kurdes de Syrie :

« Personne ne peut se déclarer lui-même le représentant du peuple kurde en Syrie avant la tenue d'élections. Nous ne permettrons pas de telles initiatives. S’ils (le PYD) ne changent pas d'attitude, nous userons d’une autre méthode. »

Déjà, un mois auparavant, Massoud Barzani avait pointé les meurtres, les arrestations et les enlèvements du PYD visant d’autres partis kurdes (surtout ceux lui étant affiliés).

La question de la frontière avait déjà surgi début avril, quand le Conseil suprême kurde (surtout les pro-PYD) annonçait son intention de restreindre, voire d’empêcher l’afflux des réfugiés kurdes de Syrie vers le Kurdistan d’Irak. La raison invoquée n’en était pas l’engorgement du camp de Domiz et la saturation de la capacité d’accueil du Gouvernement Régional du Kurdistan mais le « danger d’une émigration de masse » qui laisserait les régions kurdes de Syrie vidées de sa population originelle, et repeuplée des réfugiés arabes fuyant la violence de leurs villes.

Derrière cette crainte de « l’arabisation » du Kurdistan de Syrie, on peut y voir, certes, le souvenir du plan de la « ceinture arabe » lancé par la Syrie à la fin des années 1960 ou bien la question devenue quasi insoluble de Kirkouk où, là encore, une colonisation arabe forcée avait délogé des milliers de Kurdes. Cela dit, la crainte d’un effondrement de la démographie kurde n’a pas incité le PYD à permettre aux peshmergas syriens non affiliés aux YPG de franchir enfin la frontière, cette fois dans l’autre sens, comme l’avaient prévu les accords d’Erbil.

Mais d’autres membres du CSK dénoncent cette décision comme une atteinte aux libertés et une tentative, pour le PYD et ses forces armées, les YPG, de masquer la raison de la fuite des Kurdes vers le GRK : bon nombre de Kurdes à Qamishlo ne supporteraient plus la gestion et la politique  autoritaires  du PYD, de même que sa façon quelque peu partiale de distribuer les aides humanitaires, en favorisant leurs sympathisants ou activistes, selon des témoignages anonymes recueillis par le journal Rudaw.

De son côté, quand il ne le ferme pas, ce qui semble être toujours le cas jusqu'à aujourd'hui, le Gouvernement régional kurde semble décidé à ouvrir un poste-frontière permanent (en se passant de l'autorisation de Bagdad) en construisant un pont au poste de Pêsh Khabur, afin de permettre un ravitaillement permanent des Kurdes, qui jusqu’ici se faisait par radeaux et barques, avec la circulation de camions. Début mai, le pont était, selon les autorités kurdes, à moitié achevé, pour un coût total de 2 millions de dollars US. 


Mais dans son avertissement au PYD, Massoud Barzani a déclaré que le partage du pouvoir prévu dans les accords d'Erbil ne devait pas être « un pont vers l'autocratie ». Ne voulant pas engager de combats fratricides entre les peshmergas du CNK et les YPG, le pont de Pêsh Khabur sera peut-être le seul moyen de pression efficace sur le PYD qui, si le retrait total du PKK s'accomplit en Turquie, ne pourra plus compter que sur sa frontière avec le GRK pour le passage des renforts en armes et en hommes fournis par le PKK.


Ainsi, de Sheikh Maqsoud et d'Afrin à Pêsh Khabour, la lutte des Kurdes en Syrie, se joue, pour le moment, sur le contrôle des mouvements de troupe et du ravitaillement, entre check-point et poste-frontière. Une longue histoire d'enclavement (et de contrebande) au milieu de puissances ennemies leur a depuis longtemps appris que même la montagne, cette éternelle amie des Kurdes, ne tient pas longtemps sans la maîtrise des routes. Et des ponts.

Ibn Arabî et la mystique andalouse

Dimanche 16 juin à 7 h 05, avec Ali Benmakhlouf, philosophe. Les Racines du ciel, F. Lenoir.

lundi, juin 10, 2013

I love democracy

Mardi 11 juin à 22 h 45 sur ARTE : Iran : paroles interdites, documentaire de Barbara Necek et de Daniel Leconte (Fr., 2013, 95 mn).

Syrie, les enfants de la liberté

Mardi 11 juin à 21 h 35 sur France 5 : Documentaire d'Amal Mogaïzel et de Frédéric Tonolli (Fr., 2013, 50 mn).

Alep-Syrie : Vivre avec la guerre

Mardi 11 juin à 20 h 40 sur France 5 : Documentaire de Camille Courcy (Fr., 2013, 55 mn).

Visages de la répression kurde

Choisir sa langue : Les littératures du Moyen-Orient face au multilinguisme


Lundi 17 et mardi 18 juin de 9h30 à 18h30 à l'INALCO 
Auditorium, 65 rue des Grands Moulins 
75013 Paris


Lundi 17 juin 2013
9h30 : Accueil 10h00 : Ouverture

10h30 à 13h00 : séance 1 : Autour de l’ Arabe et du kurde
Fréderic Lagrange (Paris 4): Albert Cossery, écrit-il en arabe? Esthétique du calque chez un auteur bilingue.
Stéphane Baquey (Université d’Aix-Marseille): Etel Adnan, Dominique Eddé, Sélim Nassib, Ghassan Fawaz, romans francophones de la guerre civile libanaise

Fatima Sai (Université del Salento, Lecce): Kurdish Identity through Arabic Language, the Case of Salim Barakat.
Irena Trujic (Université de Lausanne) : L’identité « française » d’un juif d’Irak : Naïm Kattan et son Adieu à Babylone

Débat

12h30 à 14h30 Pause déjeuner

14h30 à 17h00 : séance 2 : Turc, arabe, hébreu

Hayssam Kotob (Université libannaise): Les emprunts à la langue maternelle dans les écrits de quelques auteurs libanais d’expression française
Richard Jacquemond (Université d’Aix-Marseille) : Pour un atlas du roman libanais

Nissim Calderon (Ben Gurion University): Emil Habibi, the Writer and the Public Figure
Sadia Agsous (INALCO): Le bilinguisme et la problématique identitaire chez Anton Shammas


Débat
17h00 à 17h30 pause-café

17h30 à 18h30 : Rencontre avec les écrivains Nidda Khoury et Rabih 
Alameddine
Pot

Mardi 18 juin 2013 

9h30 : Accueil

10h à 12h30 : séance 3 : Entre le yiddish et l’hébreu

Ariane Bendavid (Paris 4): De la Russie à la Palestine
Gilles Rozier (écrivain, Paris): Uri Tsvi Grinberg entre le yiddish et l’hébreu
Dory Manor ( poète, Tel-Aviv): Avrom Sutzkever, poète yiddish en Israël 

Michèle Tauber (Paris 8): La littérature israélienne à la croisée des langues (Yossel Birstein et Ida Fink)
Débat

13h à 14h30 Pause déjeuner 

14h30 à 16h : séance 4 - varia

Arpi Atabekyan (Humboldt University, Berlin) : Elif Shafak and the languages of her novels
Najihan Haliloglu : Middle Eastern or European? The Ottoman- Republican Turkish Divide in Contemporary Turkish Literature
Jenine Abboushi (Université américaine libanaise ) : Cairo and Beirut in English

Alcidio Martins (CERMOM) : L’immigration de masse d’ex-URSS et la pérennité de la langue russe en Israël
Débat Clôture
Pot de clôture 

Choisir une langue signifie-t-il nécessairement s’inscrire dans les traditions littéraires dominantes attachées à cette langue ? Un écrivain arabe, turc ou israélien peut-il exprimer, refléter ou observer le collectif dans une langue autre que celle dans laquelle il a été élevé et a appris à appréhender le monde, ou autre que celle que parlent ses concitoyens ? En choisissant une langue d’origine, une langue de la distinction ou de la mondialisation, est-il condamné à n’exprimer que sa singularité ou sommé de s’insérer dans des traditions narratives ou culturelles étrangères à (une part de) son identité ?
Dans les sociétés postcoloniales contemporaines du Moyen-Orient, on devra s’interroger sur ce que signifie adopter la langue de la Nation et de la localité, et ce que recouvre l’emprunt d’une langue autre, qu’elle soit promesse d’universalité ou fidélité à une origine communautaire.
Si la problématique de la langue et de l’identité est au coeur des études sur les littératures francophones du Maghreb, d’Afrique ou des Antilles, ou dans le domaine anglophone une interrogation constante de la recherche sur le roman indien, les littératures du Moyen-Orient ont rarement été envisagées sous l’angle du bilinguisme. Pourtant, la langue française inscrit-elle Le Caire d’Albert Cossery dans une cosmogonie différente de celle de Nagib Mahfuz ? Écrire en russe fait-il du romancier israélien un étranger à la Nation qu’il s’est choisie ? Une identité étant nécessairement composite, l’écrivain peut se trouver contraint de se définir une identité linguistique littéraire, et de scinder ou d’éclater le pronom possessif quand il choisit « sa » langue.
Ces questionnements appellent en premier lieu une démarche comparatiste, observant si et comment les techniques narratives comme les thèmes sont informés et déterminés par le choix linguistique. Dans le cas des littératures moyen-orientales, la question de l’interdit et des limites du dicible s’impose comme piste d’explication – mais la transgression ne peut-elle s’exprimer que dans la langue de l’Autre ? Le choix est aussi lié au statut ambigu de la langue nationale, entre sacralité et objet de dérision. Mais, au-delà de la perspective contrastive, cette problématique mène à une remise en cause des usages de la critique littéraire et de l’historiographie des littératures arabe, turque et israélienne : on ne saurait sérieusement supposer l’étanchéité entre les littératures multilingues issues d’une même culture, d’un même pays, ou d’une même région.

samedi, juin 08, 2013

Kurden People




Samedi 8 juin 2013 à 16 h 00, à l'Institut kurde de Paris, 106 rue Lafayette, Marina Girardi présentera et dédicacera son album  Kurden people, paru aux éditions l'Agrume :

Le destin et les persécutions du peuple kurde, perçus par une jeune femme au regard sensible. Le lecteur embarque avec elle dans son voyage et ses questionnements, et se confronte à l’histoire et à la réalité de ce peuple apatride. Un premier roman graphique personnel et engagé, où le texte et l’image s’entremêlent de manière très libre. Une histoire poignante sur l’immigration clandestine, réalisé par une jeune artiste italienne.
Une jeune Italienne rentre de vacances en Crète. Dans le port de Patras, sous un soleil d’été tor­ride, sa route croise celle de jeunes Kurdes qui fuient les persécutions qu’ils subissent dans leur pays. Sonia devient le témoin de cet exode qui s’achève à Venise. La fascinante cité de ses années d’étudiante est l’une des étapes les plus tragiques de ce voyage clandestin. Pour comprendre leur histoire, Sonia doit faire le trajet inverse et partir au Moyen-Orient, dans cette région qui correspond à l’ancienne Mésopotamie. Son voyage vers les montagnes du Kurdistan est aussi un voyage dans le temps, à travers des siècles de persécutions d’un peuple sans patrie. Premier roman graphique poignant, servi par un style graphique saisissant et radical, Kurden People raconte le destin d’un peuple opprimé, à travers le regard d’une jeune occidentale sensible. Avec force et émotion, le ré­cit mêle la grande histoire et l’aventure singulière de la narratrice. C’est aussi une histoire profondément contem­poraine sur l’immigration clandestine : sur la pauvreté et les persécutions qui poussent des hommes à fuir leur propre terre. 
Kurden People a reçu en 2008 le prix Komikazen du Festival international de bande dessinée réaliste de Ravenne.
Marina Girardi est née en 1979 en Vénétie, et est diplômée des Beaux-Arts de Bologne. En 2008, elle a gagné le prix Komikazen, festival de bande dessinée réaliste de Ravenne, avec son premier ouvrage Kurden People. Ses créations prennent des formes insolites : un laboratoire de bande dessinée sur bicyclette, des petits récits illustrés, des carnets rapportés de lointains voyages… Voir son blog.


Concert de soutien à l'Institut kurde